
Tous trois ont été écrit par Else Holmelund Minarik (1920-2012), une américaine a qui on doit plus de 40 livres pour les enfants, dont la série Petit Ours a été adaptée pour la télévision en série d’animation.
Son illustrateur est Maurice Sendak (1928-2012) qui est considéré comme l’un des plus grands auteurs illustrateurs de la deuxième partie du XX° siècle. Il était né en 1928 à Brooklyn dans une famille d'émigrants juifs polonais. Très tôt contraint de vivre à la maison en raison de la fragilité de sa santé Maurice développa une capacité d’imagination sans bornes. Le dessin animé Fantasia, qu’il découvrit à douze ans, décida de sa vocation à devenir illustrateur mais il ne réussira pas à convaincre Walt Disney de l’engager.
Il se lance néanmoins dans le métier avant d’avoir atteint l’âge de vingt ans. Max et les Maximonstres (1963) sera son premier très grand succès et le fera connaître dans le monde entier. Suivra en 1970 Cuisine de nuit qui lui vaudra le prix Hans Andersen en couronnant l’ensemble de son œuvre. Plus tard il recevra le prix Astrid Lindgren l’année de sa création en 2003. Il mourra en 2012 à l’âge de 83 ans.
Dans ses albums il nous rappelle que l’enfant est vulnérable à la peur, la colère et même à la haine et surtout à la frustration dont il se décharge en se projetant dans un monde imaginaire où il parvient à résoudre les conflits. Un de ses principes favoris était que la vision de la vérité d’un adulte n’avait rien à voir avec celle d’un enfant.
C’est aussi un merveilleux illustrateur. Je crois que ma série préférée (en dehors de ses propres ouvrages) est celle des aventures de Petit Ours parce que son crayon s’accorde parfaitement à la douceur de l’atmosphère suggérée par Else Holmelund Minarik. Leur esthétique est désuète, emprunte de tendresse, tout en nuances de bleu, de vert et marron qui confère une aura étrange et rassurante pour les lecteurs. Les illustrations sont présentées encadrée à la manière d’une aquarelle antique.
Chaque recueil se compose de quatre historiettes se déployant sur 64 pages, dans lesquelles on retrouve Petit Ours et ses parents, et ses amis poule, canard, chat et chouette ainsi que parfois une petite fille, Emily et sa poupée Lucy. Bien entendu chacun s’exprime avec des mots simples à propos de questions que peuvent se poser les enfants au quotidien. L’ensemble apparaît humoristique pour le lecteur parent adulte mais il est tout à fait à portée des enfants car les réponses offrent une gamme de nuances annoncées par des peut-être, des si et des on ne sait jamais.
Elles ont été écrites à la fin des années 50 (entre 1957 et 1961), publiées à New York, par Harper & Row, et ont fait l’objet d’une première publication en France, dans la traduction de l’américain par Agnès Desarthe en 1970-71. Plus de cinquante ans plus tard je remarque qu’elles n’ont rien perdu de leur fraîcheur. Petit-Ours reste à jamais l'ami des enfants auxquels il ressemble tant.
En tant que maman j’avais retenu une de ses propositions et j’ai souvent une soupe d’anniversaire (ce qui n’empêchait pas de poursuivre avec un gâteau).
Je signale qu’il existe d’autres albums de Petit-Ours qui ne sont pas encore réédités comme Petit Ours en visite (qui figure dans ma bibliothèque), Un bisou pour Petit-Ours (Ecole des loisirs, 1971. J’ajoute que l’Ecole des loisirs a publié en 2016 une biographie de l’auteur dans la collection Mon écrivain préféré et dans laquelle on voit le personnage de Petit-Ours peindre une sorte de maximonstre sur une feuille punaisée sur un tronc d’arbre.
Cette maison d’édition consacrera une matinée spéciale à cet immense auteur le 6 octobre prochain à laquelle je suis déjà inscrite et qui me donnera l’occasion d’en apprendre davantage sur son univers.
Nouvelle édition collector de Petit ours, L’école des loisirs, en librairie depuis le 19 février 2025
Textes de Else H.Minarik, illustrations de Maurice Sendak, traduction de Agnès Desarthe
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