Vous voulez rire ?
Mon activité de blogueuse me vaut de recevoir régulièrement des invitations plutôt sympathiques. Qu’il s’agisse de tester un nouveau concept, de découvrir la décoration d’un hôtel récemment restauré, d’assister à un défilé de haute couture, de visiter une exposition en avant-première, d’aller au théâtre… et même de participer à un concours culinaire. Les propositions semblent infinies.
Mon activité de blogueuse me vaut de recevoir régulièrement des invitations plutôt sympathiques. Qu’il s’agisse de tester un nouveau concept, de découvrir la décoration d’un hôtel récemment restauré, d’assister à un défilé de haute couture, de visiter une exposition en avant-première, d’aller au théâtre… et même de participer à un concours culinaire. Les propositions semblent infinies.
Ce jour là un mail m’annonçait l’ouverture imminente d’un restaurant plutôt original, dont les recettes seraient toutes présentées dans des bocaux et qui plus est conçues par des chefs prestigieux. Suivaient de grands noms de la gastronomie française : Anne-Sophie Pic, Gilles Goujon, Philippe Conticini, Christophe Michalak, Fréderic Bau, Emmanuel Renaut, Jean-Michel Lorain et bien entendu Simon et Vincent Ferniot, les initiateurs du projet.
Même le plus glamour des génériques de Top Chef n’avait jamais rassemblé autant d’étoiles. J’avais très envie de me rendre à l'inauguration mais la date annoncée correspondait pile poil à la seule soirée que j’aurais pu passer en compagnie de Lucie, avant qu’elle ne reparte à Toulouse poursuivre son année de spécialisation. J’imaginais cependant que ma fille adorerait m’accompagner parce qu’elle est plutôt gourmande. J’y voyais aussi l’occasion de lui faire discrètement comprendre que sa maman, bien que non rémunérée comme blogueuse, n’était pas tout à fait n’importe qui. Seulement voilà, l’invitation figurait à mon nom et m’était envoyée par une attachée de presse que je ne connaissais pas suffisamment pour avoir le cran de lui demander si je pouvais venir accompagnée.
Ne craignant pas le refus et ayant choisi mon camp (celui de ma fille avec qui je passerais la soirée avec ou sans chef), je me suis armée de diplomatie pour rédiger un mail qui ne soit pas pleurnicheur, évoquant l’hypothèse de venir avec elle sans donner le moindre argument mais en précisant qu’en cas de réponse négative je garantissais que je ne me vexerai pas et que je viendrais seule (alors que, rappelez vous, j’en avais décidé autrement).
On me répondit fort aimablement dans les secondes qui suivirent que Vincent Ferniot n’était pas opposé à ce que je vienne accompagnée et que tant qu’à faire ce serait plus sympathique que j’amène un bœuf de Salers.
J’ai relu trois fois la réponse sans en comprendre le sens caché, me disant qu’il y avait sans doute là un humour qui m’échappait, ou que peut-être il connaissait ma fille, ne l’appréciait guère, la jugeait trop grosse … Bref j’échafaudais des hypothèses plus ou moins tordues mais voyons le positif : il avait donné son accord. De son côté Lucie m’avait fait savoir par un sms bourré d’émoticomes combien elle se réjouissait de cette soirée.
Le jour J, à l’heure dite, nous nous sommes donc présentées devant le restaurant. L’accueil se faisait sur liste avec énormément de sérieux. Plusieurs personnes furent gentiment mais fermement éconduites. L’hôtesse me demanda mon nom que je déclinai. Elle me fit alors un immense sourire en me disant que j'étais attendue avec impatience. Qu’avais je bien pu faire pour mériter un tel honneur ?
Je reconnus Vincent Ferniot, forcément, c’est une personnalité dont le visage m’était familier, pour son travail dans le domaine culinaire autant que pour son activité de journaliste. Par contre lui ne me remettait pas le moins du monde. S’ensuivit une conversation surréaliste au cours de laquelle je devinai qu’il pensait avoir en face de lui quelqu’un qui s’appellait comme moi mais qui n’était pas moi.
Le suspense fut de courte durée puisque, quelques instants plus tard, une très jolie jeune femme s’approcha du chef, lui sauta au cou alors que je l’entendis lui dire : oh Marie-Claire quel plaisir de te voir ici.
J’ai appris au cours de la soirée qu’elle était spécialisée dans le commerce de viande bovine de très grande qualité et qu’elle fournissait la table de l’Élysée. À ce jour elle porte toujours le même nom que moi… Et j'ai gardé identiques mes nom et prénom.
La confusion se reproduit régulièrement et m’amuse toujours. J’ai reçu sur mon téléphone il y a quelques semaines (d’une personne que j’avais sollicitée par courriel pour une accréditation à une grande manifestation) le message suivant : Bonjour MC. Merci pour ton mail. Je vais y répondre asap mais je cherche d’abord à fixer la date. Est-ce que le mardi 9 juillet tu serais dispo ? Je trouve étrange qu'elle veuille me voir mais, polie, je réponds : impossible : je suis au festival d’Avignon tout juillet mais libre quasi tout août.
Quelques secondes plus tard s’affiche sur l'écran : merci MC. Du coup je pense que l’on va décaler à la rentrée. Je te tiens vite informée belle soirée.
Le doute traverse soudain mon cerveau. Non seulement la question était incongrue mais la réponse encore davantage. Je tape donc le message suivant : après réflexion je me demande si tu ne m’as pas confondue avec Marie-Claire Poirier… (j’ajoute la fonction de mon double) en précisant entre parenthèses que je la connais et que j’apprécie et je termine par : moi je suis A bride abattue et Needradio.
Réponse immédiate : oups, oui tu as raison.
Je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises mais l’autre Marie-Claire peut vivre tranquille : je reste aux aguets.
C'est fait. Je peux cocher la case : J'ai rencontré mon double.
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