La palme d'or 2011 attribuée à Tree of life m'avait laissé pensive, tout comme le très controversé Oncle Boonmee de l'année dernière. Le gamin au vélo fait davantage l'unanimité.
Les frères Dardenne continuent d'explorer la question de la filiation, pour ne citer que Rosetta (1999), le Fils ou l'Enfant (2005). A-t-on besoin d'être un parent biologique pour aimer un enfant n'est pas une question nouvelle et le sujet a déjà été traité par d'autres réalisateurs mais on se prend au jeu de suivre leur film avec intérêt malgré une faiblesse de scénario qui a oublié la mère biologique.
Synopsis : Cyril, bientôt 12 ans, n'a qu'une idée en tête : retrouver son père qui l'a placé dans un foyer pour enfants, provisoirement espère-t-il. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l'accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril n'est pas pour autant capable de devenir un petit garçon bien sous tous rapports. Il lui faut d'abord faire le deuil du père pour commencer à apprécier l'amour que Samantha lui porte quasi spontanément, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère ...
Le film a été tourné dans la vallée de la Meuse, coté Belgique bien sûr, et Cécile de France, qui comme son nom ne l'indique pas, est originaire de cette région laisse filer un subtil accent belge qu'on entend avec délice. Si elle a été choisie pour jouer le rôle de la mère de substitution alors qu'elle venait d'achever Au-delà c'est d'abord parce qu'elle était en terrain connu et ensuite parce qu'elle est capable de faire oublier qu'elle est devenue une star.
Le gamin est interprété par Thomas Doret dont c'est le premier film, et sans doute pas le dernier tant il crève l'écran. L'enfant est karateka ceinture marron, ce qui l'a sans doute aidé pour interpréter le rôle d'un garçon déterminé et courageux, malgré le coté influençable de son personnage.
Toujours en mouvement, semblant constamment prêt à fuir, l'enfant se raccroche à son vélo et semble prêt à tout pour le conserver. La bicyclette représente la liberté, et j'en sais quelque chose, moi qui ai commencé à courir les routes à 5 ans ... sur un tricycle ... C'était une autre époque. Il y avait moins de danger ou mes parents étaient inconscients et moi téméraire.
Le vélo est un symbole très fort. C'est le moyen de transport qui va permettre de mener l'enquête pour retrouver le père. C'est un engin avec lequel le gamin est à l'aise pour faire des acrobaties et tenter de "séduire" Samantha. C'est aussi un objet de convoitise de la part des autres enfants. C'est enfin le lien avec le père puisque c'était son cadeau.
On dit que les réalisateurs ont pensé la scénographie du film comme un triangle :
L'action est entièrement focalisée sur ce que ressent le jeune garçon, totalement aux prises avec un besoin légitime de reconnaissance paternelle. Devant faire le deuil de son père (après avoir fait celui de sa mère ? le film fait l'impasse sur le sujet) il est durement confronté à l'épreuve de réalité. Il cherche d'abord précisément les preuves de cette situation qui le dépasse. Et la rencontre avec la coiffeuse est physiquement un choc.
Beaucoup de scènes sont habilement explicites. Ainsi il est emberlificoté dans sa vie comme il l'est dans sa couette. Il défend son vélo comme un animal défendrait son os. Accepter d'entendre son père lui dire de ne plus jamais chercher à le voir est terrible. IL va se tourner vers un autre homme, apparemment puissant, qui est malheureusement un dealer et qui va l'initier à commettre une grave agression.
La fin reste néanmoins énigmatique et chacun imaginera l'issue de son choix.
Les frères Dardenne continuent d'explorer la question de la filiation, pour ne citer que Rosetta (1999), le Fils ou l'Enfant (2005). A-t-on besoin d'être un parent biologique pour aimer un enfant n'est pas une question nouvelle et le sujet a déjà été traité par d'autres réalisateurs mais on se prend au jeu de suivre leur film avec intérêt malgré une faiblesse de scénario qui a oublié la mère biologique.
Synopsis : Cyril, bientôt 12 ans, n'a qu'une idée en tête : retrouver son père qui l'a placé dans un foyer pour enfants, provisoirement espère-t-il. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l'accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril n'est pas pour autant capable de devenir un petit garçon bien sous tous rapports. Il lui faut d'abord faire le deuil du père pour commencer à apprécier l'amour que Samantha lui porte quasi spontanément, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère ...
Le film a été tourné dans la vallée de la Meuse, coté Belgique bien sûr, et Cécile de France, qui comme son nom ne l'indique pas, est originaire de cette région laisse filer un subtil accent belge qu'on entend avec délice. Si elle a été choisie pour jouer le rôle de la mère de substitution alors qu'elle venait d'achever Au-delà c'est d'abord parce qu'elle était en terrain connu et ensuite parce qu'elle est capable de faire oublier qu'elle est devenue une star.
Le gamin est interprété par Thomas Doret dont c'est le premier film, et sans doute pas le dernier tant il crève l'écran. L'enfant est karateka ceinture marron, ce qui l'a sans doute aidé pour interpréter le rôle d'un garçon déterminé et courageux, malgré le coté influençable de son personnage.
Toujours en mouvement, semblant constamment prêt à fuir, l'enfant se raccroche à son vélo et semble prêt à tout pour le conserver. La bicyclette représente la liberté, et j'en sais quelque chose, moi qui ai commencé à courir les routes à 5 ans ... sur un tricycle ... C'était une autre époque. Il y avait moins de danger ou mes parents étaient inconscients et moi téméraire.
Le vélo est un symbole très fort. C'est le moyen de transport qui va permettre de mener l'enquête pour retrouver le père. C'est un engin avec lequel le gamin est à l'aise pour faire des acrobaties et tenter de "séduire" Samantha. C'est aussi un objet de convoitise de la part des autres enfants. C'est enfin le lien avec le père puisque c'était son cadeau.
On dit que les réalisateurs ont pensé la scénographie du film comme un triangle :
"La cité, la forêt et la station-service. La cité incarne le passé avec son père et le présent avec Samantha. Le bois est le lieu d’une attirance dangereuse pour Cyril : il peut y subir des sévices et y apprendre à devenir une crapule. La station-service est le lieu de passage, où l’intrigue rebondit plusieurs fois" .Les motivations de Samantha ne sont pas explorées mais ce n'est pas un handicap. Son personnage est psychologiquement intéressant. Il démontre que l'amour maternel peut être cadrant et salvateur.
L'action est entièrement focalisée sur ce que ressent le jeune garçon, totalement aux prises avec un besoin légitime de reconnaissance paternelle. Devant faire le deuil de son père (après avoir fait celui de sa mère ? le film fait l'impasse sur le sujet) il est durement confronté à l'épreuve de réalité. Il cherche d'abord précisément les preuves de cette situation qui le dépasse. Et la rencontre avec la coiffeuse est physiquement un choc.
Beaucoup de scènes sont habilement explicites. Ainsi il est emberlificoté dans sa vie comme il l'est dans sa couette. Il défend son vélo comme un animal défendrait son os. Accepter d'entendre son père lui dire de ne plus jamais chercher à le voir est terrible. IL va se tourner vers un autre homme, apparemment puissant, qui est malheureusement un dealer et qui va l'initier à commettre une grave agression.
La fin reste néanmoins énigmatique et chacun imaginera l'issue de son choix.
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