Je n'étais pas revenue au Musée Grévin depuis 14 ans. Et c'est avec grand plaisir que j'y suis retournée hier pour saluer l'entrée de Lady Diana.
Si vous n'y êtes jamais allé sachez que cet endroit est bien davantage qu’un musée et qu'il mérite amplement son qualificatif d’incroyable. C'est là que vous avez le plus de chance de voir des célébrités (environ 250, soit plus que chez son presque alter ego londonien, Tussaud) … et qui se laisseront photographier sans protester.
A mon arrivée dans la grande salle du rez-de-chaussée abritant la coupole décorée en 1882, noire de monde, je me suis "fait avoir" par Pierre Richard levant son iPhone protégé par la même coque rouge que le mien, et dont la présence ce matin là me semblait tout à fait normale.Quant à Diana j'aurais juré qu'elle y était déjà, pourtant non, alors que le Roi Charles III et sa mère la Reine Elizabeth II y sont en bonne place. Rassurez-vous d'ailleurs, la princesse n'a pas été installée près de l'un ou de l'autre mais à côté d'une autre reine, Marie-Antoinette, première égérie de la mode.
Elle est parfaitement à sa place sous le regard bienveillant de plusieurs couturiers comme Chantal Thomass ou Jean-Paul Gaultier et d'un mannequin comme Inès de la Fressange ou d'une vedette internationale comme Aya Nakamura. On notera aussi la proximité de Lena Situations, l’influenceuse qui est sans doute son admiratrice.
Il est normal que Grévin soit fier d’accueillir cette nouvelle icône dans ses murs : Lady Diana Spencer, Princesse de Galles. Plus de 28 ans après sa disparition tragique à Paris, Diana reste une figure majeure de la pop culture mondiale, célébrée pour son style, son humanité et son indépendance. Elle rejoint aujourd’hui le musée dans l’une de ses apparitions les plus marquantes : vêtue de la fameuse robe noire devenue légendaire.
Christine Orban, écrivaine et membre de l’Académie Grévin, s’est penchée sur ce destin de Lady Di. Elle fait revivre un mariage raté et une personne sacrifiée dans le livre Mademoiselle Spencer sorti en mars 2025 chez Albin Michel, auquel je consacrerai bientôt un billet spécial.
Elle en a lu un extrait rappelant la soirée du 29 juin 1994 où le destin de Diana a basculé. Après avoir préparé elle-même pour ses enfants un plat d’une grande simplicité, des coquillettes et du jambon, elle décida de se lancer dans la bataille, mais à sa manière.En effet le protocole interdisait le port du noir en dehors des enterrements. Surtout si c’est la couleur d’une robe moulante et terriblement sexy.
Alors celle qu’elle porta le soir où Charles avoua son infidélité fit scandale. On la surnomma la revenge dress et c’est ainsi habillée qu’elle entre à Grévin. Dans cette même robe créée par son amie grecque Christina Stambolian et qu'elle portera avec des Louboutin lors d’une soirée caritative à la Serpentine Gallery à Londres.
Ce vêtement lui donnera la sensation agréable de ne pas se reconnaitre dans un miroir et symbolisera la conquête de sa liberté. Même si elle ressemble alors à Marilyn et partagera avec elle un destin tragique.
Faut-il rappeler que, née le 1er juillet 1961 à Sandringham, Diana Frances Spencer est entrée dans la famille royale britannique en épousant le prince Charles en 1981 ? Leur union a donné naissance à deux fils, William et Harry. Leur séparation en 1992 puis leur divorce en 1996 ont marqué un tournant dans l’image de la monarchie, mais aussi dans la vie de Diana, qui est devenue alors une figure de l’engagement humanitaire et de l’élégance. Son décès, à Paris, le 31 août 1997, a bouleversé le monde entier.
De son vivant, Lady Di fascinait déjà. Aujourd’hui encore, elle inspire les artistes, les créateurs, les féministes, les jeunes générations, jusqu’à TikTok où ses tenues, ses discours et ses engagements humanitaires sont massivement repris.
Le personnage de Lady Diana a été sculpté par Laurent Mallamaci et réalisé par les ateliers de création de Grévin. Je signale que ce sculpteur a également fait Marie Curie, Lena Situations et Vianey. Il confie combien ce fut difficile parce que le visage de la princesse est asymétrique, avec un nez assez présent. Ses deux profils sont différents, et sous certains angles elle apparait presque masculine.
De nombreuses personnalités ont assisté à la mise en place. Parmi elles, Vladimir Kaufman Tomkenstansky dont Diana, qui était sa voisine de palier, fut la baby-sitter quand il vivait à Londres, à une époque où elle devait déjà se méfier des paparazzis, accordant foi aux propos de Christine Orban (en discussion avec lui ci-dessus) qui souligne dans son livre l'amour de Diana pour les enfants.
Je recommande d'aller régulièrement au musée Grévin parce que la scénographie y évolue. Si beaucoup entrent certains doivent nécessairement sortir. Mais ils ne disparaissent jamais tout à fait, dormant dans les archives dans l’attente d’une résurrection. Nostradamus a ainsi laissé sa place à Marie Curie.
Certaines scènes sont particulièrement bien reconstituées comme cette cuisine où officient Alain Ducasse, Anne-Sophie Pic et Cyril Lignac.
Ce qui peut surprendre, c’est la taille de chacun. Et pourtant les silhouettes sont sculptées à la corpulence exacte du modèle. On est surpris que l’un ou l’une soit si petit(e), que tel autre à l’inverse semble être un géant, comme Dwayne Johnson. Et on a toujours plaisir à reconnaitre les icônes du XX° siècle comme Charlie Chaplin, George Clooney ou Pénélope Cruz.
Et surtout toutes nos idoles n'y figurent pas encore, comme Isabelle Huppert qui n'a pas encore accepté d'être immortalisée, ce qui laisse espérer encore de futures belles surprises.
Après la visite je vous recommande de flâner dans le passage Jouffroy attenant, et de vous laisser tenter par le chocolat chaud du Valentin où, là encore, je pris plaisir à revenir.
Musée Grévin Paris,
10, boulevard Montmartre - 75009 Paris
Du lundi au vendredi : de 10h à 18h
Week-end, jours fériés et vacances scolaires : de 9h30 à 19h















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