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mercredi 14 mai 2008

NANCY en Mai : Le cri de léon

Chronique nancéenne numéro 14 : Le ramage l'emportera-t-il sur le plumage ?

On se donne rendez-vous en fin de journée place Stan ou à la Pépin dont je vous ai déjà parlé dimanche dernier.

Les petits singes, des macaques je crois, dépiotent les arachides en courant tous azimuts. Bientôt ils vont passer derrière le décor et envisager le repos après l'agitation de cette journée ensoleillée.

Le parc commence à autoriser une solitude mesurée. les parfums s'y bousculent : l'arôme sucré du rhododendron flotte au-dessus de la roseraie déserte. Les marchands de glaces et de gaufres ont arrêté leurs machines. Guignol s'est endormi en paix entre sa femme, Madelon et son ami Gnafron, après s'être réconcilié avec le gendarme Flageolet.

Un paon s'installe sur le toit. Un autre prend la pose, laissant pendre ses longues plumes entre les branches d'un arbre immense.
Les chèvres naines exhalent encore des odeurs très fortes qui soulèvent l'estomac.

La coquille de l'auditorium est aussi silencieuse que le kiosque à musique. Une voix de fausset appelle Léon sur tous les tons.

La nuit s'apprête à voiler le parc malgré les protestations des étourneaux qui piétinent les pelouses sans relâche. Une voix amplifiée prévient de la fermeture imminente des grilles à intervalles réguliers comme dans les aéroports on vient à votre aide pour vous épargner de manquer votre avion. Quelqu'un pourra-t-il se laisser malgré tout piéger par le compte à rebours ? Je ne suis pas si sûre que ce soit désagréable de passer une nuit à la belle étoile sur une pelouse ...


Les étudiants en médecine fêtent (déjà) la fin des examens de première année en improvisant une partie de football avec un sweat noué en ballon de fortune. Leurs cris de joie résonnent dans la pénombre qui s'épaissit d'un cran.
Des tourterelles ponctuent leurs mouvements de tête de crou-crou sans montrer le moindre signe de lassitude. Des portables sonnent çà et là. Léon, Léon ! Les cris se répètent comme en écho. Mais qui sont ces Léons qui ne répondent jamais ?

Ce sont les paons en campagne de séduction. Il y a ceux qui s'époumonent. Il y en a un autre qui déploie d'autres charmes :


Il me faut partir avant de savoir qui emportera la compétition lancée entre le ramage et le plumage. En ralliant la sortie mes yeux glissent dans les intérieurs des maisons serrées de la place de la Carrière dont l'arrière des façades, ouvertes sur la pépinière, invite largement au voyeurisme.

Les cliquetis d'assiettes et de couverts m'ont ouvert l'appétit. Je crois que je vais aller faire un petit tour dans la toute proche rue Gourmande. C'est le surnom que les habitants ont donné à la rue des Maréchaux (qui progressivement perd le sien) en raison du très grand nombre de restaurants qui s'y sont installés.

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