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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

samedi 12 juin 2010

Le prix Robinsonnais fête son dixième anniversaire

C'est un prix littéraire modeste mais sérieux. Il existe depuis 10 ans. On est loin des coups d'éclat qu'on peut déplorer parfois. Fabienne Serris, la très dynamique directrice de la médiathèque (qui a initié ce Prix ... et quelques autres ensuite) a promis à ses abonnés une version encore plus sérieuse l'an prochain puisque ceux qui l'accepteront seront initiés à la critique littéraire pour voter selon des critères déterminants.

Cette évolution arrive à point nommé parce que cette année la sélection était si bonne que les lecteurs souffraient de ne pouvoir mettre qu'un bulletin dans l'urne. Malgré leurs tergiversations les quelques 120 jurés (le même nombre que pour le "prestigieux" jury ELLE) étaient sur les mêmes longueurs d'onde. Cinq livres se sont nettement détachés pour le grand Prix comme pour le prix Découverte qui couronne un livre qui a été une belle surprise de lecture (parfois le titre est en lien avec un billet du blog) et le dépouillement fait par Marie-Christine LECLERC, adjoint à la Culture et au Patrimoine du Plessis-Robinson (92), a été un suspense jusqu'au dernier bulletin.
LES CHAUSSURES ITALIENNES d'Henning Mankell au Seuil s'est classé premier.
A 66 ans, Fredrick Welin vit reclus depuis douze ans sur une île de la Baltique. Durant deux solstices d'hiver et un d'été, des personnages qu'il a connus vont réapparaître dans sa vie et le pousseront à retrouver le monde des émotions humaines.
Henning Mankell est né en Suède en février 1948. A seize ans, il débarque à Paris, où il écrit et survit en réparant des clarinettes. Dans les années 1970, il découvre l'Afrique. Aujourd'hui, il partage encore son temps entre sa terre natale, la Suède, et le Mozambique où il dirige une troupe de théâtre le "Teatro Avenida". C'est le dernier livre que j'ai lu dans le cadre du Prix sans lequel je me serais privée d'une belle découverte. Je reviendrai bientôt sur cet ouvrage.

CELUI QUI SAIT d'Alexandra Marinina au Seuil l'a talonné de quelques voix.
Le passage de la société soviétique à l'univers russe contemporain est décrit à travers les destins croisés des locataires d'un appartement communautaire de Moscou : Natacha Kasantsev, future réalisatrice, sa sœur Lioussia, écrivain raté, leurs parents, la bibliothécaire juive Bella Lvovna et son fils Marik, un couple d'ivrognes et un autre sans enfants.
Née en 1957, Alexandra Marinina est un ancien lieutenant-colonel de la police judiciaire de Moscou. Elle est l'auteur de plus de dix-sept romans, principalement des romans policiers. Son livre a été un des premiers à révéler le quotidien vécu par les habitants du bloc soviétique après la tombée du communisme.

L’ANNEE BROUILLARD de Michelle Richmond chez Buchet Chastel arrivait ensuite.
La disparition d'une fillette de 6 ans, sur la plage embrumée d'Ocean Beach, à San Francisco, est prétexte à disséquer les composants de l'amour paternel et maternel, de découvrir quelles sont les méthodes américaines d'investigation, d'explorer comment fonctionne la mémoire, et aussi comment la culpabilité peut-elle se dissoudre par un certain travail de deuil. Ce fut un de mes coups de cœur dans le cadre des livres que j'ai lus pour le Prix littéraire de ELLE.
Michelle Richmond est l’auteur de trois romans et d’un recueil de nouvelles. Seul L’Année brouillard est disponible en français. Native de Mobile dans l’Alabama et lauréate de plusieurs prix littéraires, elle enseigne les techniques d’écriture et publie sur le web "Fiction attic", une revue littéraire.

JE VOUS RACONTERAI d'Alain Monnier chez Flammarion était en quatrième position pour le Prix. Il a remporté le plus grand nombre de voix dans la catégorie Découverte.
Dans une société laminée par la pauvreté et la violence, un homme misérable est au bout de ce qu'il peut endurer. Mais, alors qu'il s'apprête à en finir, un mafieux lui propose de venir jouer à la roulette russe contre une forte somme d'argent. Il accepte, en sort indemne, mais totalement fasciné d'avoir frôlé la mort. Dès lors, il ne cesse de revenir jouer et peu à peu reprend goût à la vie.
Alain Monnier publie en 1994 son premier roman, Signé Parpot, dont le montage réalisé à partir de traces écrites est remarqué par la critique. Il poursuit une œuvre originale qui, au travers de formes et de thèmes très variés, propose une critique de la modernité.

L’ANNONCE de Marie-Hélène Lafon chez Buchet Chastel a reçu un nombre de voix très honorable.
C’est l'histoire d'une rencontre amoureuse, provoquée par une petite annonce entre Paul, un paysan de 46 ans travaillant à Fridières dans le Cantal et Annette, une mère de 37 ans, qui décide de quitter son mari alcoolique et Bailleul dans le nord de la France.
Marie-Hélène Lafon est née en 1962 à Aurillac dans le Cantal. Agrégée de grammaire, professeur de Lettres, et écrivain, elle vit à Paris où elle enseigne les lettres classiques. Elle aussi est venue discuter avec les abonnés du Plessis au cours d'une soirée d'échanges passionnants.

L. A. STORY de James Frey chez Flammarion, LIVRE DE CHRONIQUES - 4 d'Antonio Lobo Antunes chez Bourgois, CONTREBANDE d'Enrique Serpa chez Zulma et GRAND HOMME de Chloé Hooper chez Bourgois n'ont été plébiscités que par quelques rares personnes.

Et puis LA VÉRITÉ SUR MARIE de Jean-Philippe Toussaint aux Éditions de Minuit s'est classé "bon" dernier, malgré la venue de son auteur et un débat passionné et passionnant dans le hall de la médiathèque. Comme quoi on peut apprécier un écrivain sans pour autant aimer ce qu'il fait.

L'addition des deux votes n'aurait pas bouleversé le palmarès. Ce sont bien les Chaussures italiennes et Je vous raconterai qui seraient toujours sortis gagnants. Le cru 2010 était décidément particulièrement excellent. Rendez-vous samedi prochain pour cette fois l'annonce du Prix du roman d'Antony. Parmi les dix livres en compétition on retrouve les Chaussures italiennes, Celui qui sait et l'Annonce. Mais il y a aussi Ce que je sais de Vera Candida qui a reçu le prix ELLE, et quelques autres excellents livres dont Les mains nues de Simonetta Greggio dont on a trop peu parlé à mon avis. Bien malin celui qui peut prédire qui l'emportera.

Et puis le vendredi 25 juin à 19 heures, les deux médiathèques réunissent leurs forces pour animer une soirée littéraire autour de la littérature d'Afrique du Sud au Moulin Fidel ... pour tous ceux et celles qui s'intéressent à ce pays autrement qu'à travers des prouesses footballistiques ! Il sera prudent de réserver.

Médiathèque du Plessis-Robinson (92) 2, rue André-Le Nôtre Tél : 01.46.01.44.70
Courriel : bibliotheque@plessis-robinson.com
Site Internet : http://www.plessis-robinson.com Rubrique « Vivre au Plessis » – « Culture »

1 commentaire:

Yv a dit…

Je t'ai déjà dit ce que j'avais pensé du livre d'Alain Monnier. Par contre, Les chaussures italiennes est un roman très beau, un des meilleurs de Mankell qui en a écrit d'excellents.

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