Je connais Evelyne Dress depuis quelques années mais j'ignorais son amour pour les félins. Je sais bien pourtant qu'elle a un tempérament de lionne, correspondant à son signe astral. Et avoir un chat appelé Clitoris dans le film dont elle est la vedette, Et la tendresse, bordel ! aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
Certains lui en ont fait voir -comme on dit- des vertes et des pas mûres. Elle n'en garde aucun ressentiment mais, prudente, elle se tient en quelque sorte à écart de leurs caprices puisque désormais elle n'en a pas près d'elle.
Ce que je trouve le plus agaçant, chez ces êtres à la volonté déterminée, c'est leur souhait de franchir une porte dès lors qu'elle est fermée. On la leur ouvre, puis la referme. Et voilà l'animal qui miaule de nouveau pour repasser de l'autre coté.
Il m'arrive de comparer mes amis à des chats lorsqu'il me semble qu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent.
C'est un peu avant le confinement -celui de mars 2020- qu'un éditeur appela Evelyne Dress pour lui demander de participer à une anthologie sur les chats.
Ce qui devait alors ne constituer qu'un morceau dans un recueil en forme de puzzle est vite devenu un livre à part entière, certes mince mais tout à fait construit.
Les félins ont accompagné la vie d'Evelyne de si près qu'une infinité de souvenirs, dont certains sont assez cocasses sont remontés à sa mémoire et ont fusé sous sa plume comme la griffe d'un de ses greffiers.
Il était donc naturel que Glyphe, qui est son éditeur privilégié depuis un moment, soit disposé à la publier.
Initialement prévue le 16 novembre 2020, la sortie a été repoussée au 4 février 2021, puis a finalement été accélérée.
L'animal qui figure en couverture n'est pas un des chats de l'auteure. Par contre voici celui de ma fille, qui compte encore tant pour elle et que j'ai si souvent gardé que je pourrais vous conter bien des histoires, mais ce n'est pas moi l'écrivaine …
Nombre d'auteurs célèbres apprécient leur compagnie. On sait l'amour que Colette leur voua, Céline également. Je me souviens de Rémo Forlani, écrivant ses chroniques sous la pression de son animal, se vautrant littéralement sur son clavier. Cherchait-il à l'encourager ou manifestait-il sa jalousie ?
Voilà le type de questions qui taraudent Evelyne qui, pour la première fois, ne se cache pas derrière un personnage.
En fine observatrice, elle sait que la présence silencieuse d'un chat peut être apaisante, mais parfois agir comme un miroir. Certains lui ont fait vivre quelques situations extrêmes qu'elle partage avec humour avec les lecteurs.
Parler des chats qui ont ponctué sa vie est prétexte à raconter les êtres qui l'entourent, tous, et en particulier les hommes. Avec comme toujours de la profondeur, mais teintée d'une joie de vivre qui fait du bien.
On peut parier qu'elle a franchi la porte des souvenirs et que l'écriture de son prochain roman s'orientera encore davantage sur la voie autobiographique. Pourquoi pas en empruntant d'autres chemins de traverse. Ce pourrait être une balade dans le Dauphiné où, à cinq ans, elle a rencontré ce jeune homme du bout du monde dont elle est tombée éperdument amoureuse.
Ce fut un plaisir d'en discuter avec elle. Mais je n'en dévoilerai pas plus. Vous en saurez davantage en la lisant. Plusieurs de ses romans ont fait l'objet d'un article ici.
Mes chats d'Evelyne Dress, préface de Laetitia Barlerin, éditions Glyphe, en librairie en janvier 2021
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