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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

mardi 16 février 2010

CIRCENSES du Circus Ronaldo

Je vous annonçais leur venue en région parisienne dès le début de ce mois et le petit film que j'avais mis en ligne est totalement fidèle au spectacle que j'ai vu ce soir. Pour faire simple, efficace et éviter de vous renvoyer sur le précédent billet je le recopie ici :

Il y a néanmoins une différence de taille. Luk d'Eu (en photo ci contre à gauche), qui est l'artiste qui interprète le garçon de piste, a été remplacé pour raison de santé "au pied levé" par Karel Creemers (ci contre à droite), que nous avions pu applaudir dans Fili et qui fut présenté à Antony en 2003. Si Karel a réussi à se glisser si vite dans le costume léopard de Luk c'est parce qu'il a du talent et qu'il a travaillé avec les Ronaldo pendant au moins une dizaine d'années. Il est quasiment de la famille ...

Dans la famille Ronaldo il y a le grand-père, Johnny, le vieux cow-boy qui flingue à tout va sans risquer les ruades de son cheval ... de bois. Il y a la grand-mère, Maria, qui ne craint pas la lame des sabres. Il y a les fils, David en pseudo directeur de cirque, et Danny et pseudo clown. C'est Danny qui a mis en scène le déroulé du spectacle et qui y joue un clown-acrobate subtil et sensible. Il y a les petits fils Nanosh, jongleur, et Pepjin, le plus jeune mais non le moins talentueux.

Nous n'avons pas tous vu le même spectacle. Je me suis trouvée avec les uns coté coulisses, alors que les autres étaient coté piste ... et nous avons échangé nos places à l'entr'acte. J'ai apprécié cet ordre qui était le fruit du hasard. Commencer par l'envers du décor m'a permis de douter des prouesses techniques que j'ai appréciées à leur juste prix en seconde partie.

Karel nous accueille le plumeau à la main, promettant "chinquoué minouté" d'une attente qui se prolonge. L'orchestre répète bruyamment. La troupe sait jouer de la dérision et on finit par se laisser prendre à leur manège, directement inspiré de la commedia dell'arte. On s'étonne qu'on ose fumer entre deux numéros, juste sous le panneau d'interdiction jusqu'à ce qu'un coup de fouet cinglant ne coupe la cigarette.
Les numéros sont écrits à la craie au-dessus du rideau et sont effacés au fur et à mesure des catastrophes qui se produisent en série sans que les autres spectateurs ne se doutent de ce qui se trame. Pili pili ne veut pas sortir de sa cage et s'effondre, foudroyé. Il sera remplacé par l'Umo electrico tandis que Pepinj rend un dernier hommage chrétien au volatile, avant de faire le mariole avec les accessoires du prestidigitateur. Le numéro de Magia sera éternellement reporté.

On entend monter des vocalises qui sont applaudies sans que l'on songe à battre des mains. On respire les vapeurs d'alcool à brûler. On voit monter des flammes. Les couteaux sont affutés. Le serpent géant est déroulé (mais je n'en dirai pas plus sur son espèce). Cà se bouscule, çà s'apostrophe. La complicité se construit avec le public.

Le clown devient acrobate dans le lustre de cristal qui aurait pu être oublié par les Rasposo qui nous ont fait rêver avec le Chant du dindon en septembre dernier. Cette fois tous les spectateurs peuvent gouter la performance avant de se disperser le temps d'un entr'acte.

De retour sous le chapiteau on perçoit mieux ses caractéristiques du siècle dernier. On est surpris de se trouver face à une vraie piste, au sol de sciure, cernée de lourds rideaux rouges, ornés de franges dorés et de glands pesants. L'espace étonne aussi par ses dimensions. Mais les erreurs se reproduisent, la mise en place s'éternise et le directeur promet les mêmes "chinquoué minouté" alors que des bruits parasites s'échappent des coulisses.

On a compris qu'ils vont refaire les mêmes numéros et que cette fois nous verrons l'endroit de l'envers du décor. Nathalie Kuik est cette fois ultra-sérieuse dans ses lancers de couteaux et de haches. Le duo musical entre Danny le père et Pepijn le fils est touchant. Progressivement le spectacle prend une autre voie et à la fin c'est le décor qui vole en éclats.Circenses est encore donné à l'Espace Cirque, rue Georges Suant - 92160 Antony, jusqu'au 20 février à 20 heures (dimanche 16 heures, mercredi 15 heures). Navette gratuite depuis la gare RER d'Antony et le Théâtre La Piscine. Pour tout savoir des spectacles de la Scène conventionnée d'Antony-Châtenay-Malabry : 01 41 87 20 84 et www.theatrefirmingemier-lapiscine.fr
La tournée française se poursuivra du 20 au 22 mai 2010 à la Maison des Arts de Thonon-les-Bains, et du 27 au 30 mai 2010 à l'Equinoxe de Chateauroux. Pour la suite voir www.fransbrood.com
Les deux photos du spectacle sont © Christophe Raynaud de Lage

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