J'aime cuisiner à l'ancienne, et je ne suis pas effrayée d'utiliser les casseroles de ma grand-mère. Seulement voilà, la fonte, si elle assure une cuisson parfaite, est particulièrement lourde.
Ma plus grande peur, depuis que je cuisine sur induction, serait de casser la plaque de verre suite à une manœuvre un peu brusque en posant l'objet maladroitement.
Voilà pourquoi j'ai été très intéressée par la nouvelle cocotte que Mathon propose et qui est quasi ultra-légère. On m'avait promis qu'elle n'attacherait pas, ce que je prenais pour un argument marketing. J’ai vérifié depuis combien c’est vrai.
C'est presque une révolution d'avoir mis dans un catalogue une gamme de cocottes en fonte légère qui offrent malgré tout les avantages de la cuisson lente des cocottes traditionnelles.
C'est le type d'article qu'il faut prendre en mains et soulever pour le croire. Le plus grand modèle est en dessous de 2 kg. Non seulement c'est moins fatigant à manipuler mais surtout on ne craint plus d'endommager les plaques de cuisson qui se rayent facilement. Leur prix est très compétitif par rapport à l'équivalent en fonte de fer puisque la plus grande dépasse à peine la centaine d'euros. Il n'y a plus qu'à choisir entre rond et ovale, noir et gris perle.
Le coloris gris perle est très réussi mais le noir reste symboliquement très attirant. Le revêtement anti-adhérent garantit une cuisson facilitée avec peu de matière grasse. Elle dispose d'un couvercle à gros picots qui transforment la vapeur d'eau en gouttelettes, permettant d'arroser en continu les préparations pour les rendre plus tendres et moelleuses. Ce qui fait trois qualités majeures avec la légèreté.
Je conseille d'opter pour la plus grande, parce que lorsqu'on aime cuisiner les légumes on constate qu'avant qu'ils ne réduisent ils occupent un grand volume. Et puis c'est tellement agréable de pouvoir cuire un poulet entier sans devoir le tronçonner.
J'arrête de vanter ses qualités et je passe à l'essai grandeur nature en démarrant Th 7 pour lancer la caramélisation des oignons. J’ai descendu à 5 pour faire revenir le porc et les aromates. Cela faisait une éternité que je n'avais pas fais revenir de la viande ailleurs que dans une poêle anti-adhésive. Surtout quand je cuisine avec une cocotte minute. Je ne veux plus passer de longues minutes à en décaper l'intérieur, qui a systématiquement brulé et qui communique un mauvais goût à l'ensemble du plat.
Avec mes cocotes en fonte traditionnelle je suis moins rétive mais je sais que je cours un risque est je surveille constamment. Avec la Mathon, pareille mésaventure nous est épargnée. La photo que j'ai prise à la fin du repas en est la meilleure démonstration. Et pourtant la cuisson a duré près de trois heures. C'est tout juste si elle ne se nettoie pas d'un simple coup d'éponge.
Une fois la viande suffisamment dorée, j'ajoute les aromates et ai tartiné la viande d'une épaisse couche de moutarde de Dijon.
J'ai gratté un bouillon cube sur le dessus de la viande et ai versé un grand verre de vin blanc en diminuant la chaleur (thermostat 4).
Parallèlement j'ai égoutté et rincé le contenu d'une boite de champignons forestiers que j'ajoute ensuite autour de la viande. Je remarque à chaque fois que je dois ouvrir la cocotte que l'eau qui s'évapore n'est pas perdue et recule à l'intérieur quand le couvercle est en position verticale.
J'ai épluché des carottes et les ai posé juste dessus pour qu'elles cuisent en quelque sorte à la vapeur.
Deux heures trente de cuisson plus tard j'ai retiré du feu et laissé refroidir dans la cocotte. Je n'ai mis à réchauffer qu'au moment du dîner, 30 minutes à Th 3. Nous avons eu la grande satisfaction de déguster un plat parfumé, une viande moelleuse, une sauce savoureuse.
Ma dernière surprise fut de constater que rien n'avait attaché malgré cette longueur de temps de cuisson et la quasi absence d'intervention (je n'ai pas remué le mélange, j'ai juste une ou deux fois retourné la viande). Je vous assure qu'on s'y habitue mais c'est tout de même un atout formidable.
On ne court qu'un risque à l'essayer c'est … de l'adopter.
En entrée, j'avais fait une salade de tomates anciennes, pêches blanches et fleurs de bourrache inspirée du Mirage. En dessert le gâteau tout cassé de Cyril Lignac, revisité, décoré de fleurs de camomille, servi avec une crème anglaise.
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