
J'ai discuté quelques minutes avec lui sous les centaines de grues blanches en origami qui pendent du plafond du hall. J’y ai vu d'heureux symboles de loyauté et de paix s'accordant parfaitement avec le thème de la pièce.
Il a découvert l'existence d'Irena Sendler (du nom de son premier mari) à travers un post sur un réseau social et s'est intéressé à son histoire. Je ne la connaissais pas davantage alors que plusieurs livres ont raconté sa vie et fait l'éloge de son courage et il y eu aussi un film américain réalisé par John Kent Harrison en 2009, The courageous heart of Irena Sendler, avec Anna Paquin dans le rôle principal, et les acteurs Marcia Gay Harden et Nathaniel Parker.
Irena, de son nom de jeune fille Irena Stanisława Krzyżanowska, est née le 15 février 1910 à Varsovie et morte le 12 mai 2008 dans la même ville. C'était une assistante sociale, catholique, résistante et militante polonaise qui sauva 2 500 enfants juifs en les faisant sortir clandestinement du ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale.Elle a été arrêtée par les nazis, fut torturée pendant des semaines, mais a repris son travail ensuite, venant en aide aux orphelins et créant des maisons d'enfants et des maisons de retraite.
Au printemps 1945, elle a tenté de retrouver la liste des enfants enterrée dans les ruines du jardin détruit pendant l'insurrection, sans succès. Les femmes de son équipe et elle-même l'ont reconstituée de mémoire. Elle est aujourd'hui conservée aux archives israéliennes mais tenue secrète par respect pour les familles concernées.
Elle a été déclarée Juste parmi les nations en 1965. Sa candidature au Nobel a été proposée en 2003 par des enfants et a été réitérée en 2007 par le Sénat polonais. Mais elle décéda à Varsovie en 2008 à 98 ans sans avoir reçu cette distinction.Outre l'action exceptionnelle de cette femme, Cédric a été touché par la manière dont son histoire a commencé à être connue en 1999, grâce à quatre jeunes étudiantes et leur professeur de la ville d'Uniontown au Kansas. Megan Stewart, Elisabeth Cambers, Jessica Shelton et Sabrina Coons travaillaient sur un projet de fin d'études concernant les héros de la Shoah.
Il a découvert l'existence d'Irena Sendler (du nom de son premier mari) à travers un post sur un réseau social et s'est intéressé à son histoire. Je ne la connaissais pas davantage alors que plusieurs livres ont raconté sa vie et fait l'éloge de son courage et il y eu aussi un film américain réalisé par John Kent Harrison en 2009, The courageous heart of Irena Sendler, avec Anna Paquin dans le rôle principal, et les acteurs Marcia Gay Harden et Nathaniel Parker.
Irena, de son nom de jeune fille Irena Stanisława Krzyżanowska, est née le 15 février 1910 à Varsovie et morte le 12 mai 2008 dans la même ville. C'était une assistante sociale, catholique, résistante et militante polonaise qui sauva 2 500 enfants juifs en les faisant sortir clandestinement du ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale.Elle a été arrêtée par les nazis, fut torturée pendant des semaines, mais a repris son travail ensuite, venant en aide aux orphelins et créant des maisons d'enfants et des maisons de retraite.
Au printemps 1945, elle a tenté de retrouver la liste des enfants enterrée dans les ruines du jardin détruit pendant l'insurrection, sans succès. Les femmes de son équipe et elle-même l'ont reconstituée de mémoire. Elle est aujourd'hui conservée aux archives israéliennes mais tenue secrète par respect pour les familles concernées.
Elle a été déclarée Juste parmi les nations en 1965. Sa candidature au Nobel a été proposée en 2003 par des enfants et a été réitérée en 2007 par le Sénat polonais. Mais elle décéda à Varsovie en 2008 à 98 ans sans avoir reçu cette distinction.Outre l'action exceptionnelle de cette femme, Cédric a été touché par la manière dont son histoire a commencé à être connue en 1999, grâce à quatre jeunes étudiantes et leur professeur de la ville d'Uniontown au Kansas. Megan Stewart, Elisabeth Cambers, Jessica Shelton et Sabrina Coons travaillaient sur un projet de fin d'études concernant les héros de la Shoah.
La chronologie n’est pas strictement respectée de manière à raconter la toute petite histoire pour découvrir la grande. Une histoire vraie qui se découvre par la fin. Le metteur en scène a choisi quatre comédiennes qui sont également les manipulatrices des marionnettes hybrides (qui sont assemblées à leur corps) pour assumer tous les rôles et a demandé à Léonore Chaix d’écrire le texte de la pièce.
Celle-ci est recommandée à partir de 10 ans (j’ai assisté à une représentation scolaire qui s’est déroulée avec des enfants extrêmement attentifs) et Cédric Revollon, dont ce sera la cinquième mise en scène, n’en est pas à sa première création pour cette tranche d’âge. Il a été nominé aux Molières en 2020 dans la catégorie "meilleur spectacle jeune public" pour Les yeux de Taqqi de Frédéric Chevaux.
Le traitement des différentes époques s’effectue parfois dans la réalité parfois dans le souvenir, en convoquant différentes esthétiques pour éviter une représentation réaliste crue, et instaurer la juste distance qui rend le spectacle accessible à tous les publics. Le plus souvent le théâtre d’ombres représente l’époque de la Seconde Guerre mondiale, les marionnettes le passé proche (1999) et les actrices de chair le présent (2022). Mais comme on le devine avec les quelques photos illustrant cet article les univers se fondent et se superposent, évitant toute systématisation.
Il était essentiel de faire partager au public une émotion qui n’est pas facile à rende palpable au théâtre, celle de la peur. Elle est provoquée par d’immenses figurines au profil de loups, sortes d’ "Anubis" incarnant les bourreaux laissant apparaître, par un effet de transparence, l’humain sous la bête et dans lesquelles on lira une allusion à toutes les dictatures, des projections de croix et par une bande-son (réalisée par Rodolphe Dubreuil) composée de musiques et de divers bruits (parmi lesquels des roulements de train) qui vibre à l’intérieur de nos poitrines.
La création a exigé deux ans de travail mais le résultat est à la hauteur de l’ambition, avec une première représentation en octobre dernier et quelques-unes avant l’installation au festival d’Avignon.
J’ai beaucoup aimé certaines répliques qui reviennent plusieurs fois et qu’on a envie de s’approprier. Comme ce mantra illustrant la force de caractère d’Irena, partagée par les jeunes filles : tu nages, tu avances, sinon tu te noies. Des expressions en hébreu ponctuent des scènes d’instrospection avec la référence au tikkoun olam incitant à réparer le monde et le rappel de la signification du mot Shoah (catastrophe). On n’occulte pas non plus le défi que cela représentait d’apprendre aux enfants à mentir, oublier leur véritable prénom, parler polonais et réciter des prières catholiques.
Il y a bien sûr des scènes terribles qui effraient, des voix polonaises qui ne sont pas traduites, mais aussi des moments d’inspiration magique avec une feuille volante, des lumières que l’on cueille, symbolisant les vies sauvées. La frontière est vite poreuse entre marionnettes (qui sont de taille humaine) et ombres. Et l’usage des masques (imaginés par Julie Coffinieres) est remarquable comme on peut le constater avec la photo ci-dessous. On devine les manipulatrices derrière ls marionnettes et sous les masques, si bien qu’on ne peut pas oublier que derrière l’Histoire ce sont de véritables personnes qui en ont été les « actrices ». Les marionnettes ont été créées par Anaël Guez, qui est également comédienne, et qui co-dirige la compagnie Paname Pilotis avec Cédric Revollon.
On n’occulte pas le fait qu’Irena était catholique et qu’elle a agi par pure bonté d’âme, estimant d’ailleurs avoir fait bien peu et surtout ne pas en avoir fait assez. On retiendra aussi sa sagesse à l’égard des familles juives à qui elle reconnaissait ne pas pouvoir jurer que leur enfant serait sauvé. On l’entend par contre régulièrement promettre d’essayer.
Certes le monde était devenu fou d’un seul coup et Dieu semblait avoir oublié cette partie du monde mais Cédric a eu raison d’insuffler parfois des notes d’humour parce que c’est un des constituants essentiels de la force de vie qui devait caractériser la personnalité d’Irena et que l’on aimerait voir déteindre sur nous.
L’affiche a été réalisée par Fanny Michaëlis, illustratrice et actrice de bande dessinée dont j’avais vu le travail dans l'exposition Bande dessinée 1964-2024. Elle a présidé le Grand Jury du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en 2022 et elle a signé deux affiches artistiques pour les jeux olympiques et paralympiques Paris 2024.
Texte de Léonore Chaix
Interprétation & manipulation Camille Blouet, Anaël Guez, Nadja Maire et Sarah Vermande
Lumières Jean-Christophe Planchenault en collaboration avec Kevin Hermen
Son Rodolphe Dubreuil
Marionnettes Anaël Guez et Masques Julie Coffinieres
Scénographie Sandrine Lamblin
Illustrations Fanny Michaëlis
Vu au SEL de Sèvres lundi 19 mai 2025
Vendredi 23 mai à 14h30, au Mail à Soissons (02)
Vendredi 6 juin à 9h45 et 14h15, samedi 7 juin. à 18h au Théâtre Eurydice, Plaisir (78)
Festival d'Avignon Off du 05 au 26 juillet 2025
A 10 h 50 relâches les mardis
Théâtre de l’Entrepôt -1 ter, boulevard Champfleury - 84000 Avignon
Vendredi 6 juin à 9h45 et 14h15, samedi 7 juin. à 18h au Théâtre Eurydice, Plaisir (78)
Festival d'Avignon Off du 05 au 26 juillet 2025
A 10 h 50 relâches les mardis
Théâtre de l’Entrepôt -1 ter, boulevard Champfleury - 84000 Avignon
Spectacle tout public dès 10 ans, à partir de la classe de CM2
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