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vendredi 30 mai 2025

Fantasia, le troisième album de Dahlia Dumont

J'ai glissé Fantasia dans le lecteur de mon autoradio (oui, ça existe encore dans les voitures un peu anciennes) et ma vision des choses a aussitôt été modifiée. Dahlia Dumont y fait preuve dès le premier morceau d'une vitalité qui vous inonde sans prévenir.

Je ne connaissais pas cette artiste dont j'ai compris, quand est arrivé Fantasia (piste 5), le titre qui a donné son nom à l'album, qu'elle n'était pas française, ce qui explique qu'elle chante surtout en anglais, évidemment à la perfection.

Son accent est charmant quand elle s'exprime en français, dans deux chansons, Fantasia et L'Opossum (piste 11). Et d'une manière générale le travail sur la voix est exemplaire, tantôt légère et haute, tantôt grave.

Ecoutez Semi-automatic Trinquet (piste 3). Comme c'est enjoué, avec un très joli accompagnement musical digne parfois d'un orchestre de rue de la Nouvelle-Orléans, parfois l'accordéon d'un cours de danse sud-américaine. Et pourtant, écoutez les paroles. La chanteuse ose y dénoncer la courageusement la prolifération des armes aux États-Unis, illustrant la volonté de l’artiste d’utiliser sa musique comme un vecteur de messages importants. Preuve que la dame a des choses à nous dire.

Est-ce intentionnellement que Fantasia se déploie (à partir de 2 minutes 36) sur le même accompagnement musical que le si fameux sketch de La drague qui immortalisa le duo Guy Bedos/Sophie Daumier en 1973 ?

J'aime beaucoup Consent (piste 7) et ses accents exotiques qui vous évoqueront sans doute nombre de souvenirs pop-rock ancrés dans les années 80 et qui ont sans doute participé à la culture musicale de l'artiste, expliquant l'aspect mosaïque sonore de l'album. Mais là encore il faut décrypter les paroles autour du consentement.

Avec cet opus audacieux, Dahlia Dumont propose un voyage musical unique, décryptant la spiritualité de notre époque, porté par une voix envoûtante sur un son organique, mêlant très habilement world roots, folk, électro-pop, reggae, klezmer, rythmes latinos, blues et soul dans lesquels on reconnait le son du (petit) ukulélé de Dahlia mais aussi deux violons, des cuivres, un accordéon et bien d'autres encore que je cite tous à la fin de cet article. C'est un travail d'équipe minutieusement coréalisé par le batteur, ingénieur de son et mixeur Julien Tekeyan, et le pianiste Marc Bizzini

Souvent comparée à Joni Mitchell, Carole King ou Patti Smith, Dahlia Dumont a sans conteste réuni autour d’elle une famille de musiciens multiculturels et cet album est le fruit d’une très riche collaboration.

Il a fallu pas moins de six ans de création entre la France et les États-Unis pour donner naissance à ce troisième album, disponible sur le label Single Bel, dont trois années pour les enregistrements qui ont été effectués en France, au Studio Single Bel par l’ingénieur de son Olivier Hudry et au Studio POA Tekeyan, par les ingénieurs Julien Tekeyan, Louis Jos et Axel Vacher, mixage de Julien Tekeyan, et masterisation par Marcus Linon de Greasy Records.

Dahlia Dumont a grandi à New York auprès de parents immigrés, puis a vécu au Sénégal et en France. Elle est profondément originale, libre, engagée et humaine. Sa musique brasse des influences du monde entier parce que l'artiste s’est toujours entourée de musiciens d’horizons culturels divers et mêle à ses compositions une palette d’instruments provenant de partout. Ecouter Fantasia équivaut à se lancer dans un voyage intersidérant à la croisée des styles et des genres.

Fantasia de Dahlia Dumont
Avec la voix et l’ukulélé de Dahlia Dumont, la batterie et les percussions de Julien Tekeyan,  le piano de Marc Bizzini, la basse de Rafael Leroy et Yoshiki Yamada, les guitares de Benjamin Chabert, l’accordéon diatonique et le trombone de George Saenz, les contrebasses de Yoshiki Yamada et Benjamin Chabert, les synthétiseurs de Marc Bizzini et Julien Tekeyan, les violons de Karen Brunon et Sylvain Rabourdin, le violoncelle de Mathilde Sterna, le fiddle d'Elena Moon Park, la trompette et le flügel de Jackie Coleman, le dobro de Fabien Taverne, l’hélicon de Raphaël Gouthiere, le beatbox (Elan Freudenthal – le frère de Dahlia), le duduk armenien (Artyom Minasyan) et le batucada live (Komando Bidon), les chœurs d'Izaiah Graves “Zaí XP”, Geoffroy "Jeff" Tekeyan, Nicole Rochelle et Aurélie Sureau.
Enregistrement au Studio Single Bel par l’ingénieur de son Olivier Hudry et au Studio POA Tekeyan, par les ingénieurs Julien Tekeyan, Louis Jos et Axel Vacher, mixage de Julien Tekeyan, et masterisation par Marcus Linon de Greasy Records.
Disponible chez Single Bel depuis le 25 avril 2025 et sur toutes les plateformes digitales.

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