Publications prochaines :
mercredi 27 janvier 2021
Les mangeurs de ville – Paris de Frédéric Abergel
mardi 26 janvier 2021
Mes chats d'Evelyne Dress
Mes chats d'Evelyne Dress, préface de Laetitia Barlerin, éditions Glyphe, en librairie en janvier 2021
dimanche 24 janvier 2021
La première faute de Madeleine Métayer
Il y a des livres qui déroutent. On les choisit plein d’espoir. On a du mal à entrer dans l’histoire mais on ne les lâche pas pour autant. On sent qu’il y a un terreau favorable. Parfois la récompense surgit au bout de quelques pages, au pire après plusieurs chapitres. Il arrive qu’on referme l’ouvrage en étant resté sur le côté.
La première faute est de ceux-là. J’avais été attirée par l’intention de Madeleine Métayer de restituer comment un couple se consume lentement mais inexorablement. Le titre aussi m’avait intriguée. Je n’ai cependant pas ressenti la puissance des sentiments de Valentine à l’égard de François. Alors, du coup, je n’ai pas été sensible à chaque nouvelle dissonance faisant grincer leur quotidien. Pas plus que je n’ai perçu comment se forgeaient leurs divergences politiques.
J’ai fini par renoncer à creuser sous le vernis des apparences. Je n’ai pas suivi la spirale infernale qu’on m’avait laissé entrevoir. Probablement la faute au format numérique qui permet mal l’immersion entre les lignes. Dommage. Il n’est pas dit que je n’ouvrirai pas le livre ultérieurement, mais sous format papier.
La première faute de Madeleine Métayer, janvier 2021 chez J.C. Lattès
mardi 19 janvier 2021
Quand la reine chante, les abeilles dansent de Véronique Maciejak
Marie aimerait être une mère qui assure. Une maman qui n’élève jamais la voix, qui se fait obéir sans punir, qui trouve toujours du temps pour ses enfants… Sauf que du temps, elle n’en a plus. Depuis qu’elle a décidé de quitter son travail pour se consacrer à sa famille, rien ne va. Elle est épuisée et débordée par les contraintes du quotidien. Alors elle crie, elle punit et ne parvient plus à gérer son ado précoce, son cadet hypersensible et sa petite dernière énergivore.
Le diagnostic est vite posé. Marie, quarante ans à peine, frôle le burn-out parental. Mais a-t-elle le droit de se plaindre, elle qui a choisi d’être comme on dit "au foyer" ? Et existe-t-il une recette pour devenir un parent parfait ?
Véronique Maciejak a écrit dans la veine de ses précédents ouvrages ce qu'elle appelle un roman-coach, qu'elle dédie à tous les parents. On y découvre, en même temps que son personnage principal, un lieu unique qui nous enseigne l’essentiel : être heureux pour rendre les autres heureux … et s'initier à l'égoïsme bienveillant est indispensable.
C'est aussi ce qu'elle dégage quand on la rencontre, comme j'en ai eu la chance, dans les locaux de Babelio. Ce qui m'a énormément plu dans sa démarche c'est que le livre soit autant un vrai roman qu'un ouvrage de développement personnel qui, du coup, n’est pas trop "donneur de leçons". C'est bien agréable.
Le livre est truffé de descriptions de cas, d'exemples concrets et de néanmoins de conseils (par exemple p. 113). On y puisera bien des astuces parmi la trentaine d'outils qui ponctuent cet opus. De quoi par exemple désamorcer les crises de colère, se faire obéir sans crier, gérer les disputes, motiver ses enfants à l’école, communiquer avec son ado… et sans jamais se culpabiliser car comme elle le souligne aucun parent n’est parfait… Et c’est parfait comme ça !
Je connaissais déjà beaucoup d'entre eux que j'applique depuis longtemps. C'est logique puisque je suis maman de grands enfants et qu'une de mes professions m'a contrainte à très vite comprendre qu'on ne donne pas à un enfant un ordre sous forme négative. Ainsi il est plus efficace de crier "On marche !" plutôt que "Je vous interdis de courir". Ce n'est pas que l'enfant ait l'esprit de contradiction. C'est juste qu'il entend le dernier mot et ne synthétise pas la phrase complète. Vous en avez la démonstration p. 223. Et j'ai été sidérée d'apprendre qu'un adolescent reçoit une centaine d’ordres par jour (p.167). Cela explique (sans les justifier) certaines sautes d'humeur. C'est sûr que si on demande à un ado que te reste-t-il à faire aujourd'hui ? plutôt que lui intimer l'ordre de finir ses devoirs ça change la donne (p. 168).
Nos parents pointaient la vertu de l'exemple. cela reste vrai. Il est capital d'incarner les valeurs qui nous sont essentielles.
Quand on a réalisé les avantages de la méthode gagnant-gagnant il devient naturel d'apprendre aux tout-petits qu'ils ont grandement intérêt à coopérer plutôt qu'à s'opposer. J'adore les jeux de société dits de coopération où soit tout le monde gagne, soit tout le monde perd. On devrait en faire plus largement la promotion. Dommage que l'auteure n'ait pas fourni une liste en annexe.
Il conviendra néanmoins d'être mesuré dans ses stratagèmes. S'il est intéressant de proposer des choix encadrés, il ne faudrait pas pour autant tomber dans le piège des alternatives truquées. Du type, choisis entre ranger ta chambre et ranger le salon, ou entre deux choses très différentes mais qu'on sait pertinemment que l'enfant déteste tout autant.
Dans le même ordre d'idées il est capital de ne pas confondre la punition avec la recherche de solutions pour l’avenir, ce que Véronique démontre à de multiples reprises. Et bien différencier les envies des besoins, en sachant qu'il existe des formes particulières de médiation pour l'une et l'autre de ces situations. J'ai beaucoup apprécié ce qu'elle appelle le cahier des envies (p. 151) que je verrais d'ailleurs bien à tous les âges.
Certaines de ses pratiques sont subtiles. On ne pense pas spontanément à encourager plutôt que complimenter (p. 200), pas plus que devenir le copilote de l'évolution de nos grands enfants (p.166). On fonctionne trop dans le système (vicieux) récompense/punition.
Elle a l'art d'expliquer les pièges dans lesquels les adultes tombent spontanément. Il faut lutter contre la tendance à nous formater à accepter. Oui, chacun a le droit d'exprimer ses émotions, et il est essentiel d'aider les jeunes à évacuer les émotions négatives. C'est fondamental pour les enfants comme pour les adultes (p. 146). Retenir notre colère, notre peur ou notre chagrin, nous places en tension et nous fait accumuler du stress. Mais si toutes les émotions sont acceptables, par contre toutes les réactions ne le sont pas (p. 150). Surtout si elles sont blessantes et bien entendu qu'il est indispensable d'obtenir réparation pour une une erreur. Quand je pense qu’on a interdit Max et les maximonstres aux États-Unis il n'y a pas si longtemps.
J'ai eu la chance de bénéficier de conseils qui m'ont été très utiles parce que, attendant un second enfant trois mois après mon premier accouchement on avait estimé que j'étais la cible idéale. Effectivement j'aurais bêtement élevé les deux comme des jumeaux, en ne songeant pas à différencier mes actions. Sans savoir qu'accorder à chacun un temps privilégié était essentiel (p.199). J'ai à mon tour largement diffusé le conseil.
On débusque des traits d'humour et quelques jolies références. Par exemple cette citation d'Einstein : le hasard c’est Dieu qui voyage incognito (p. 129). Et les curieux qui s'étonnent du titre en trouveront l'explication p. 133.
On peut imaginer qu'il y aura des versions enrichies. D'abord d'une bibliographie (que l'auteure a reconnu volontiers comme manquante) où l'on trouvera donc les références pour faire soi-même un énéagramme (p. 137). Et des réponses aux questions que les lecteurs/trices lui auront posé en la contactant à partir de son site www.veroniquemaciejak.com. A moins que vous ne l'interrogiez vous-même au cours d'un des ateliers qu'elle anime avec des parents.
Le Cahier de vie (p. 261) gagnerait à être davantage mis en avant. Les contraintes de l'édition en ont sans doute freiné l'épaisseur.
Attention, je n'ai pas écrit que Le repos de Gaïa existait. Véronique a simplement eu à cœur de suggérer une structure qui pourrait exister, et être remboursée par la sécurité sociale. Parce que être parents s'apprend.
Je n'irai pas jusqu'à prétendre que ce livre va révolutionner la vie de parents débordés mais il y participera grandement. Pour peu que les protagonistes soient patients car changer réclame du temps. Retenons, et c'est là-dessus que Véronique conclut son intervention : il s'agit de juste faire au lieu de parfaire (p. 170) en luttant contre la tendance à en faire trop.
Dans la même veine on pourra lire aussi L'école des mamans heureuses de Sophie Horvath, paru chez Flammarion en mars 2020.
Et puis, et ce n'est pas un des moindres intérêts de cet ouvrage, n'oubliez pas que c'est (aussi) un roman qui se lit facilement, et où les conseils peuvent s'appliquer entre adultes. A commencer par le concept de communication non-violente qui demeure fondamental. Dire ce qu’on pense en parlant de soi. Partir de nos sentiments pour le dire à l’autre. Ça donne la force d'exprimer ce qui est insupportable.
lundi 18 janvier 2021
Face à la mère, mise en scène d’Alexandra Tobelaim au Théâtre de la Tempête
Je m’offre à votre invisible regard. Il aura fallu trois années de parenthèse pour vous donner rendez-vous. De coma profond.
Avec Astérion (contrebasse et voix), Yoan Buffeteau (batterie et voix), Stéphane Brouleaux, Lionel Laquerrière (guitare et voix), Geoffrey Mandon et Olivier Veillon.
Création le 4 octobre 2018 au Jeu de Paume d’Aix en Provence
Dates et horaires des présentations professionnelles en région parisienne :
Lundi 18, mardi 19, mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 janvier à 15h.
Au Théâtre de La Tempête, Cartoucherie, Route du Champ de manœuvre – 75012 ParisDurée : 1h30
La photo qui n’est pas logotypée A bride abattue est de Gabrielle Voinot
dimanche 10 janvier 2021
Le consentement de Vanessa Springora, chez Grasset
Rappelons le contexte. Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin "impérieux" de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une (très grande) partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
Vanessa Springora a structuré son témoignage en six chapitres :
- L'enfant. On y découvre avec effroi combien et comment toutes les conditions (sous-entendu de l'emprise) sont réunies : Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d’être regardée (p. 35).
- La proie. Tout est admirablement consigné et je suis surprise de la précision des détails. En quelques mots Vanessa nous fait vivre l'entièreté de la situation. La perversité du prédateur, que fort aimablement elle ne désigne que par son initiale, se révèle avec encore plus d'intensité.
- L’emprise. Elle analyse aussi parfaitement (p. 85) quel type de fascination G exerce à l’égard de la gente féminine tout en suscitant des réactions de déroute dans l’univers masculin. Elle n’oublie pas de faire référence aux lettres de dénonciation de leur relation. Néanmoins étant anonymes elles auront (p. 112) un effet inverse : "Ces menaces successives ont cristallisé notre amour". Bien entendu cela alimente leur goût commun pour le romantisme. Néanmoins, et elle a raison de le souligner, "A 14 ans, on n'est pas censée être attendue par un homme de 50 ans à la sortie de son collège, on n'est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit. (...) De tout cela j’ai conscience, malgré mes 14 ans, je suis pas complètement dénuée de sens commun. De cette anormalité, j’ai fait en quelque sorte ma nouvelle identité.À l’inverse, quand personne ne s’étonne de ma situation, j’ai tout de même l’intuition que le monde autour de moi ne tourne pas rond".
- La déprise."Non, cet homme n’était pas animé que des meilleurs sentiments. Cet homme n’était pas bon. Il était bien ce qu’on apprend à redouter dès l’enfance : un ogre (p. 130). Et plus loin elle pointe une violence sans nom.Elle se défait de ces liens presque seule. Quelque soutien d’un camarade. Rien de la part de sa mère, inconsciente au nom d’un idéal post-soixante-huit-tard qui n‘horrifia que Denise Bombardier. Très vite la jeune fille est déscolarisée et sa famille ne réagit pas.Quand elle annonce qu’elle a quitté G, sa mère restera d’abord sans voix, puis lui lancera d’un air attristé : "Le pauvre, tu es sûre ? Il t’adore !"
- L’empreinte
- Ecrire
Le processus de manipulation psychique est implacable et l’ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque qu'on espère révolue, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité qu'il faut lui aussi condamner.
Le consentement de Vanesa Springora, chez Grasset, en librairie depuis le 2 janvier 2020Prix des lectrices de ELLE
samedi 9 janvier 2021
Visite de l'atelier de Laurence Moussel, artiste peintre
vendredi 8 janvier 2021
Chavirer de Lola Lafon, chez Actes Sud
Livre lu dans le cadre du Prix des lecteurs d'Antony 2021
jeudi 7 janvier 2021
Le bonheur est au fond du couloir à gauche de J.M. Erre
Enfant morose, adolescent cafardeux et adulte neurasthénique, Michel H. aura toujours montré une fidélité remarquable à la mélancolie. Mais le jour où sa compagne le quitte, Michel décide de se révolter contre son destin chagrin. Il se donne douze heures pour atteindre le bien-être intérieur et récupérer sa bien-aimée dans la foulée. Pour cela, il va avoir recours aux pires extrémités : la lecture des traités de développement personnel qui fleurissent en librairie pour nous vendre les recettes du bonheur...
samedi 2 janvier 2021
Réveillon avec Christelle Chollet
vendredi 1 janvier 2021
Commençons avec des voeux
L'Euphorbia pulcherrima est une euphorbe arbustive originaire d'Amérique centrale et du sud du Mexique, région dans laquelle elle peut atteindre 4 à 5 mètres de haut. On l'appelle Poinsettia en France.
J'avais souhaité la bonne année depuis ce bout du monde où il me semblait alors naturel de me promener. Aujourd’hui ma fille et toute la famille mexicaine y sont encore. Moi pas. Moi plus. La perspective d’un retour s’estompe de semaine en semaine. En espérant retrouver ce coin de ciel bleu je forme des vœux pour que la vie réunisse encore ceux qui s’aiment. Je sais bien que vous êtes nombreux à vivre semblable déchirement. Take care !
L'association du gris au jaune exprime un message positif et intrépide. En apportant de la chaleur et de l’optimisme sans renier l’aspect pratique et la pérennité je veux bien croire que ces deux couleurs vont favoriser la résilience. Vous allez les voir partout dans les magazines de décoration. Les voici en avant-première ... avec mes meilleurs vœux.Je ne vais pas lister ce que je vous souhaite. Il y a tant de priorités désormais.
Articles les plus consultés (au cours des 7 derniers jours)
-
Trois ans après le succès de Mon mari , son premier roman, Maud Ventura , fait le portrait d'une chanteuse qui s'est autoprogrammée ...
-
J'avais flashé un jour sur un petit appareil qui me semblait autre chose qu'un gadget, le cuiseur de riz de Cuisinart . Être blo...
-
Voilà encore un chanteur-compositeur que je découvre à travers un nouvel album, De la vie que le guitariste Paul Galiana a sorti le 27 nov...
-
Vous voulez rire ? J'étais en communication par messagerie avec ma fille hier soir quand elle m'annonce que son train arrivera fina...
-
Le grand public va désormais mieux connaitre Louise de Vilmorin (1902-1969) à travers l'exposition Une vie à l’œuvre qui lui rend...
-
Le générique se déploie sur un ciel de nuages en embellie, en toute logique puisqu’il va s’agir d’aviation. Nous sommes prévenus que le scén...
-
L'intérêt pour ce quartier n'est pas nouveau sur le blog. J'ai régulièrement rendu compte de pièces de théâtre qui étaient joué...
-
Du 16 novembre 2016 au 2 janvier 2017, c'est Noël au Grand Rex ! Le spectacle aquatique la Féerie des Eaux , précède Vaiana, la Légen...
-
Je ne me serais sans doute pas penchée sur Le sang des innocents si le livre de S .A. Cosby n’avait pas été choisi par les bibliothécaires...
-
On m'a dit Clairette , j'ai pensé Blanquette . Autant dire que j'ai confondu deux villes qui produisent chacune un vin pétillan...