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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

dimanche 12 décembre 2010

Je vous emmène au bout de la ligne

Si on prend les mots au pied de la lettre le titre est une publicité mensongère par les temps que nous subissons. Et il parait que l'hiver ne fait que commencer.

La neige bloque les autobus mais il arrive aussi que ce soit les métros qui "rament" sur leurs portions à l'air libre quand la neige tombe dru comme nous l'avons constaté ces derniers jours. Je vous laisse imaginer ce que cela va être dans la décennie à venir avec la mode (onéreuse) des tramways ...

C'est au chaud que j'ai lu le livre et il m'a fait voyager confortablement. Je vous avoue d'ailleurs que depuis je ne saute plus dans une rame avec désinvolture, sans jeter un œil à la cabine du conducteur. Loin de moi l'espoir d'apercevoir Rodolphe, n'ayant pas eu l'occasion de prendre la ligne 2, je ne risque pas d'obtenir de sitôt une gentille dédicace. Chaque chose en son temps.

J'apprécie théâtre, cinéma et littérature quand ils puisent dans le quotidien matière à le décrypter. J'avais cet été ouvert Métronome avec appétit. Le concept était alléchant mais l'écriture est d'une telle densité que j'ai lâché prise, me refusant à subir une thèse d'histoire de sixième cycle. J'étais restée en rade. Vous comprendrez que j'ai ouvert le livre de Rodolphe Macia avec appréhension. Je me suis laissée embarquée facilement et avec plaisir.

Rodolphe est conducteur de métro depuis des années, mais il n'en parle pas beaucoup. Il a fallu la patience et la ténacité de Sophie Adriansen pour qu'il se décide à révéler les dessous de sa vie professionnelle. Elle l'a poussé à écrire ses tribulations et à livrer ses secrets en lui prêtant main forte. Le récit, qui ressemble à un journal de bord, est tracé en pointillé d’une station à l’autre, sur toute la longueur de la ligne 2, Nation-Porte Dauphine.

J'ai apprécié le changement de point de vue. Prendre le métro en position de conducteur est radicalement différent de ce que je vivais. Les enfilades de couloirs et de tunnels m'ont paru moins anonymes. J'ai mesuré quelques aberrations comme celle-ci : être conducteur impose d'avoir son propre moyen de locomotion puisqu'on ne peut pas rentrer chez soi par le dernier métro (où le garerait-on ?)

J'avoue être de celles qui pressent le pas pour gagner quelques secondes. Mais si on est toujours à l'heure ... pour le métro suivant comme l'écrivent les auteurs avec sagesse, ce n'est pas tout à fait vrai du RER que l'on peut attendre plus de 30 minutes en fin de soirée quand on habite en banlieue, même proche.

J'ai appris beaucoup sur l'organisation du trafic, me disant que le métro c'est un peu comme nos appareils ménagers. On ne s'interroge pas sur leur fonctionnement tant qu'ils roulent et au moindre souci (qui deviennent de plus en plus récurrents me semble-t-il) on s'agace. Alors promis je ne m'énerverai plus. Je fouillerai dans l'obscurité pour regarder les tags qui colorent les tunnels. Je m'intéresserai au matériel. Et surtout il faudra que je suive spécialement un jour le trajet de la ligne 2.

Une petite voix me souffle que tout n'a pas été dit, loin de là, et je lirai volontiers une suite à ce premier voyage.

Je vous emmène au bout de la ligne de Rodolphe Macia, écrit avec Sophie Adriansen, Max Milo, 2010
Et pour suivre l'actualité du livre : http://www.auboutdelaligne.fr/

1 commentaire:

sophielit a dit…

Merci Marie-Claire pour ce super billet que je ne découvre qu'aujourd'hui ! Tout n'a pas tout été dit... sans doute ! De là à faire un autre tome... à voir ! ;)

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