Sur la piste, une nouvelle équipe a rejoint les membres d’origine du Collectif AOC autour du trapèze, de la corde, des portés acrobatiques, du trampoline, du jonglage et du mât chinois. Ensemble, ils revendiquent pour la troisième fois l’héritage pluridisciplinaire et circulaire tout en poursuivant leur démarche de rencontre et de métissage.
La direction artistique a été assurée par Karin Vyncke : chorégraphe, danseuse et performer belge.
Autochtone a la force spectaculaire des deux précédents spectacles, mais s'inscrit dans une nouvelle veine poétique. Ils en parlent en faisant référence à la société qui manipule l'homme, où l’individu se sent tantôt désemparé tantôt révolté. Son corps se manifeste alors de différentes manières sur ce qu’il lui reste de territoire, pour autant que ce territoire existe encore. Il se bat, s'oppose et se protège par tous les moyens quelquefois avec poésie, quelquefois avec humour. C’est chargés de cet état d’urgence et de toutes les émotions qui y sont associées que les neuf artistes se confrontent à leurs agrès cherchant ainsi, à recréer ce quotidien inquiétant et souvent fragile où chaque trace est menacée.
Autochtone a la force spectaculaire des deux précédents spectacles, mais s'inscrit dans une nouvelle veine poétique. Ils en parlent en faisant référence à la société qui manipule l'homme, où l’individu se sent tantôt désemparé tantôt révolté. Son corps se manifeste alors de différentes manières sur ce qu’il lui reste de territoire, pour autant que ce territoire existe encore. Il se bat, s'oppose et se protège par tous les moyens quelquefois avec poésie, quelquefois avec humour. C’est chargés de cet état d’urgence et de toutes les émotions qui y sont associées que les neuf artistes se confrontent à leurs agrès cherchant ainsi, à recréer ce quotidien inquiétant et souvent fragile où chaque trace est menacée.
Deux corps s'allongent sur la bâche recouvrant la piste. Bientôt quatre, six, huit. Vous pourriez croire qu'ils vont se livrer à une séance de relaxation tandis que la nuit descend sous le chapiteau. Mais non ... Le musicien Jules Beckman donne le la, sur un air vaguement inspiré par l'hymne américain. Monsieur Impérial maitre de cérémonie mènera le bal. Cela va vite grincer, cogner, glisser, dans des fracas qui évoquent davantage l'univers des usines d'Allemagne de l'Est que celui du conte de fées.
C'est une parodie de recrutement. On se choisit en se serrant la main, y compris dans le public. On se tape dans le dos quitte à envoyer valser le partenaire ... Çà sonne. Çà claque comme un coup de fouet. Celle-ci est comme électrocutée sur la toile du trampoline. Celle-là hache frénétiquement un chou rouge. Les autres déménagent. Les temps modernes sont derrière eux ... Les détritus jonchent le sol. La violence s'infiltre partout.
On se croirait revenu dans un de ces festivals de théâtre d'avant-garde comme fut celui de Nancy quand Jack Lang en assurait la programmation, au temps où le public découvrait le happening libertaire du Living Theatre , les marionnettes géantes du Bread and Puppet Theatre et les chorégraphies troublantes de Pina Bausch.
Autochtone est un peu tout cela, avec une superbe composition musicale interprétée en direct et des numéros d'une poésie délicate. C'est bien cette alchimie qui séduit : que le cirque puisse lui seul apporter la dimension onirique qui va permettre à l'homme de supporter le monde quasi inhumain où il survit comme il peut, en gérant de son mieux les tracas quotidiens qui surgissent tout au long du spectacle de façon métaphorique, odeurs comprises.
Impossible d'oublier l'énergie de l'envol des massues, la beauté du numéro de corde de Fanny Soriano, ni Fabian Wixe au mât chinois, non plus que Gaëtan Levêque au trampoline, capable d'y sauter tant à la verticale qu'à l'horizontale. Moments de pur ravissement aussi que le long duo de trapèze de Marlène Rubinelli et de Marc Paretti.
Ne nous y trompons pas : il y a du soleil aussi dans ce cirque qu'on croirait très noir. Beaucoup d'amour également. Rien de plus normal puisque trois couples sont sur scène en quasi permanence.
Pour sa création, le Collectif AOC a bénéficié des meilleurs atouts de l’Espace Cirque d’Antony, formidable outil pour le cirque contemporain, grâce à deux résidences de travail d’avril à mai et pendant l’été 2009.
Sur la piste Jules Beckman, Sylvain Decure, Chloé Duvauchel, Gaëtan Levêque, Fernando Melki, Marc Pareti, Marlène Rubinelli Giordano, Fanny Soriano et Fabian Wixe Chorégraphie Karin Vyncke Composition musicale Bertrand Landhauser et Jules Beckman
Création lumières Emma Juliard Création costumes Montserrat Casanova, Melinda Mouslim, Marleen Rocher et Marie Courdavault Scénographie Gabriel Burnod Construction Olivier Célier
Autochtone sera en tournée européenne au Festival Perspectives, de Sarrebrucken - Allemagne
les 21, 22, 23 et 24 mai 2010
au Festival Furies, de Chalons en Champagne du 3 au 6 juin 2010
au Festival les tombées de la nuit, de Rennes du 5 au 10 juillet 2010
Pour la suite de la tournée www.collectifaoc.com
J'ai vu Autochtone à l'Espace Cirque, rue Georges Suant - 92160 Antony, le 17 avril 2010. Navette gratuite depuis la gare RER d'Antony et le Théâtre La Piscine. Pour tout savoir des spectacles de la Scène conventionnée d'Antony-Châtenay-Malabry : 01 41 87 20 84 et www.theatrefirmingemier-lapiscine.fr
Photo Stéphane Gaillochon sauf mention A bride abattue
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