J’ai écouté Dynah, une chanteuse dont je ne savais rien et dont j’ai aimé la voix, posée sur des rythmes qui donnent envie de bouger.
Mais comment fait-elle pour rester de marbre sur sa propre musique ? Et stoïque face à l’annonce de la catastrophe car on le sait, l’eau monte … trop haut et la tentation est forte de s'accorder vite un dernier verre avant que l'eau de la mer ne déborde.
L’eau monte est le titre de l’album éponyme de Dynah et c’est son tout premier. Enfin si on ne considère que ce qu'elle révèle en français. En effet, sous le nom Melody Linhart, elle avait sorti un album en anglais avant de rejoindre le groupe Why Elephant.
Elle abandonne le domaine du rock pour écrire, en français, en continuant à signer les textes du nom de Melody Linhart, mais en prenant celui de Dynah en tant qu'artiste, avec l’appui du producteur et compositeur Nicolas Gueguen.
Sur scène, elle s’entoure de Manon Iattoni, aux choeurs et aux percussions. Et Kahina Ouali aux claviers et aux chœurs.
La chanteuse est modeste, se qualifiant de Fille à coquille (piste 2), et se jugeant Toute petite (piste 5). C'est dans une piscine de balles qu'elle engloutit son corps sur la pochette.
Prenons de la hauteur, dans son corps de femme si tu savais comme elle se sent … Nouvelle (piste 9). Dynah affirme des principes féministes sans se départir de la douceur dont elle nous avait gratifiés juste avant.
Je suis d'accord avec ceux qui qualifient la pop de Dynah d'élégance et d'intimisme, avec un pied dans le rêve, un autre dans le réel, de la force et du minimalisme dans le texte comme dans la musique.
Les textes alternent revendications joyeuses et émotions de l’intime. Ses chansons questionnent la féminité, la fragilité du monde, le lien mère-fille... Elles sont des images, des situations dans lesquelles on devine des histoires en pointillés.
L'eau revient comme une marée dans Pas encore l'heure (piste 10). Ne la prenons pas au mot, elle ne s'évaporera pas. Elle n'a sans doute pas fini d'être encore là.
Les influences de la culture pop-folk anglo-saxonne restent musicalement bien présentes. Les mélodies sont riches et les harmonies sont bien contemporaines, offrant des nuances et une palette de sentiments. Et surtout une furieuse envie de danser, d'un titre à un autre.
Elle joue avec les mots, se morcelle et s'ensorcelle, étant celle qui pourrait se noyer dans un verre d'eau … Le sel (dernière piste) est un bijou de délicatesse.
Article illustré de photos prises dans la baie du Mont-Saint-Michel, au milieu du Grand Canal du Parc de Sceaux, en bateau sur le Courpin qui traverse le domaine de Cheverny, et enfin dans les marais salants de l'Ile d'Oléron.
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