
Le vigneron lui a donné ce nom en se livrant à un jeu de mots avec le prénom de sa fille Jeanne et l’étiquette est particulièrement réussie avec son côté vieilli. Les vignes occupent 1 hectare et la production n'est que de 3000 bouteilles, assez constantes d'une année à l'autre en matière de qualités organoleptiques.
Au nez, le Chenin exprime des notes fruitées et boisées, des arômes de fruits jaunes, de fruits secs, d’agrumes, de fleurs blanches, de miel, de silex… associés à un toucher en bouche onctueux, une grande finesse et à une persistance aromatique exceptionnelle qui appelle à une gastronomie raffinée mais qui apporte une jolie note à des plats simples.

Je l'ai aussi servi tout au long d'un repas où la galette de sarrasin était à l'honneur. Ce fut très agréable de pouvoir apprécier ce vin avec une crêpe classique (chacun l'ayant à son choix garnie de jambon ou saumon, avec ou sans champignons, pommes de terre en robe des champs, et autres assaisonnements habituels). Je précise que j'ai utilisée la farine de sarrasin Alnatura (de l'eau et un peu de sel fin) qui est élaborée à partir de grain moulu. La pâte s'obtient sans aucun grumeau à vitesse record. Elle est de couleur presque rose et les galettes ont un goût de noisette vraiment exceptionnel.
Il s'est tout à fait en accordé aussi -et ce fut une surprise heureuse- avec la version sucrée de ce plat : des pommes caramélisées.
La cuvée L'ocre Jeanne est élaborée et élevée en barriques pendant 12 mois, ce qui ajoute un parfum subtil mélangeant des notes sucrées de fruits bien mûrs de pomme avec malgré tout une petite note mentholée, qui se combine à la fraicheur du vin, mais c'est peut-être elle qui déroute le néophyte. Par contre elle est d'une subtilité exceptionnelle avec les pommes rôties.
J'ai même risqué de le servir sur une tarte aux abricots et là encore ce fut réussi.
Ce blanc puissant peut se garder 5 ans, ce qui est un autre de ses atouts.