La 5e édition du Salon du Livre Merveilleux a invité aujourd'hui samedi 23 novembre 2024 les lecteurs à se plonger dans un univers riche et foisonnant sur le thème du rêve, en participant à de nombreuses animations, spectacles, ateliers, à rencontrer de nombreux auteurs et découvrir de 10h à 18h30 des éditeurs atypiques à la Médiathèque (7-9 rue des Vallées) où le salon se déroulait physiquement pour la première fois.
L'équipe a fait preuve d'une fougue insensée en consacrant un an à plier les origamis qui décoraient l'espace. Le résultat est si élégant qu'on espère qu'ils resteront en place le plus longtemps possible.
Pour la première fois la Ville a offert un "Chèque Merveilleux" de 10 € qui avait été envoyé aux parents des écoliers du CP au CM2 début novembre pour permettre aux écoliers de choisir un livre ou un ouvrage disponible sur le stand de la librairie châtenaisienne l’Îlot Livres ou plus tard à la libraire – 56 bis rue Jean Longuet – du 24 novembre au 22 décembre 2024.
Le programme était foisonnant et je ne suis pas étonnée du succès avec 1600 visiteurs.
Côté libraires il y avait L’Îlot Livres et Les Pêcheurs d’étoiles de Fontenay-aux-Roses.
Une vingtaine d'animations variées et de grande qualité ont été organisés de manière à toucher tous les publics. Quatre spectacles complétaient le dispositif. Evidemment il était impossible de tout suivre.
J'ai assisté -de 17 à 18 h 30- à la Lecture musicale de Carole Martinez qui fut un moment de pure magie et davantage un spectacle qu'une lecture. Il mériterait totalement d'être à l'affiche d'une petite salle parisienne comme par exemple le Poche Montparnasse.
D'abord parce que l'auteure a été comédienne et interprète donc admirablement les dialogues de son livre. Nous avons été plongés dans l'atmosphère des roses fauves (2020), un roman écrit en prolongement de l'immense succès de son premier ouvrage, Le coeur cousu, publié en février 2007 et qui a reçu neuf prix littéraires, dont le Prix Renaudot des lycéens 2007.
La musique de Cristóbal Corbel accompagnait à merveille ce moment puisque le récit fait référence à des coutumes espagnoles. Je reviendrai bientôt sur le travail de ce guitariste aux compositions originales, capable tout autant de jouer en solo que d'accompagner la danse ou le chant. Il se produit seul et fait également partie des compagnies flamenco de Eva Luisa, Paco el Lobo et de Carlos Ruiz. Il vient de sortir l'album "Poema de Luna".
Ce soir sa musique était un dialogue unissant les mots de Carole Martinez comme les pas de la danseuse de flamenco Karine Herrou Gonzalez qui vit son art comme une respiration. Si vous l'avez vue sur la scène de Culture Box en janvier dernier vous pourrez mesurer la chance que nous avons eue de la voir danser.
Cette artiste a été danseuse classique et pianiste, spécialiste de littérature espagnole et de lettres classiques avant de se former à Séville et à Madrid pour devenir danseuse de flamenco. Elle a intégré la compagnie madrilène d’Antonio Reyes, s'est produit sur de multiples scènes en France et à l’étranger, a été invitée à danser dans plusieurs films et spectacles de Tony Gatlif et a travaillé avec de nombreux musiciens reconnus. Son langage chorégraphique est tissé d’intime et d’épure, de corps-percussion et de corps- mouvement. Sa présence dans ce trio a été unanimement saluée.
Carole Martinez est une auteure que j'aime beaucoup. En 2011, Du domaine des murmures a été récompensé par le Goncourt des lycéens et le prix Marcel Aymé décerné par le conseil régional de Franche-Comté. L'adaptation théâtrale que j'ai vue récemment au Lucernaire était prodigieuse. Et j'ajoute que son dernier roman Dors ton sommeil de brute est en lice pour le Prix du roman d'Antony. Autant dire que je reparlerai bientôt de Carole.
L'édition a été présente au cours de la journée avec :
• Les Argonautes. Maison d’édition indépendante, spécialisée en littérature européenne, fondée par Katharina Loix van Hooff en 2021. Emblématique de l’histoire et de la culture d’un pays, d’une ville, d’une région de l’Europe, chaque publication est pensée comme un événement.
• Kiléma. Maison d’édition indépendante dédiée au Facile à lire et à comprendre (FALC). Développé dans un premier temps pour les personnes présentant des troubles du développement intellectuel, le FALC s’étend à d’autres publics comme les lecteurs DYS ou TDAH, les personnes allophones, les personnes en situation d’illettrisme, les personnes vieillissantes ou encore les personnes sourdes.
• Les Éditions du Ricochet. Reconnues pour la qualité éditoriale de leurs albums documentaires, ces éditions ont à cœur de nourrir la curiosité, d’émerveiller et de mettre la connaissance scientifique à la portée de tous.
• Tom Pousse. Les éditions Tom Pousse se consacrent à la publication d’ouvrages destinés à aider les élèves ayant des difficultés scolaires, troubles des apprentissages, troubles DYS, TSA, TDAH et HP. Dans une démarche inclusive, Tom Pousse accompagne désormais les ados dans la lecture grâce à AdoDys, une collection de fictions.
• Les éditions du Panseur, créées en 2019, qui publient de la littérature contemporaine francophone. Dénicheur de nouveaux talents, le Panseur ne se refuse aucun registre littéraire pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Des associations avaient répondu à l'appel comme Lire et Faire lire, si active dans les écoles de la commune, et Action éducation qui encourage le développement par l’éducation, en ciblant particulièrement les populations les plus vulnérables.
La Maison de Chateaubriand présentait l’exposition Atala 1801, voyage au coeur d’un roman. Il y avait aussi Doux Rêveurs, d’après l’album d’Isabelle Simler pour permettre aux enfants une immersion et un parcours sensoriel dans l’univers du livre. À partir de 3 ans. Mon petit point m’a dit, par la Maison d’édition Mes mains en or. À la découverte du braille. Et Manga Rakugo, par la Maison d’édition Ki-OOn en lien avec le spectacle Histoires tombées d’un éventail.
Outre Carole Martinez de nombreux auteurs et autrices sont venus tout au long de la journée pour dédicacer leurs ouvrages :
• Véronique Foz, l’une des douze lauréat(e)s du concours Émergences de 2020. Sa nouvelle paraît peu après sous le titre Un éléphant dans un chapeau aux éditions Motus (album à partir de 5 ans).
• Anouk Faure récompensée par le Grand Prix de l’Imaginaire 2024 pour son travail d’illustratrice sur le roman Les Trois Malla-Moulgars (éditions Callidor). ux saveurs d’océan.
• Bertand Runtz, photographe, et alterne nouvelles et romans, avec une prédilection affirmée pour la forme courte, par exemple, Il faudra bien redescendre… (2024)
• Estelle Faye qui a reçu une vingtaine de prix littéraires dans le domaine du roman noir pour adolescents ou du Young Adult revisitant les mythes grecs.
• Gwen Guilyn, formée à la littérature anglophone, inspirée d’univers tels que ceux d’Edgar Allan Poe, ou encore Faulkner. Elle explore les dynamiques familiales à travers des univers gothiques et mouvants, proches du réalisme magique.
• Gwendoline Simon, créatrice d’image animée par l’amour du manga.
• Janis Jonevs sur le stand Les Argonautes
• Laureen Bouyssou qui a déjà publié une soixantaine de livres et de jeux pour la jeunesse et qui écrit aussi des articles d’histoire et de science pour les hors-séries du magazine Sciences et Avenir.
• Malika Doray qui a développé son goût de l’observation des rapports humains au cours de ses études en ethnologie, et qui s'adresse aux tout-petits en évoquant pour eux tous les sujets dans la douceur ou la bonne humeur.
• Sandrine Garbuglia, auteure et metteuse en scène qui a collecté au Japon auprès des maîtres japonais de la parole leurs histoires méconnues du public francophone.
• Siècle Vaelban autrice de romans jeunesse.
• Tristan-Frédéric Moir, auteur, psychanalyste, onirothérapeute, onirologue et spécialiste du langage du rêve.
Le merveilleux était aussi vivant à travers les compositions végétales et florales des travailleurs de l'atelier décoration florale de l'ESAT VIVRE installé 12 avenue des Fusillés à Chatenay-Malabry.
Rendez-vous est d'ores et déjà pris pour la prochaine édition qui aura lieu dans deux ans.
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