
Le vigneron lui a donné ce nom en se livrant à un jeu de mots avec le prénom de sa fille Jeanne et l’étiquette est particulièrement réussie avec son côté vieilli. Les vignes occupent 1 hectare et la production n'est que de 3000 bouteilles, assez constantes d'une année à l'autre en matière de qualités organoleptiques.
Au nez, le Chenin exprime des notes fruitées et boisées, des arômes de fruits jaunes, de fruits secs, d’agrumes, de fleurs blanches, de miel, de silex… associés à un toucher en bouche onctueux, une grande finesse et à une persistance aromatique exceptionnelle qui appelle à une gastronomie raffinée mais qui apporte une jolie note à des plats simples.

Je l'ai aussi servi tout au long d'un repas où la galette de sarrasin était à l'honneur. Ce fut très agréable de pouvoir apprécier ce vin avec une crêpe classique (chacun l'ayant à son choix garnie de jambon ou saumon, avec ou sans champignons, pommes de terre en robe des champs, et autres assaisonnements habituels). Je précise que j'ai utilisée la farine de sarrasin Alnatura (de l'eau et un peu de sel fin) qui est élaborée à partir de grain moulu. La pâte s'obtient sans aucun grumeau à vitesse record. Elle est de couleur presque rose et les galettes ont un goût de noisette vraiment exceptionnel.
Il s'est tout à fait en accordé aussi -et ce fut une surprise heureuse- avec la version sucrée de ce plat : des pommes caramélisées.
La cuvée L'ocre Jeanne est élaborée et élevée en barriques pendant 12 mois, ce qui ajoute un parfum subtil mélangeant des notes sucrées de fruits bien mûrs de pomme avec malgré tout une petite note mentholée, qui se combine à la fraicheur du vin, mais c'est peut-être elle qui déroute le néophyte. Par contre elle est d'une subtilité exceptionnelle avec les pommes rôties.
J'ai même risqué de le servir sur une tarte aux abricots et là encore ce fut réussi.
Ce blanc puissant peut se garder 5 ans, ce qui est un autre de ses atouts.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce cépage sachez qu'il descend du Savagnin (cépage jurassien). Il a permis de vinifier les plus grands vins blancs d’Anjou, de Saumur et de Touraine. Les moines de l’abbaye saumuroise de Saint-Maur le cultivent depuis le VI°siècle sous les noms de "Plant d’Anjou" ou "Pineau de Loire". Mais c’est au XVI° siècle qu'il est implanté autour des châteaux de la Loire en raison de leurs sols de tuffeaux et de craies, qui apportent aux vins une subtile et typique expression minérale.
On le retrouve aussi à l’étranger en Californie, en Argentine, au Chili, en Australie et en Nouvelle-Zélande et particulièrement en Afrique du Sud où il représente le tiers du vignoble.
Le cépage se caractérise par sa précocité, sa résistance aux maladies et sa vigueur. Sa peau épaisse le protège des gelées printanières et des maladies de la vigne. Elle favorise le développement du Botrytis cinerea, qui est une pourriture noble à l’origine des grands moelleux et liquoreux de la Loire.
L’acidité caractéristique de ces vins délicats lui confère une tension vivifiante, c’est-à-dire une fraîcheur qui vient tempérer et équilibrer la légère sucrosité de ce cépage. Cette acidité permet de garder le vin plus longtemps en laissant apparaître des arômes tertiaires inexprimés lorsqu’il est dégusté jeune.
Pourtant il est souvent délaissé précisément pour son acidité. Pourtant de nombreuses appellations ont su respecter ses propriétés telles celles de Touraine, Anjou, Côteaux du Vendômois, et bien sûr Vouvray, Montlouis, Côteaux-du-layon e Bonnezeaux… pour ne citer que les plus connues Ces appellations le vinifient de nombreuses façons selon sa teneur en sucre, en vin tranquille, effervescent (méthode traditionnelle ou crémant) ou encore en vins secs ou liquoreux.
Blanc sec-tendre Coteaux du Vendômois, Cuvée l'Ocre Jeanne - Bio - Chenin 100% - prix de vente à la cave 12 euros - GAEC Brazilier - 17 rue des Écoles - 41100 Thoré La Rochette - 06 07 59 35 46 - vinbrazilier@wanadoo.fr
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