Nous étions ce soir en face du parc des Buttes Chaumont au coeur de l’univers de Caroline Kant. Si elle n’avait pas été autant chagrinée de quitter son immeuble elle ne se serait peut-être pas lancée dans l’écriture de cette saga que nous propose Les Escales. Il faut dire que le confinement a pesé dans cette orientation en lui laissant davantage de temps libre.Publications prochaines :
jeudi 31 mars 2022
L’immeuble de la rue Cavendish de Caroline Kant
Nous étions ce soir en face du parc des Buttes Chaumont au coeur de l’univers de Caroline Kant. Si elle n’avait pas été autant chagrinée de quitter son immeuble elle ne se serait peut-être pas lancée dans l’écriture de cette saga que nous propose Les Escales. Il faut dire que le confinement a pesé dans cette orientation en lui laissant davantage de temps libre.mercredi 30 mars 2022
Décomposée de Clémentine Beauvais
J’ai découvert Décomposée parce qu’il figure dans la dernière sélection des 68 premières fois. Ce n’est pourtant pas un premier roman puisque Clémentine Beauvais en a déjà publié 4 et je ne dirais même pas que c’est un roman, mais un texte poétique.
Bien que je ne comprenne pas pourquoi cet ouvrage a été choisi, cette lecture aurait pu être un plaisir. Comme j’aurais été heureuse de partager un enthousiasme qui, hélas n’est pas au rendez-vous et qui m’amène à remettre en question mes critères quand je lis des chroniques dithyrambiques. J’en suis heureuse pour l’auteure qui a accompli une prouesse en écrivant ce livre mais il n’empêche que je n’ai pas savouré ses vers sur la déchéance féminine.
Néanmoins sa présentation sophistiquée mérite l’attention par sa forme hybride, composé de dix-sept fragments ou micro-récits.
L'ouvrage non paginé rend difficile la publication d'un extrait. Dès l'ouverture on découvre une belle promesse, calligraphiée en écriture manuscrite, sous l’apparence d’une dédicace : J’aime aller chercher les petites voix coincées dans les interstices d’autres textes, les envers secrets des grands classiques.
On la retrouve à la fin, juste avant de le refermer définitivement, donnant la philosophie de la collection :Cris de colère, récits ou poésies
Crue et sans tabou.
Je connaissais Les fleurs du mal, comme tout un chacun. Sans doute insuffisamment car je ne me souvenais pas d’Une charogne qui figure (sans doute pour les lecteurs aussi incultes que moi) au tout début de l’ouvrage. C'est un court poème de 8 lignes, qui donne naissance à un ouvrage assez conséquent.
Je ne me serais pas extasiée sur ce poème qui élève la laideur au rang d’art en décrivant un corps putréfié, gisant au détour d’un chemin. Je n’ai pas d'inclinaison pour le morbide. Un ami a voulu récemment photographier un dauphin déchiqueté par des becs d’oiseaux sur une plage oléronaise. Je n’y voyais aucun intérêt artistique et n’éprouvais que dégoût.
Revenons à l’oeuvre de Clémentine Beauvais. Le titre est admirablement choisi, porteur d’un double sens adéquat. La construction est d'une grande intelligence et d'une forte cohérence. La revisite n'est pas l'apanage du domaine culinaire. Elle est ici portée avec talent, c'est incontestable. Elle prend le contre-pied en redonnant vie à ce corps, en invoquant Jeanne Duval qui fut la muse du poète. Il n'empêche que je n'ai pas pu avoir d'empathie pour cette femme qui nous est racontée successivement sous les traits d'une avorteuse, d'une prostituée et d'une chirurgienne avant de l'imaginer tueuse en série.
Du premier vers du poème elle reprend à propos le terme de faiseuse d’anges, épouvantable pour moi. Avant de faire dialoguer régulièrement Charles Baudelaire et Jeanne (ce qui est certes intéressant). J’aimerais crier au génie mais je mentirais. Je n'ai aucune compétence pour en dire le moindre mal ni bien, juste celle de reconnaitre que je n’ai pas éprouvé de plaisir à cette lecture. Je me suis néanmoins forcée à aller jusqu’au bout malgré l’écœurement, comme on doit, enfant, finir son assiette.
La publication dans la nouvelle collection de l'Iconoclaste est totalement cohérente. L’Iconopop a été voulue sous la houlette de Cécile Coulon, romancière et poète (dont j'avais beaucoup aimé Une bête au paradis), pour porter haut la poésie, en la rendant la plus vibrante possible et bien entendu sans tabou.
Clémentine Beauvais est née en 1989. Elle est l’autrice de plusieurs romans dont Songe à la douceur, Âge tendre, Brexit romance et Les Petites Reines, couronnés de nombreux prix littéraires.
Décomposée de Clémentine Beauvais, dans la collection Iconopop de l'Iconoclaste, en librairie depuis le 8 avril 2021
mardi 29 mars 2022
Le saké est lui aussi protégé par des IG
J’ai eu l’opportunité à quelques reprises de déguster des sakés, et même de créer des recettes s’accordant avec cette boisson particulière. Je ne prétends pourtant pas connaître bien cet univers dont la diversité est très large.lundi 28 mars 2022
Diptyque de Andrew Payne
La tendance durera-t-elle ? Toujours est-il que depuis quelques semaines l’Artistic Théâtre offre du noir.Après Agatha Christie et son formidable Visiteur inattendu (qui est d'ailleurs toujours à l'affiche), voici un autre auteur britannique réputé dans l’univers du polar, Andrew Payne dont il se trouve que Robert Pagnol, le député du Visiteur (vous suivez ?) est le traducteur quasi officiel. C’est donc en toute logique que le voici sur la scène du théâtre quand le Visiteur est en relâche.
Il connait parfaitement l’écriture du créateur de l’inspecteur Barnabé. Il a déjà traduit et joué ses pièces, que ce soit Plan B, Réunion … Il avait lancé pendant les confinements le théâtre via zoom, en proposant notamment en direct d’un hôtel, des représentations de La femme de ma vie. Il le présente cette fois-ci après un autre monologue d’Andrew Payne.
Dans la première partie il flotte dans son pyjama et dans la seconde il est cintré dans un costume impeccable. Les deux hommes sont aux antipodes l’un de l’autre, mais à chaque fois il est seul en scène, mais encombré de ses souvenirs et avec comme seul point commun l’attente au cœur de la nuit, propice à toutes les confessions…
La soirée commence avec Une si jolie robe. Le comédien est pelotonné sous sa couette et c’est au réveil qu’il va nous raconter son histoire, plutôt touchante car la robe qu’il a offerte à sa fille pour ses 18 ans sera gratifiée du seul vrai câlin qu’elle ne lui a jamais donné.
Mike a pourtant tout pour être heureux. un bon job, une jolie maison, une femme et une grande fille. Mais il s’ennuie. Ses collègues sont tristes à mourir, son boss : incompétent, sa femme ne lui accorde aucun crédit, et sa fille l’ignore. Un jour il rencontré Freddy, un promoteur immobilier charismatique qui lui a proposé de s’associer à lui. Mike y a vu un signe du destin et surtout le moyen de remporter enfin le jack pot, l’amour, l’argent et le respect.
Il partage avec le public tous ses rêves en incarnant plusieurs personnages dont il imite la voix à la perfection. Le texte est truffé d’instants d’humour, anglais comme il se doit. La mise en scène est limpide. Le jeu parfait. La fin est surprenante mais prévisible, totalement efficace. Un vrai plaisir.
La soirée se poursuit avec La femme de ma vie. On se demande un instant si ce ne serait pas le même homme à quelques années de distance. Mais non, c’est Franck, un allergique au mauvais goût et à l’autorité, ce qui ne l’a pas épargné d’être dominé par sa mère, puis par sa femme et d’avoir régulièrement des ennuis. Même avec la justice. Après une soirée mouvementée, à trois heures du matin, cet écorché vif, amoureux de la littérature et des costumes sur mesure, que même un aveugle pourrait apprécier sans les toucher, attend avec impatience celle qu’il considère comme la femme de sa vie… et que nous espérerons nous aussi car il a l’art de multiplier les adresses au public qui, forcément, se sent concerné.
On en sort troublé, ne pouvant choisir entre ces deux monologues, écrits par l’un des dramaturges anglais les plus doués de sa génération, pour deux hommes qui s’avèrent aux antipodes l’un de l’autre,
Diptyque de Andrew Payne, traduit et interprété par Robert Plagnol
Episode 1 Une jolie robe : mardi 19h ; jeudi 20h45 ; samedi 15h ; dimanche 17h
Episode 2 La femme de ma vie: mardi 19h ; jeudi 20h45 ; samedi 15h ; dimanche 17h
(Intégrale : dimanche 17h – durée de chaque partie 1h10)
Mis en scène par Patrice Kerbrat à partir du 28 mars 2022
Théâtre Artistic Athévains
45 Rue Richard Lenoir, 75011 Paris - 01 43 56 38 32
dimanche 27 mars 2022
En corps, un film de Cédric Klapisch
Elise (Marion Barbeau), 26 ans est une grande danseuse classique. Elle se blesse pendant un spectacle et apprend qu’elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée, et elle va devoir apprendre à se réparer… Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un second élan et aussi une nouvelle façon de vivre.
samedi 26 mars 2022
L’enfant parfaite de Vanessa Bamberger
vendredi 25 mars 2022
Une mère, un film de Sylvie Audcoeur
C’est le type de film qu’on hésite à aller voir après avoir visionné la bande-annonce. On le pressent trop violent, à la limite de l’insoutenable. Quelle erreur ! Il y a certes dans Une mère, des scènes dures mais en respectant une certaine forme de pudeur.jeudi 24 mars 2022
Aulus de Zoé Cosson
Je ne suis jamais allée à Aulus. Mais depuis la lecture de ce premier roman j’ai le sentiment d’avoir arpenté ce village et ses environs tout autant que d’avoir rencontré les derniers habitants qui y vivent encore. Zoé Cosson décrit aussi finement les lieux que les personnes. C’est précis, bref et dense, très imagé. Ainsi les mots gigotent comme du gravier entre les lèvres du boucher (p. 24).Aulus de Zoé Cosson Collection L'Arbalète chez Gallimard, en librairie depuis le 7 octobre 2021
mercredi 23 mars 2022
La Brigade, un film de Louis-Julien Petit
Encore un film sur l’univers de la cuisine ! C’est vrai mais il est excellent et nous parle en fait de bien d’autres choses que d’associations de produits. Tout à l’opposé de The Chef en terme de construction.lundi 21 mars 2022
Les envolés d’Etienne Kern
4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d’une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l’a prévenu : il n’a aucune chance. Acte d’amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l’arrêter. Sa mort est l’une des premières qu’ait saisies une caméra.jeudi 17 mars 2022
Les Vilaines de Camila Sosa Villada
Camila Sosa Villada a écrit cette autobiographie il y a déjà 5 ans mais elle n’a été traduite (admirablement par Laura Alcob qui est elle-même une auteure dont j’ai très envie de découvrir la production) et publiée en France que récemment.Sélection Fnac Rentrée hiver - 2021
Sélection Cultura Rentrée hiver - 2021
Prix Sor Juana Ines de la Cruz - 2020
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