
L’échange fut animé par Fabienne Pascaud, avec la participation de (de droite à gauche sur la photo) :
- Jean Bellorini - Directeur du Théâtre national populaire à Villeurbanne
- Catherine Blondeau - Directrice du Grand T, théâtre de Loire-Atlantique à Nantes
- Thomas Jolly - Directeur artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques
- Sophie Zeller - Cheffe du service du spectacle vivant, adjointe du directeur général de la création artistique au Ministère de la Culture
- Laurence de Magalhaes - Directrice du Théâtre du Rond-Point
- Jean Robert-Charrier - Directeur des Bouffes parisiens et de la Porte-Saint-Martin (arrivé un peu plus tard en remplacement de Frédéric Biessy qui avait été annoncé, et qui donc ne figure pas sur la photo).
Le sujet était fortement impliquant et les débats ont été riches, même si, dans la salle et par la suite, plusieurs personnes ont regretté une focalisation sur le théâtre public alors que des personnalités comptant dans le théâtre privé étaient dans les gradins et auraient eu leur mot à dire. Cependant, l'écart de fonctionnement entre les deux secteurs (malgré quelques porosités qu'il aurait été intéressant de souligner davantage) est tel qu'on comprend que les organisateurs aient cherché à éviter un affrontement.
Quoiqu'il en soit, je me répète, les échanges étaient de qualité et il faut saluer l'intuitive des Molières d'organiser ce type d'évènement. D'autant, qu'ensuite, un temps d'échanges "off" était prévu.
L'après-midi commença par une sorte de préambule, imposé en quelque sorte par l'actualité si cruciale touchant l'Ukraine. Il convenait de rappeler que, malgré les coupes budgétaires annoncées tout récemment, le théâtre français reste le plus protégé d'Europe. Et pourtant pendant la pandémie il n'avait pas été jugé comme "essentiel" à l'inverse du monde de l'édition.
Fabienne Pascaud a souligné que le premier à sabrer les crédits culturels fut en mai 2023 Laurent Wauquiez, alors président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (il ne l'est pluspour cause de non-cumul des mandats). En deux ans, il aura supprimé quatre millions d'euros à 140 structures culturelles, ce qui ne provoqua pas tant d'écho que ça. En décembre 2024, Christelle Morançais, présidente de la région des Pays-de-la-Loire annonçait une réduction de 62 % dans le budget de la culture. Et voilà qu'en février 2025 le président du Conseil départemental, Kléber Mesquida (pourtant PS), a annoncé une baisse de 48 % des financements dédiés à la culture.
La question se pose par voie de conséquence : est-ce qu'il faut craindre que les baisses de l'Etat poussent les collectivités territoriales à arrêter les financements croisés, qui représentent tout de même les deux tiers des budgets ?
La valse des ministres (13 à la culture depuis l'an 2000) ne favorise pas la réflexion sur le long terme si on compare avec le temps qu'il faut pour, par exemple, produire un opéra, en général plus qu'un mandat ministériel.
Oublierait-on qu'on a besoin du théâtre pour éclairer nos vies et leur donner du sens ?