Publications prochaines :

La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

samedi 31 mai 2008

NANCY en MAI : Last but not least

Chronique nancéenne numéro 31 : A la fin mais non des moindres

Cette réplique du roi Lear de Shakespeare pour vous remercier de votre fidélité tout au long de ce mois de mai où vos yeux ont accompagné mes doigts sur le clavier. Certains jours les idées ont été galopantes. D'autres fois j'ai cru ne pas pouvoir tenir le rythme que je m'étais imposé. J'ignorais alors où le périple me conduirait. Et je n'imaginais pas dépasser le millier de visiteurs ...

J'arrête d'écrire ici sur Nancy. Mais je n'arrête pas d'écrire.

Je vais retrouver de ce pas les amoureux de la Lorraine, et ils sont nombreux, sur le blog du Comité du Tourisme qui m'ouvre ses pages. Je vais pouvoir y poursuivre mes chroniques et les étendre à la région toute entière.

A bride abattue va reprendre sa route en sillonnant les sujets qui sont restés en friche depuis fin avril. J'ai beaucoup de lignes à rattraper.

vendredi 30 mai 2008

NANCY en MAI : il y a Craffe et graff



Chronique nancéenne numéro 30 :

d'abord la célèbre Porte de la ville,



et maintenant, dans un tout autre style, un peu de musique pour accompagner l'image



à moins que vous ne préfériez pousser la porte et visiter ce quartier dans une ambiance encore moyenâgeuse ...

jeudi 29 mai 2008

NANCY en MAI : Confession

Chronique nancéenne numéro 29 :

Karl Lagerfeld raille les accros du téléphone portable qu'il a surnommé les "téou". Parce qu'ils démarrent systématiquement leurs conversations par "Allo, t'es où ?"

Moi, c'est la question "t'es d'où ?" que je redoute.

J'ai vécu une dizaine d'années dans plusieurs villes radicalement différentes. Si bien que la seule appartenance qu'il m'est arrivée légitimement de revendiquer fut d'être "française", au sens large. Mais depuis que j'ai travaillé à Strasbourg j'évite de me présenter sous cet angle tant mes propos naïfs déclenchaient l'animosité.
Pour les Alsaciens, je n'étais qu'une étrangère, venue de l'intérieur, comme ils disent, comprenez : de l'autre côté des Vosges.

Mes origines n'étaient pas lisibles sur mon visage mais mon patronyme franco-français et mon absence d'accent ruinaient mes tentatives d'intégration. Je garde de cuisants souvenirs de déconvenues. Comme la honte qui m'a submergée le jour où on a refusé de me louer un appartement. J'avais menti en affirmant que j'étais bilingue. J'ignorais qu'en Alsace être bilingue c'est parler français et ... alsacien.


C'est le seul endroit au monde où j'ai ressenti le malaise de l'immigré. Je n'ai jamais réussi à faire admettre la légitimité de ma présence. Dans ce contexte l'escapade d'un week-end à Nancy apportait une bouffée de liberté. L'équivalent du franchissement du rideau de fer. Le soulagement de pouvoir circuler sans devoir s'excuser d'être là. Et surtout, surtout, la promesse de croquer dans une baguette de pain croustillant le dimanche matin.

Parce qu'en l'Alsace s'appliquent encore des lois allemandes. La Sécurité Sociale rembourse à 90%, le lendemain de Noël et le vendredi Saint sont fériés. L'éducation religieuse est autorisée à l'école publique. Ce qui m'était le plus insupportable c'était l'interdiction faite aux boulangers de faire du pain le dimanche. Je n'avais alors pas de congélateur. Le pain rassis dominical était une punition héritée de la guerre ....

Et même le pain rassis n'était pas acquis. A partir de 16 heures le samedi les boulangeries n'avaient plus de pain. Ou alors il était curieusement "réservé". Au bout de quelques semaines j'avais une stratégie bien particulière pour obtenir une baguette malgré le rationnement. Je copiais l'accent alsacien et ponctuais ma demande d'un ou deux mots en dialecte. la boulangère me tendait alors un pain avec un large sourire, celui qu'on accorde au compatriote. Chaque samedi (lorsque je ne m'évadais pas à Nancy) j'usurpais une identité quelques instants, faisant de moi une sorte d'agent secret, tremblant que la ruse ne soit découverte. Je prenais soin de ne jamais chercher à acheter ce jour là du pain dans une boulangerie de mon quartier. J'allais à l'autre bout de la ville. Je n'ai jamais été démasquée.

Vous comprenez, j'imagine, pourquoi une des premières chroniques nancéennes louait le travail d'un boulanger ouvert même les jours fériés.

J'ai voulu vérifier si la situation avait évolué en Alsace. J'ai téléphoné ces jours-ci à de nombreuses boulangeries strasbourgeoises. Les 6 premières n'ont pas pu me renseigner. Elles m'ont répondu qu'elles avaient toujours été fermées le dimanche. Jolie solution qui ne règle pas la question. Mais j'en ai trouvé une qui m'affirma que oui elle était ouverte et que le boulanger pétrissait ce matin là. Elle n'a pas pu me dire depuis combien de temps. La patronne parlait sans accent.

Les temps ont bien changé !

mercredi 28 mai 2008

NANCY en MAI : Compétition ou complémentarité ?

Chronique nancéenne numéro 28 : Chauvin n'était pourtant pas nancéen

Etre né dans un terroir où l'on a pu grandir, fonder une famille, conserver ses copains d'enfance, confère une solidité qui s'accompagne d'un attachement parfois aveugle à sa région. Je comprends que l'on puisse en toute bonne mauvaise foi affirmer que l'on vit dans le plus bel endroit du monde et le défendre bec et ongles.

C'est ce que font nombre d'habitants de Nancy qui regardent Metz comme une rivale illégitime (pour connaitre aussi Metz je peux vous dire qu'on s'y sent autant lorrain de pure souche qu'ailleurs). On appelle cela du chauvinisme, du nom d'un soldat qui serait né ... à Rochefort et qui fut le héros d'une légende incarnant le patriotisme napoléonien.

Tout est prétexte à se mesurer. J'entends proclamer que Nancy reprend le dessus sur sa voisine parce que les équipes de basket et de football sont toutes deux en Première Ligue. Je vois comparer les niveaux de population : Metz est gagnante sur le nombre d'habitants (125 000 contre 106 000) mais Nancy la devance si on prend toute l'agglomération en considération (300 000 contre 215 000).

Bénéfice à Metz coté infrastructure avec une autoroute tracée à 15 km au Nord, une gare TGV et un aéroport plus proches.

Nancy se prétend plus animée avec une vie estudiantine dynamique à l'image des 24 heures de Stan qui viennent de se dérouler encore cette année dans une franche bonne humeur. Pour en savoir plus sur cette manifestation originale pilotée par l'ENSAIA (l'Ecole Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires) cliquer ici.

Sur le plan touristique, place d'honneur à Nancy pour son patrimoine, ses musées, sa proximité avec les Vosges, réservoir d'oxygène. Sur le plan économique, avantage à Metz avec ou grâce au magnétisme luxembourgeois qui dope l'emploi et les investissements.

Poursuivre l'inventaire des paramètres pourrait exacerber les rivalités entre les deux pôles à l'instar des bagarres que se livraient les enfants de Longeverne et de Velrans dans la Guerre des Boutons de Louis Pergaud dans les années 60.

Ce serait aussi oublier que c'est l'union qui fait la force.

mardi 27 mai 2008

NANCY en MAI : Petit dîner entre voisins

Chronique nancéenne numéro 27 : ma petite quiche

Ce soir c'est la Fête des voisins et je me suis inscrite avec des amis. J'ai dit que j'apporterai un plat salé. Je ne suis pas à Nancy pour l'occasion. Mais pour vous tenir au courant dans une chronique, forcément il faut cuisiner quelque chose de lorrain, histoire de rester dans le ton. Une recette que j'aménage pour tenir compte que je n'ai pas de pâte et que j'ai envie d'innover. Ce sera la touche verte apportée par la menthe, le parfum en plus. Voilà la recette :

  • 150 g de farine
    4 œufs
    1 cuillerée à soupe de crème fraîche
    1/2 l de lait
    100 g de lard fumé
    70 g de gruyère râpé
    15 g de beurre
    poivre du moulin et surtout un grand bouquet de menthe fraîche


Je casse les œufs que je mélange, entiers, dans un saladier. Je verse la farine tamisée. J'incorpore la crème fraîche puis, petit à petit, le lait froid. J'ajoute le lard en petits dés, ainsi que le fromage râpé. Je donne un tour de moulin à poivres (j'ai mis un "s" parce que c'est un mélange de plusieurs poivres et même de coriandre). Je hache au hachoir (depuis que je l'ai ressorti de son placard je m'en sers tous les jours) un bouquet de menthe fraîche coupée à l'instant devant ma fenêtre.
Je verse dans un plat rectangulaire, préalablement beurré et je fais cuire à four moyen 180° (th6), pendant 40 mn, ou 50, je n'ai pas trop comptabilisé. J'ai même fini par remettre en route la chaleur tournante pour accélérer la cuisson, de peur d'arriver en retard. Cela eut pour effet de faire gonfler " l'appareil " comme disent les cuisiniers avertis. On dirait un soufflé. Magnifique, non ?


Un jour prochain je vous raconterai la soirée. Pour l'heure, je me sauve !

lundi 26 mai 2008

NANCY en MAI : Surtout ne pas perdre la boule ...

Chronique nancéenne numéro 26 :
Quand je suis à Nancy, j'habite juste en face de cette salle de cinéma et c'est très agréable d'aller voir un film dans de bonnes conditions de confort. Mais ce n'est pas que cela ...

Juste sur le côté il y a plusieurs restaurants et ...
... un bowling qui est bien sympa pour une soirée. Il ne faut pas être trop pressé de lancer la boule, surtout en fin de semaine. Malgré ses 24 pistes on peut attendre un très long moment qu'une piste se libère. Vous me direz que comme c'est ouvert 7 jours sur 7, de 14 heures à 2 heures du matin cela laisse de la marge ...
Après une bonne "toile" regardée dans un fauteuil moelleux le bowling apparait comme une véritable activité sportive. La boule pèse tout de même quelque 8 kilos. Au début cela surprend. A la fin de la partie cela se sent dans le biceps.
Quand la photo a été prise je n'avais aucune chance de faire un strike (abattre les 10 quilles d'un coup). Le spare n'a pas davantage été possible avec le coup suivant (abattre les 10 quilles en deux lancers). La boule est "bêtement" partie davantage sur la droite dans la goulotte : Score nul.

C'est comme pour les macarons, il faut s'entraîner avant d'espérer gagner. Mais on a passé une super soirée !

dimanche 25 mai 2008

NANCY en MAI : Macaron-ci, macaron-là

Chronique nancéenne numéro 25 : La fête ... aux macarons
Cela fait pile un mois que je m'exerce dans la réalisation de macarons. Depuis que Claudia, de Cuisine Framboise a lancé un jeu combinant littérature et cuisine dont elle publie les associations sur le blog La Petite Madeleine, un nom bien lorrain pour quelqu'un qui vit dans un département de rêve, à des milliers de kilomètres. C'est cela le (petit) miracle Internet que d'abolir les distances.

Cet anniversaire coincide avec le défi d'écrire une chronique par jour en lien avec Nancy. Je ne maitrise pas encore l'art de la macaronnade mais les macarons d'aujourd'hui sont en progrès par rapport à ceux que j'avais photographiés la première fois. Cela ressemblait à des macarons. Cela avait le goût des macarons. Mais pour ce qui était de la texture ce n'était pas au point. Plutôt genre gâteau sec si vous voyez ce que je veux dire.

Experte en meringue, je n'admettais pas de louper régulièrement des macarons alors que je suivais scrupuleusement les recettes piochées à gauche ou à droite.
Parce que un macaron ce n'est jamais qu'une meringue additionnée de poudre d'amandes. Les différences majeures restent la durée de la cuisson et la température du four. Deux paramètres liés entre eux d'ailleurs. J'avais beau les faire varier corrélativement (si je diminue la température je diminue le temps de cuisson et inversement) rien n'y faisait. Alors forcément, quand j'ai lu l'autre jour que Bernie faisait des meringues à la poudre d'amandes ma perplexité a monté d'un cran.

J'en ai discuté avec elle sans comprendre où était le problème. je suis retournée sur le blog de la spécialiste, MacaronGirl, en essayant de ne pas flancher tant ses photos sont belles et j'ai recommencé en suivant les proportions de sa recette de base. Première piste : je devais mettre trop de sucre glace et cela pouvait durcir la friandise. Deuxième piste : j'ai coupé la "chaleur tournante". Il me semble que ce fut crucial.


Mais ce qui a été sûrement déterminant c'est l'emploi de cet appareil là. Je l'avais mis au placard depuis qu'une des deux lames s'était brisée. On peut toujours se moquer de ma manie de tout conserver "au cas où". Ce type d'engin, lourd donc stable, (surtout avec le récipient sur le dessus) ne se fabrique plus et je ne l'abandonnerai que lorsque j'aurai retrouvé le même (en meilleur état) dans un vide-grenier. Pour l'heure non seulement je m'en contente mais il m'est indispensable.

En mixant, en petites quantités, la poudre d'amandes avec le sucre glace dans le hachoir, j'ai obtenu le fameux "tant pour tant" d'une finesse exceptionnelle, qualité essentielle pour un résultat optimal.


Le plus surprenant c'est que si la moitié de la fournée (jugez par vous-même sur la photo ci-dessus) ressemble vraiment aux macarons classiques, bien lisses, (ceux là mêmes qui sont vendus chez les pâtissiers assemblés deux par deux avec une ganache ou une confiture) l'autre moitié est craquelée et tient davantage de la spécialité nancéenne des Soeurs Macarons, exceptée la couleur puisque les macarons de Nancy sont couleur noisette.

Ils ont tous cuits dans le même four en même temps. Il y a en cuisine des mystères insensés.

Pour ce qui est de la couleur je suis là encore loin d'être au point.
Un jour, j'avais ajouté du colorant noir et ils étaient sortis bruns clairs du four, quoique noirs à l'intérieur. (Et alors toujours aussi secs).

Cette fois je voulais un rose soutenu ... framboise ... je n'ai obtenu qu'un joli pastel. Sûrement une question de dosage car pour le coup j'avais du colorant de pro.
Avec de nouveaux efforts et une détermination sans faille je vais bien finir par être prête dans un nouveau mois pour passer le Bac es-macaron !

samedi 24 mai 2008

NANCY en MAI : Mon petit lapin

Chronique nancéenne numéro 24 : a-t-il bien du chagrin comme dans la chanson ?


J'en ai vu partout. A croire qu'ils avaient envahi la ville ...
Il y en avait à la Pépinière







Dans les vitrines des boutiques comme ici rue d'Amerval



Et même chez Daum !




Je confirme l'opinion couramment répandue que les lapins sont très prolifiques.

vendredi 23 mai 2008

NANCY en MAI : rue Saint-Georges

Chronique nancéenne numéro 23 : une pharmacie qui donnerait presque envie d'être malade


C'est encore plus beau que sur la photo. A l'angle de la rue Saint-Georges et de la rue Saint-Dizier. Il s'agit de la pharmacie du Point Central. On doit les céramiques à René Ebel, dont l'atelier se trouvait à Paris, 47 rue de Paradis. Elles ont été réalisées début XX° siècle.

Difficile d'en apprendre davantage. Si ce n'est que cet artiste avait ses entrées dans le monde céleste puisqu'il a fait aussi les céramiques des murs de la boulangerie "Au Moulin de la Vierge", 105 rue Vercingétorix, dans le 14° arrondissement de Paris. Une adresse que je connais bien pour avoir habité à deux pas. Décidément que le monde est petit !

Je n'en sais pas plus, mais peut-être me transmettrez-vous des informations supplémentaires ...

jeudi 22 mai 2008

NANCY en MAI : Madeleine elle aimera çà

Chronique nancéenne numéro 22 :

Au lieu d'hésiter entre les bonbons qui sont tellement bons et les fleurs qui sont périssables, Jacques Brel (mais il n'était pas lorrain, on le pardonne) aurait pu offrir ces petits gâteaux avant de chanter Madeleine elle aimera çà !
Il suffit d'avoir sous la main :

150 g de farine, 150 g de sucre, 1/2 sachet de levure
125 g de beurre, 2 gros oeufs
1 pincée de sel, un zeste de citron

Battre les œufs entiers avec le sucre et la pincée de sel, jusqu'à ce que le mélange soit presque blanc.
Incorporer peu à peu farine, levure, beurre fondu, zeste de citron.
Si vous n'êtes pas trop pressé, laisser au frigo une bonne heure.
Remplir chaque moule (beurré et fariné s'il est métallique) à moitié.
Cuire feu doux 5 à 8 minutes (th 5), puis four chaud 10 minutes (th 7).
Le principal est de créer un "choc thermique" entre le frigo et le four, ce qui assurera le gonflement de la madeleine.

J'ai toujours entendu dire que c'est la marquise Perrotin de Baumont qui fit goûter ces friandises à ... Stanislas, évidemment, en 1755. On comprend que la recette soit vite devenue populaire. C'est tout simple. Et c'est tout bon. La cuisinière s'appelait Madeleine. C'est fort élégamment qu'on appela les gâteaux du nom de celle-ci. C'est là que l'histoire me surprend : pourquoi le prénom de Madame la marquise n'a-t-il pas eu la préférence ?

mercredi 21 mai 2008

NANCY en MAI : Tous les chemins mènent à Rome

Chronique nancéenne numéro 21 :
Je me souviens de la place Stanislas asphyxiée par les embouteillages. j'avoue avoir été aussi ridicule que beaucoup d'autres automobilistes à tourner autour de la statue en plein été avec le toit et les fenêtres de la voiture ouvertes.
Avoir restitué l'espace aux piétons est un progrès formidable dont profitent les touristes pour découvrir des lieux exceptionnels aussi bien que les indigènes (c'est comme cela qu'on appelle tout habitant vivant sur place ...). On peut marcher le nez en l'air sans craindre l'accident.

Par contre la luminosité du sol trop réfléchissant est difficilement supportable en journée. On m'a dit que c'était mieux comme cela parce que çà réchauffe une région où il fait souvent froid. C'est un point de vue.


A tout prendre je préfère la place le soir.

Quand une lumière violine éclaire les façades de l'hôtel de ville.
Quand des nuages roses griffent un ciel encore pastel.
Quand la blancheur des pavés s'est atténuée.
Alors éclatent les dorures des statues.
Un carillon égrène 9 coups.
Un gitan arrive à bicyclette, s'installe à la terrasse d'un café et branche sa guitare électrique.
La musique entraînante concurrence les jets d'eau.
Les terrasses débordent de consommateurs joyeux et détendus.


Je ne sais pas ce qui dans tout cela influence ma perception mais je trouve qu'il y a quelque chose de romain dans l'atmosphère. On se croirait plus au Sud, en Italie, et la brasserie qui jouxte l'opéra porte bien son nom. Ave César !



mardi 20 mai 2008

NANCY en MAI : Grande roue et Grande rue

Chronique nancéenne numéro 20 :

Il faut savoir lever les yeux. Le spectacle est partout.


La grande roue s'est longtemps détachée au bout de la rue Gustave Simon. Combien d'entre nous remarquaient il y a encore quelques jours les nacelles évoluer comme des pointillés lumineux au-dessus du Jean Lam ?

La fête foraine de Nancy est la plus grande installation non permanente d'Europe ! Voilà un record de plus pour la ville.

Certaines fins d'après-midi, la lumière rasante fait briller les clochetons de la Grande Rue, ce qui sera davantage spectaculaire, je vous l'accorde, quand les travaux de rénovation du musée lorrain auront été achevés. Pardonnez-moi, mais je dois tronquer la photo pour ne pas laisser apparaître de disgracieuses bâches.


lundi 19 mai 2008

NANCY en MAI : Un golf en ville

Chronique nancéenne numéro 19 : ... en plein centre urbain

Un parcours en terre battue, c'est vraiment exceptionnel !


D'accord, c'est un mini-golf, mais on peut y aller à pieds en sortant du travail, de l'école ou d'un restaurant puisqu'on est à deux pas de la rue Gourmande ... au centre du parc de la Pépinière.

dimanche 18 mai 2008

NANCY en MAI : Un tramway nommé désir

Chronique nancéenne numéro 18 : ou un tramway qui laisse à désirer ?
Comme je l'écrivais le 3 mai : on ne peut pas gagner tout le temps ! Le rêve footballistique entretenu depuis 35 semaines s'est écroulé hier soir. Pourtant le classement à la seconde place est un beau résultat qui mérite chapeau bas. Il faut dire qu'on est habitué à Nancy aux dérapages, en l'occurrence ceux de son tramway, lequel n'a pas toujours fait parler de la ville d'une manière positive.

Sans remonter très loin dans le temps il faut tout de même se rappeler qu'en 1925 pas moins de 14 lignes de tramway desservaient 92 kilomètres. Mais le public commençait à sérieusement préférer l'automobile. Progressivement, on abandonna le tramway au profit de l'autobus. Il fallait bien conserver une petite place aux transports collectifs. En 1958 il n'y a plus du tout de tram à Nancy.

Les embouteillages s'intensifient rapidement, sans qu'aucun remède (si on peut appeler ainsi les feux tricolores, les sens uniques et les tentatives d'onde verte) ne fluidifie durablement le trafic.

Parallèlement le tramway revient à la mode et, à partir de 1974, de nombreuses villes françaises sont sollicitées pour le réintroduire. Nancy refuse l'expérience au profit de l'aventure du trolleybus articulé dans les années 80 ... puis brutalement se lance dans la seconde phase de développement du tram dans les années 90. Avec une impatience effrénée!

D'où le titre de l'article, en clin d'oeil au Streetcar Named Desire, titre d'une pièce de théâtre écrite par Tennessee Williams, jouée pour la première fois en 1947, avant d'être filmée par Elia Kazan. L'intrigue se passe en Louisiane, dans le Quartier Français de La Nouvelle-Orléans où le tramway en question a circulé rue Saint-Charles dès ... 1835. C'était une première mondiale !

On aime à Nancy être en avance sur son temps.
Il y a eu l'Art nouveau. Il y a eu le nouveau tramway.
Les élus jouent les pionniers en optant pour une technologie de pointe, celle du tram sur pneus.
Des travaux pharaoniques sont déployés. La circulation est déviée. Pendant des mois on ne sait plus par où circuler. Les politiques ne veulent pas attendre 2001. La mise en service est trop précipitée. Ce tramway est vite connu davantage pour ses incidents à répétition que pour son avance technologique. Aucun autre au monde ne fonctionne comme lui, à la fois sur pneus comme un trolley et partiellement avec un rail de guidage, sur support guidé et non-guidé, à alimentation électrique et diesel.

Il n'a pas la beauté du tramway orléanais qui glisse comme une longue chenille sur l'herbe verte. Il n'a pas l'originalité du cable-car de San Francisco qui doit lui aussi gravir de fortes pentes. L'avenue du Général Leclerc n'est pas la mythique rue Saint-Charles de la Nouvelle-Orléans.

Les poteaux de fer ont beau ressembler vaguement à des ananas, on ne peut pas dire que tous ces fils électriques tendus devant l'église Notre Dame de Lourdes mettent
le quartier en valeur. On a plutôt le sentiment de traverser une zone-tampon entre Allemagne de l'Ouest et de l'Est.


Finalement on s'y est fait. Ses avatars sont presque résolus. On parle désormais de succès. Et on commence à évoquer une seconde ligne. Subsistent
des inquiétudes sur sa maintenance puisque Bombardier en a arrêté la fabrication. Mais quoiqu'on en dise unique il fut, unique il restera.


Pour en savoir davantage sur l'histoire des tramways nancéens, lire le long article de wikipédia

samedi 17 mai 2008

NANCY en MAI : les Gaufres lorraines

Chronique nancéenne numéro 17 : une autre institution nancéenne.

Je ne me suis pas arrêtée l'autre soir rue Gourmande comme je l'annonçais. Mes pas m'ont ramenée vers la place Stan et je n'ai pas résisté, malgré l'attroupement, à prendre patiemment rang pour choisir, non pas une gaufre, mais un cornet de glaces, que j'ai pu déguster en admirant les dernières créations Daum dans les vitrines de la boutique adjacente .

Les Gaufres lorraines sont un passage obligé à chacun de mes séjours. Depuis plus de vingt ans il n'y a pas une fois où je n'ai été surprise par un parfum nouveau. Cette fois-ci c'est la glace à l'aneth et à la jonquille. Mais j'aurais pu essayer la rhubarbe et le coquelicot.

L'été dernier c'était mimosa, madeleine et violette. Mais on y sert aussi vanille, chocolat et les fruits les plus classiques.

C'est ouvert, au moins de 11 heures à 23 heures, et jusqu'à 1 heure du matin en été.
"Au moins", parce que si la météo est favorable les vendeuses sont appelées avec quelques heures d'avance. Et il faut avoir vécu la longueur de la queue, la nuit, en juillet-août, dès la fin du spectacle de son et lumières, pour mesurer la cote de ce glacier.

vendredi 16 mai 2008

NANCY en Mai : Daum

Chronique nancéenne numéro 16 : que du verre ?

Daum est indissociable de Nancy.

Autrefois un atelier de fabrication se trouvait ici et je me souviens avoir assisté à des démonstrations avec mes enfants dans ce bâtiment qui conserve le magasin de vente de second choix.

La maison est ultra-connue et si vous voulez tout savoir, je vous renvoie sur le site Daum

Je me contenterai aujourd'hui de vous montrer quelques gros plans de quelques réalisations que j'ai été autorisée à photographier :

Ne vous fait-il pas penser au lion de Bartholdi qui surveille la circulation à Paris,
place Denfert-Rochereau ?


On ne dira pas de celle-ci que Rose elle a vécu ce que vivent les roses l'espace d'un matin ...

Les ours de la Pépinière seraient-ils de retour ?

Il va falloir casser sa tirelire pour acquérir ce petit cochon


Ou cet oiseau germanique


A moins que vous préfériez cet énigmatique chat égyptien ?

jeudi 15 mai 2008

NANCY en Mai : Place d'Alliance

Chronique nancéenne numéro 15 : de son véritable nom Place de l'Alliance

Dessinée par l'architecte Héré (1705-1763), c'est toujours un endroit calme et désert malgré la proximité de la célébrissime place Stanislas.

Le rois serait satisfait : il la voulait sereine et intime pour entourer des immeubles à vocation strictement résidentielle. Elle le fut. Elle le reste.



Les trois vieillards de la fontaine représentent des fleuves, commandés à l'origine pour la place de la Carrière. On les déplaça pour célébrer l'Alliance entre les Bourbons et les Habsbourg-Lorraine.

On grava alors sur le bouclier au-dessus de l'obélisque "perenne foedus, anno 1756" ... Alliance perpétuelle ...

mercredi 14 mai 2008

NANCY en Mai : Le cri de léon

Chronique nancéenne numéro 14 : Le ramage l'emportera-t-il sur le plumage ?

On se donne rendez-vous en fin de journée place Stan ou à la Pépin dont je vous ai déjà parlé dimanche dernier.

Les petits singes, des macaques je crois, dépiotent les arachides en courant tous azimuts. Bientôt ils vont passer derrière le décor et envisager le repos après l'agitation de cette journée ensoleillée.

Le parc commence à autoriser une solitude mesurée. les parfums s'y bousculent : l'arôme sucré du rhododendron flotte au-dessus de la roseraie déserte. Les marchands de glaces et de gaufres ont arrêté leurs machines. Guignol s'est endormi en paix entre sa femme, Madelon et son ami Gnafron, après s'être réconcilié avec le gendarme Flageolet.

Un paon s'installe sur le toit. Un autre prend la pose, laissant pendre ses longues plumes entre les branches d'un arbre immense.
Les chèvres naines exhalent encore des odeurs très fortes qui soulèvent l'estomac.

La coquille de l'auditorium est aussi silencieuse que le kiosque à musique. Une voix de fausset appelle Léon sur tous les tons.

La nuit s'apprête à voiler le parc malgré les protestations des étourneaux qui piétinent les pelouses sans relâche. Une voix amplifiée prévient de la fermeture imminente des grilles à intervalles réguliers comme dans les aéroports on vient à votre aide pour vous épargner de manquer votre avion. Quelqu'un pourra-t-il se laisser malgré tout piéger par le compte à rebours ? Je ne suis pas si sûre que ce soit désagréable de passer une nuit à la belle étoile sur une pelouse ...


Les étudiants en médecine fêtent (déjà) la fin des examens de première année en improvisant une partie de football avec un sweat noué en ballon de fortune. Leurs cris de joie résonnent dans la pénombre qui s'épaissit d'un cran.
Des tourterelles ponctuent leurs mouvements de tête de crou-crou sans montrer le moindre signe de lassitude. Des portables sonnent çà et là. Léon, Léon ! Les cris se répètent comme en écho. Mais qui sont ces Léons qui ne répondent jamais ?

Ce sont les paons en campagne de séduction. Il y a ceux qui s'époumonent. Il y en a un autre qui déploie d'autres charmes :


Il me faut partir avant de savoir qui emportera la compétition lancée entre le ramage et le plumage. En ralliant la sortie mes yeux glissent dans les intérieurs des maisons serrées de la place de la Carrière dont l'arrière des façades, ouvertes sur la pépinière, invite largement au voyeurisme.

Les cliquetis d'assiettes et de couverts m'ont ouvert l'appétit. Je crois que je vais aller faire un petit tour dans la toute proche rue Gourmande. C'est le surnom que les habitants ont donné à la rue des Maréchaux (qui progressivement perd le sien) en raison du très grand nombre de restaurants qui s'y sont installés.

mardi 13 mai 2008

NANCY en Mai : Comme à l'Excelsior

Chronique nancéenne numéro 13 : une assiette plus que parfaite

La lecture du menu d'hier a dû vous ouvrir l'appétit. Difficile d'imaginer quelle note les invités auraient donné à notre hôtesse, Christine, pour sa décoration de table si elle avait concouru dans le cadre de l'émission de M6 . Certains participants sont d'une sévérité qui frôle l'impolitesse. A moins que ce soit le montage qui ne dévalorise les uns au profit des autres.
Je vous laisse juge de la vue plongeante coté jardin, un de ces bijoux que je vous ai laissé entrevoir dans la chronique du 8 mai.
L'assiette des desserts nous a fait découvrir une de ces recettes-miracles qui autorisent une infinie variété de déclinaisons : En 1, une coupelle de lamelles de fraises au sucre
En 2, une verrine de pommes compotées au miel, gratinée façon crumble avec émiettée de pain d'épices au gingembre
En 3, une
tarte aux groseilles
En 4, le fin du fin, un
Vacherin à la bergamote

C'est ici, dans cette maison, que cette création a été conçue par une hôtesse qui voulait faire plaisir ... au chef de l'Excelsior, une des plus fameuses brasseries de la ville, que les connaisseurs appellent tout simplement le Flo. Je n'ai pas eu l'opportunité de photographier moi-même l'établissement qui est un bijou typique de l'Art nouveau. Jugez vous-même à partir de ce cliché découvert
sur ce site où les amoureux de la ville trouveront bien d'autres vues pittoresques et artistiques.

Le chef ajouta sa note personnelle et c'est sous le nom de
"Entremets glacé le Tout Nancy" qu'il pourra vous y être servi. Accompagné d'un coulis de mirabelles, d'un macaron des soeurs, de bergamotes, meringue et mirabelles ... Il paraît que c'est le dessert qui remporte le plus depuis qu'il figure à la carte.

Voici la recette d'origine, que je dois à mon amie Christine :
4 jaunes d'oeufs battus avec 50 grammes de sucre qui seront mélangés ensuite à un quart de litre de crème montée en Chantilly avant d'aller reposer 15 minutes au congélateur. Le temps de briser 100 grammes de bergamotes et de les incorporer délicatement aux blancs battus en neige. On réunit les deux préparations. On écrase de la meringue dans un joli verre et on ajoute la crème glacée en alternant. On remet au congélateur une douzaine d'heures pour laisser le vacherin.

Et c'est une idée de génie parce que on peut imaginer des variantes simplifiées et rapides en prenant de la crème glacée du parfum de son choix que l'on servira avec de la meringue du pâtissier. Personnellement je la fais moi-même, parce que ce n'est vraiment pas sorcier.
Et voilà ce qu'on peut présenter en 180 secondes chrono avec les moyens du bord.

lundi 12 mai 2008

NANCY en Mai : un Déjeuner presque parfait

Chronique nancéenne numéro 12 :

L'émission de télé-réalité de M6 (Un Dîner presque parfait, diffusé sur la chaîne à 17 h 55) se déroule cette semaine à Metz, mais un tournage secret a eu lieu juste avant à Nancy, le temps d'un déjeuner. Voici, en avant-première le menu qui avait été proposé.


ENTREES :

Capuccino d'asperges


Pain d'aubergines et son coulis de tomates











SUITE :


Huîtres des profondeurs


PLAT :

Rôti de veau
Conques multicolores



DESSERTS:

Assiette lorraine

Les recettes des desserts seront dévoilées ... demain !

dimanche 11 mai 2008

NANCY en Mai : Les animaux du parc de la Pépinière

Chronique nancéenne numéro 11 : Quatrième anniversaire du départ des ours de la Pépinière

En 1765, Stanislas, encore lui, permit la réalisation d'une Pépinière Royale le long des remparts de la ville. Constituée de 16 carrés de culture, les arbres étaient destinés à être plantés le long des routes de Lorraine.

En 1835, la Pépinière est aménagée pour devenir le parc public que l'on connait aujourd'hui.

C'est aussi un espace animalier d'accès libre et gratuit, regroupant des animaux domestiques ou sauvages, exotiques ou locaux : chèvres naines, ânes, poneys, mouflons de Corse, moutons d’Ouessant mais aussi des primates, oies cendrées, cygnes noirs, canards siffleurs du Chili… des cigognes blanches, des grues couronnées, des demoiselles de Numidie, de nombreux paons ...

... et bien d'autres animaux hébergés au sein d’enclos arborés, de bassins aquatiques ou de parcs paysagers qui correspondent à leur mode de vie.

Je me souviens de la joie de mes enfants qui ne manquaient pas d'apporter du pain sec aux daims, de leur étonnement à sentir l'odeur musquée des ours et de leurs cris quand Jojo lançait de l'eau hors de sa cage.

C'était un singe, né en 1951 en Centrafrique, probablement le plus vieux chimpanzé vivant en captivité en France. Il avait été confié au zoo de la ville par un député qui l'avait reçu en cadeau avec une femelle. Celle-ci n'avait pas longtemps survécu. Après un long veuvage, Jojo avait retrouvé une compagne, Judith, spécialiste du lancement d'excréments sur les visiteurs. Après sa mort accidentelle en 2003 elle a subi une plastination, opération très particulière qui a duré un an, pour permettre son exposition dans le Museum Aquarium de la ville qui est bien davantage qu'un aquarium.

Quant aux deux ours, Mona et Oscar, ils coulent depuis le 11 mai 2004 des jours plus heureux dans un refuge ... loin des cris des visiteurs qui leur jetaient des cacahuètes pour leur faire faire 'le beau". Les lapins occupent les espaces où les singes étaient prisonniers autrefois. A partir de 16 h 30 on croirait qu'il n'y a plus personne. Ils ont simplement pris leurs quartiers du soir pour retrouver un peu de tranquillité.


samedi 10 mai 2008

NANCY en Mai : Rue du thé

Chronique nancéenne numéro 10 :

Je voulais surprendre une amie amatrice de thés, passionnée de cuisine et formidable hôtesse en lui offrant le livre de recettes de Mariage Frères. Pour les photos, superbes, les alliances surprenantes toujours harmonieuses. Les noix de Saint-Jacques au thé fumé et leurs légumes vapeur sont d'une subtilité de grande classe.

J'achète in extremis le livre au Dragon Rouge : c'était le dernier exemplaire. Je veux ajouter le thé fumé recommandé par l'auteur. Impossible ! Rupture de stock absolue dans tous les thés fumés. On me conseille de repasser dans 4 mois (en me garantissant que même à Paris je n'en trouverai pas)

C'est mal me connaître que de penser que je vais renoncer.

Je remonte la rue à peine dépitée pour tomber illico presto sur la boutique du concurrent Betjeman & Barton, tenue par un monsieur affable et prévenant (je lui accorde le label commerce aimable annoncé dans l'article du 5 mai 08) ... qui me fait humer non pas une mais quatre variétés différentes de thé fumé, du plus léger au plus intense. Choisir demande réflexion, ce qui ne fait pas perdre son sourire au spécialiste.

J'ignore s'il m'a crue quand je lui ai dit que je reviendrai plus tard. En tout cas il n'a pas témoigné de surprise à mon retour quelques secondes avant l'heure de fermeture.

Des clients tardifs hésitaient entre plusieurs variétés. Toujours serein, le patron dispensait ses conseils tout en exprimant ses propres interrogations. La question était cruciale. Il s'agissait de juger de la faisabilité d'une confiture ... de coucou. Oui, vous avez bien lu. Cette primevère aux corolles de clochettes safranées a, parait-il, un parfum irrésistible. Chacun donna son avis.

Nous finîmes par nous accorder sur un processus économique en terme de récolte florale en suggérant d'infuser les coucous dans une gelée de pomme au goût neutre. Il me restait encore à fixer définitivement mon choix sur un Lapsang, et c'est avec le Crocodile que je suis repartie. Vous aurez deviné que l'heure de fermeture était largement dépassée. Il paraît que c'est comme cela presque tous les jours ...

Je suis partie ce soir là en espérant pouvoir goûter cette confiture très spéciale lors d'un prochain séjour à Nancy ... Un honneur réservé à quelques initiés ou amis parce que les commerçants n'ont pas le droit de vendre ce qu'ils fabriquent. Seuls des artisans peuvent le faire. (Mais il n'est pas interdit de donner ou de partager une tartine).

J'ai pris des nouvelles du projet. Hélas, Christian, c'est le nom du patron, a été trop absorbé par la création du thé de Nancy, une exclusivité baptisée Si Nancy m'était conté, choisie parmi 19 combinaisons élaborées par la maison-mère (on imagine les heures que cela a dû réclamer...) pour s'accorder le temps d'aller glaner les coucous.

Je comprends qu'il me faudra patienter jusqu'au printemps suivant. A moins de rêver à d'autres recettes aussi osées ! Tout à l'heure Christian évoquait déjà un nouveau projet : de la confiture de fleurs d'acacias .

Le Dragon Rouge, 8 rue d'Amerval, 03 83 46 15 14
Betjeman & Barton, 11 rue d'Amerval, 03 83 32 01 24, de 9 h 30 à 19 heures non stop, et au-delà !

vendredi 9 mai 2008

NANCY en Mai : La Maison dans le Parc

Chronique nancéenne numéro 9 :

J'avais repéré ce restaurant dès son ouverture il y a presque un an mais je n'avais pas pu m'y rendre parce que ses jours d'ouverture ne correspondaient pas jusque là à mes séjours à Nancy.

Cette fois ce fut possible d'y déjeuner (avouons que le menu, servi uniquement au déjeuner, et qui change chaque semaine, est à un prix plus abordable que la carte du soir) . Et puis j'aime bien l'atmosphère paisible des restaurants le midi. On se sent un peu hors du temps, style "qu'il est doux de savourer un bon repas quand tout s'agite autour de vous" que je ne retrouve jamais le soir quand la salle est bondée, les serveurs agités et que l'attente des plats sollicite un peu trop ma patience.


La Maison dans le Parc
est une adresse discrète qui se niche derrière l'Opéra, à quelques pas de la flamboyante place Stanislas. La porte d'entrée s'ouvre sur une allée pavée très lumineuse, qui dessert une salle intime, bon poste d'observation des allers et venues de la rue Sainte Catherine, et sur une seconde, plus vaste, qui donne sur le jardin.





Mais nous aurions pu opter pour l'alcôve, entre bar et cuisine, sorte de Stammtish revue et corrigée. (C'est le nom qu'on donne dans les restaurants alsaciens à la table d'hôtes, une longue table rectangulaire attribuée en priorité aux habitués qui viennent dîner en groupe) Et depuis, on peut aussi s'installer sur la terrasse ... dans le parc évidemment, lequel parc est une annexe privative de la Pépinière.

La décoration se veut chic et contemporaine. Sobre et classique. Dans des harmonies de blanc/noir/ taupe (nom élégant pour signifier gris beige). Cela pourrait être froid s'il n'y avait quelques touches de couleurs vives : ces fauteuils mandarines dans l'alcôve, la brique rouge des anciennes fortifications à l'extérieur, les photophores rouge cardinal dans la grande salle. Une couleur qui rappelle le verre de Murano.

Les formes sont carrés (les dalles des ardoises, les lustres, les tables, les dos des sièges) ou rectangulaires. Cela pourrait être raide s'il n'y avait une ponctuation de quelques rondeurs avec les vases et les photophores. Même les verres conjuguent les formes. De la ligne Open up de Mikasa ... les mêmes que je verrai le lendemain chez une amie nancéenne. Des verres qui s'adressent à des connaisseurs. Le site du fabricant a d'ailleurs quelques belles pages avec des conseils à destination des fervents d'oenologie.

Les couleurs sombres tranchent avec la vinothèque si lumineuse. La couleur écarlate du Dom des Pasquiers flamboie dans les verres de dégustation.

L'escalope de foie gras poêlée à la rhubarbe est un petit délice. On m'explique la recette. Je reste prudente : comme s'il me suffisait de découper de petits bâtonnets, de les arroser d'un sirop épicé au poivre de Setchouan, de les laisser confire toute une nuit pour parvenir à reproduire cette douceur à mon retour avec la rhubarbe de mon jardin ...

Le tartare de saumon, espuma d'avocat parait simple lui aussi. C'est méconnaitre la difficulté de la technique qui nécessite un siphon et une cartouche de gaz spécial pour éjecter l'émulsion en un nuage de mousse plus légère qu'une Chantilly. Tout à fait dans la tendance actuelle plutôt moléculaire.

Pour suivre, nous avions choisi une dorade royale nage safranée, petits légumes printaniers, qui s'accordait très bien avec le Macon Solutré. Dire que nous n'avons même pas eu alors une pensée pour les célèbres "grimpeurs" de la non moins célèbre roche.

Le filet de canette au pamplemousse, purée de patate douce n'était pas moins réussi. Il a réussi la prouesse de régaler quelqu'un qui m'avait toujours dit ne pas aimer la patate douce, un légume que j'adore ...

Le repas sera marqué l'alliance réussie des contraires. Par le mariage des paradoxes. L'équilibre fragile du verre à vin contraste avec la solide robustesse du verre à eau. La rusticité du pain de campagne s'accorde avec l'onctuosité des sauces. Le chemin de table en fine toile blanche adoucit la noirceur du bois exotique.

Depuis ma table, je peux observer les gestes des cuisiniers qui officient de l'autre coté de la petite cour intérieure. Une cuisine délicate et savoureuse, légère et parfumée, dans un restaurant qui soigne les détails. Jusqu'au savon au thé vert retenu pour les toilettes.

En dessert, la coupe glacée tiramisu nougatine arriva en même temps que le millefeuille de framboises Chantilly chocolat ivoire glace violette. L'architecture est ultra-simple mais il fallait oser : des disques de nougatines (donc légers) intercalés entre deux étages de mousse au chocolat blanc parsemée de quelques framboises. La glace à la violette est une base de crème anglaise avec ... quelques gouttes d'extrait de violette. Attention néanmoins au dosage pour qui voudrait imiter l'artiste !

La maison dans le parc, 3 rue sainte Catherine, 03 83 19 03 57

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