Le nom de l'auteur est écrit en si grosses lettres, Shalev, que j'ai cru qu'il s'agissait du titre du livre. C'est en fait une accroche imaginée par l'éditeur en raison de sa notoriété et il figure toujours ainsi sur tous les romans publiés par Gallimard.
J'ai beau lire beaucoup, je ne connaissais pas Zeruya Shalev. J'apprécie donc que son dernier ouvrage figure dans la sélection du Prix des Lecteurs d'Antony (92) même s'il est déjà jugé par Olivia de Lamberterie (Le Masque et la Plume) comme "Un livre d’une densité, d’une finesse, d’un humour absolument exceptionnels".
On a le sentiment qu'on ne pourra pas avoir un avis différent à propos de l'écrivaine israélienne qui a déjà reçu un prix (le Femina étranger en 2014) pour Ce qui reste de nos vies et qui lui vaut une (certaine) célébrité.
Douleur traite des séquelles que le passé peut laisser sur les corps et les esprits, tout en interrogeant notre capacité à faire des choix, au moment même où la vie nous renvoie à l’essentiel.
Dix ans après avoir été blessée dans un attentat, Iris semble avoir surmonté le traumatisme. Malgré des douleurs persistantes, des problèmes avec ses enfants et un mariage de plus en plus fragile, la directrice d’école ambitieuse et la mère de famille engagée qu’elle est s’efforce de prouver qu’elle contrôle la situation
Tout bascule cependant le jour où elle reconnaît, sous les traits d’un médecin qu'elle consulte, Ethan, son premier amour, qui l’avait brutalement quittée lorsqu’elle avait dix-sept ans. Dans un vertige sensuel et existentiel, Iris éprouve alors la tentation de faire revivre cette passion qu’elle croyait éteinte : et si une seconde chance se présentait à elle ?
Le roman est dense de 416 pages qui ne se dévorent pas immédiatement. Les phrases s'étirent, souvent à la limite de la digression. J'en ai compté qui s'allongeaient sur une quinzaine de lignes. La lecture est essoufflante. L'auteure semble ne pas pouvoir ordonner des pensées qui se déversent par flots.
Ceci posé je respecte forcément immensément Zeruya Shalev qui a elle-même été blessée dans un attentat et qui a conçu ce cinquième roman pendant son immobilisation forcée, alors qu'elle était alitée, ne pouvant alors que "penser". Quand elle y décrit une femme âgée qui va mourir, c'est un peu d'elle dont elle nous parle.
Ce roman est, à sa manière, un travail sur le deuil et on retrouve les étapes que l'on connait bien (déni, colère, révolte ...) mais il raconte une trajectoire qui n'a rien à voir avec celle que Sophie Forte a choisi pour Chagrin pour soi. La perception que nous avons des livres (c'est également vrai pour les films et le théâtre) est dépendante de ce que nous avons vu et lu avant... et je regrette de ne pas pouvoir lire l'hébreu, mon ressenti aurait peut-être été différent.
Ceci posé je respecte forcément immensément Zeruya Shalev qui a elle-même été blessée dans un attentat et qui a conçu ce cinquième roman pendant son immobilisation forcée, alors qu'elle était alitée, ne pouvant alors que "penser". Quand elle y décrit une femme âgée qui va mourir, c'est un peu d'elle dont elle nous parle.
Ce roman est, à sa manière, un travail sur le deuil et on retrouve les étapes que l'on connait bien (déni, colère, révolte ...) mais il raconte une trajectoire qui n'a rien à voir avec celle que Sophie Forte a choisi pour Chagrin pour soi. La perception que nous avons des livres (c'est également vrai pour les films et le théâtre) est dépendante de ce que nous avons vu et lu avant... et je regrette de ne pas pouvoir lire l'hébreu, mon ressenti aurait peut-être été différent.