Il était tentant de retourner visiter la Casa Azul de Frida Kahlo, ou même la maison où Léon Trotsky mourut tragiquement.Le hasard a voulu que, séjournant à quelques dizaines de mètres, j’avais remarqué un très discret musée, la Casa MAB, à l’ouverture hebdomadaire réduite, mais qui m’avait intriguée. Renseignement pris il s’agissait de la maison d’un des plus grands photographes mexicains, contemporain de Luis Bunel dont il fut photographe de plateau sur plusieurs de ses films, Manuel Álvarez Bravo (1902-2002).
Il faut être (un peu) spécialiste pour reconnaitre la grande reproduction qui signale sa trace sur le mur bleu extérieur avec un de ses motifs récurrents, les linges blancs. Il s'agit d'une oeuvre de 1932 intitulée Las lavanderas sobreentendidas, difficilement traduisibles comme Les lavandières sous-entendues qui a été choisie comme couverture d'un livre paru aux éditions de La Martinière en 2012, L'impalpable et l'imaginaire, présentant de manière thématique, environ 130 photos de Manuel Álvarez Bravo, en les mettant en regard d'une dizaine de photographies de Berenice Abbott, Lola Álvarez Bravo, Graciela Iturbide, Tina Modotti, Paul Strand, Edward Weston.
La visite fut très intéressante. D’abord parce que cette maison est out à fait représentative de l’architecture mexicaine des années 50-60 dont on voit encore de nombreuses traces, jusqu'aux blocs de verre insérés dans les plafonds pour laisser entrer une lumière naturelle zénitale.
On retrouve le même type de jardin à la Casa Azul, les mêmes plafonds de bois et de briques à la Cas Roja, les mêmes murs de pierres volcaniques un peu partout dans le quartier du Quadrant de San Francisco à Coyoacán, la division territoriale située au sud de Mexico où les grandes tours n’ont pas encore remplacées les maisons anciennes. C’est toujours une banlieue pittoresque où il et agréable de flâner. Je rappelle qu’y vécurent autrefois le conquistador Hemán Cortés (dont la maison est aujourd’hui un centre administratif) et de La Malinche, sa maîtresse indienne à qui un spectacle grandiose est actuellement consacré.
Outre l’intérêt architectural, on apprécie l’atmosphère de cette maison, grande mais simple, où l’empreinte des habitants semble être restée en l’état. On ne serait pas surprise d’entendre sa voix nous interpeler, ce qui en soit est assez saisissant. Cette maison a indéniablement une âme et est fascinante. D’ailleurs ce sont les airs préférés de Manuel Álvarez Bravo que l’on entend pendant notre déambulation. Sa passion pour la musique classique était familiale, et il ne manquait jamais d'écouter ses disques entre une courte sieste après le déjeuner et son travail en laboratoire.
Je pensais suivre une visite en français mais ce n’était pas possible ce jour là. Dommage parce que j’ai retenu peu d’informations. Certes de grands panneaux d’information fournissent l’essentiel de ce qu’il faut savoir mais ils ne sont pas traduits, ni en français ni même en anglais. Ce serait formidable que ces textes soient au moins lisibles sur petit livret qu'on aurait entre les mains en passant d’une pièce à une autre Du coup, à moins de très bien comprendre l’espagnol, je vous conseillerais plutôt d’opter pour une visite libre … après vous être documenté auparavant sur cet immense artiste.
Il y a beaucoup à voir. Enormément à lire. Alors forcément, on fait sans doute l’impasse sur l’essentiel.
Côté jardin, on admire les extérieurs sans se douter que l’énorme porte masque un premier patio où se dresse un cactus centenaire. La limite de la dernière éruption volcanique a été conservé et se remarque nettement sur le sol.
Si on contournait alors la demeure principale on pénétrerait dans un espace très vert, et on aurait envie de se poser autour de la table, à l’ombre et dans la fraîcheur des grands arbres.
Un atelier annexe du photographe a été construit au fond. La pièce est minuscule mais on y ressent encore sa présence. On remarquera au fronton de la porte une reproduction d’une fresque que j’avais vue dans le temple des peintures de la zone archéologique de Bonampak en août 2017. Cet ancien site maya de l’Etat du Chiapas dépendait d’un d’un site plus grand, celui de Yaxchilan, situé à une trentaine de kilomètres plus au sud, à la frontière du Guatemala.
De grandes reproductions de photographies ornent les murs. On y reconnaît notamment son célébrissime ami (ci-dessous), en action dans un cliché de 1930 intitulé "Diego Rivera Painting the Reservoir of the Lerma River", mais aussi Man Ray…
Les années ont passé mais la fenêtre à travers laquelle il a pris un célèbre selfie est toujours là, sur le mur d'en face, en 2002.
On découvre au fil de la visite plusieurs clichés représentant l'artiste. Par ordre chronologique c'est d'abord Manuel Álvarez Bravo dans la chambre noire de son studio de photographie (Photo : Doris Heyden). Puis celle de María García et de Colette Urbajtel.
Manuel Álvarez Bravo (1902-2002) fut l'un des artistes mexicains les plus marquants du XX° siècle et l'un des représentants les plus importants de l'histoire de la photographie mondiale. Il est né à Mexico et a vécu dans le centre historique jusque dans les années 1930. Il s'est ensuite installé dans le quartier de San Rafael, pendant la période 1940-1950. Puis dans cette maison, conçue en collaboration avec l'architecte José de la Vega et construite entre 1955 et 1962 qu'il habita de 1960 jusqu'à sa mort en 2002.
Elle a été rénovée par l'architecte Brígida Recamier de 2021 à 2023 pour abriter les Archives Manuel Álvarez Bravo, SC, fondées en 2005 dans le but de préserver la mémoire de la vie quotidienne et du lieu de travail de Don Manuel et de son épouse Colette. étudier et diffuser l'héritage du photographe.
Il y a bien entendu des photos que lui ont dédicacées ses amis, comme celle-ci d'Henri Matisse, prise en 1944 par Henri Cartier-Bresson. On devine combien la peinture était importante pour Manuel Álvarez Bravo qui, dans les années soixante réalise celle-ci en Hollande, en hommage à Claude Monet.
Entrons dans la maison. On est saisi par l'espace qui offre une vision très large sur les murs (couverts de photos et de quelques estampes européennes et mexicaines appartenant à l'importante collection personnelle de l'artiste) et sur l'immensité de sa collection d'objets d'art populaire et préhispaniques. Une série d'ouvrages est placée sur la table circulaire que nous aimerions avoir le temps de consulter.
Ils sont présents dans des niches (aujourd'hui protégées par des vitres) et sur les rebords des fenêtres. Comme certains de ses contemporains, Don Manuel était passionné par l'appréciation et la préservation des racines préhispaniques et indigènes et, comme Diego Rivera, par la collection d'objets archéologiques, appelés "idoles". Une passion qui culminera avec l'extraordinaire Anahuacalli de Diego.
De ses trois mariages, avec la photographe Lola Martínez de Anda, Doris Heyden, spécialiste de l'art préhispanique, et Colette Urbajtel, économiste convertie à la photographie, il partageait une passion pour les cultures anciennes du Mexique et, bien sûr, pour les arts populaires.
Don Manuel récupérait également tout objet qui attirait son attention ou qu'il estimait pouvoir lui être utile plus tard. Il aimait s'entourer d'art populaire, qu'il achetait lors de fêtes traditionnelles et à l'occasion de ses voyages à travers le pays.
On peut lire sur le panneau placé à gauche de la cheminée que Manuel Álvarez Bravo a participé à la Renaissance mexicaine, une période qui a suivi la révolution et au cours de laquelle un grand nombre d'artistes et d'intellectuels étrangers sont arrivés au Mexique. Il a ainsi côtoyé des peintres, des photographes, des écrivains, des cinéastes et d'innombrables créateurs aux approches visuelles innovantes.
Il était un fervent défenseur des peintres mexicains et de la photographie vintage, organisant des expositions de sa propre initiative, aussi bien dans l'appartement du quartier de Tacubaya où il vivait avec Lola qu'avec des amis dans des espaces publics.
Ce travail de promotion culmina en 1959, lorsqu'il créa le Fonds mexicain d'édition d'arts plastiques à Coyoacán avec Leopoldo Méndez, Carlos Pellicer et Rafael Carrillo.
De cette période, qui dura jusqu'à la fin des années 1970, furent publiées les œuvres les plus remarquables suivantes : Peinture murale de la Révolution mexicaine, Fleur et chant de l'art préhispanique au Mexique, L'éphémère et l'éternel de l'art populaire mexicain et Juan Gerson, peintre indigène de l'époque coloniale.
Sa chambre était une pièce de dimensions modestes. Il s'y installait après le dîner pour lire et feuilleter des livres qui y restent conservés. Son intérêt pour l'histoire du Mexique, en particulier l'histoire ancienne, se reflète dans les codex et les œuvres de chroniqueurs comme Frère Bernardino de Sahagún. Amateur de littérature et de poésie, notamment celle des auteurs du Siècle d'or espagnol, ses trois "livres de chevet" étaient Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes Saavedra, L'Homme sans qualités de Robert Musil et Ulysse de James Joyce, dont il possédait les versions espagnole et française, et même une édition fac-similé du manuscrit original.
On sait que dans sa jeunesse il avait envisager de devenir peintre. Il possédait un nombre incalculable d'ouvrages consacrés aussi bien aux peintures rupestres qu'aux classiques européens, parmi lesquels il admirait particulièrement les Flamands et les Allemands. Paul Cézanne était peut-être le peintre impressionniste qui avait sa préférence. Il s'intéressait beaucoup à l'expressionnisme allemand, notamment à celui d'Otto Dix, George Grosz, E.L. Kirchner et Emil Nolde.
Sa découverte du cubisme dans un livre de Pablo Picasso (sujet de sa photographie "Livres") fut une révélation qu'il qualifia plus tard de "rarisme" et le poussa à prendre des photographies "rares", bien loin des images classiques, dans le style d'Hugo Breme, qui l'avait influencé jusque-là. On remarquera d'ailleurs une oeuvre de Picasso sur la cheminée.
Il considérait le photographe français Eugène Jean Auguste Atget (1857-1927) comme son grand mentor et reconnut son influence dans les photographies de vitrines qu'il prit dans le centre historique. Il rencontra le photographe américain Edward Weston et sa maîtresse Tina Mondotti (qui lui offrit -ou lui vendit, nous n'en sommes pas sûrs- un de ses appareils photos à la veille de son expulsion du pays, en 1930 … Il conserva les négatifs de Tina pendant plusieurs décennies, et on peut admirer les "Roses", tirées par Colette Urbajtel selon la technique platine/palladium.
Comme Edward Weston et Tina Mondotti, Álvarez Bravo a représenté des petates, des matelas sur lesquels les pauvres dormaient leurs rêves jusqu'à ce que, piégés par la mort, ils deviennent leurs cercueils.
Parmi les photographes ultérieurs proches de Don Manuel et représentés ici figurent Josef Koudelka, Paul Strand, Graciela Iturbide et Antonio Reynoso. Son intérêt pour la photographie se reflète également dans la collection de photographies anciennes qu'il a donnée au Musée d'art moderne de Mexico en 1973 et dans la collection d'histoire de la photographie qu'il a constituée pour la Fondation culturelle Televisa dans les années 1980.
Une des pièces les plus émouvantes est sans doute sa chambre noire, que très gentiment le guide éclaira de la traditionnelle lampe rouge.
Toutes les techniques photographiques l'intéressaient. Attiré par la chimie, il aimait tirer et monter lui-même, avec l'aide de Colette ou d'assistants extérieurs lorsque la charge de travail l'exigeait. Au cours de la préparation d'une exposition au Pasadena Art Museum en 1971, il dut tirer seul un grand nombre d'œuvres et, pour apaiser les tensions, il installa plusieurs pancartes dans son atelier avec la phrase : "Il y a du temps, il y a du temps." Celle-ci devint emblématique de sa philosophie. elle n'a jamais été décrochée.
Ses photographies ne "capturent pas l'instant", comme on le dit souvent, mais le rendent évident. Autrement dit, l'appréciation du temps par Álvarez Bravo était aussi nuancée que ses photographies. L'immédiateté et la patience étaient des paramètres subjectifs et mystérieux qui suivaient le rythme du photographe.
Derrière "Il y a du temps" on trouve aussi l'idée que l'attente est la stratégie de celui qui rationne ses ressources, à l'opposé de celui qui espère que le hasard lui apportera le chef-d'œuvre. La composition précède le portrait et le photographe attendra le moment où la réalité épousera la composition qu'il traque.
Quelques marches plus loin se trouve l'atelier qui fonctionnait comme une extension de la chambre noire et qui témoigne de son expérience cinématographique, où il travailla comme photographe de plateau pendant 17 ans. Avec José Revueltas, il créa la société de production "Coatlicue" pour réaliser des films à partir des scénarios de l'écrivain. À l'heure du déjeuner, il créait des scénarios, dont certains étaient consignés dans ses carnets, conservés dans ces archives.
Il remplit aujourd'hui la même fonction, en plus de servir de petit espace d'exposition. On remarquera l’écran de projection demeuré sur le mur du fond, comme rappel de son approche du cinéma. Il fut d'ailleurs le photographe de plateau sur plusieurs films de Luis Buñuel, représenté en 1959 sur ce Photo-fix de "Nazarín".
Il est frappant de constater que les sujets photographiés ne regardent pas l'objectif, préservant ainsi leur identité profonde, respectant le principe selon lequel l'esprit de la personne photographiée ne doit pas être volé (conformément à une tradition indigène, mais aussi à une perspective moderne, où l'objet d'art ignore son art).
Il n'estimait pas que la photographie en noir et blanc puisse être davantage artistique que la photographie en couleur, mais il considérait que "La réalité est plus vraie en noir et blanc".
Il disait qu'il fallait s'intéresser davantage à la peinture qu'à la photographie pour apprendre et que l'instrument principal d'un photographe ce sont ses yeux, ce qui rend possible que la photographie capture ce qui a été et le transforme en ce qui sera.
En d'autres termes il répétait à ses élèves : "Photographiez ce que vous voyez, pas ce que vous pensez". Plusieurs motifs récurrents comme le seuil, l'échelle, l'arbre, ou encore les linges blancs confèrent cependant à ses images une valeur puissamment symbolique.
A ceux qui voyaient de la poésie dans ses oeuvres, ou "pire" du surréalisme, il rétorquait : Écoutez, je ne recherche pas la poésie. La poésie est dans la réalité. Je n'aime pas être qualifié de surréaliste, car c'est une invention d'André Breton (qui était était un de ses grands admirateurs) lorsqu'il est venu ici et a déclaré : "Le Mexique est un pays surréaliste. (…) je dis toujours que le réalisme magique était une invention des éditeurs français pour vendre plus."
Ses paroles (empruntées pour la plupart à la photographe Graciela Iturbide) sont régulièrement empreintes de modestie :
Je me considère comme un photographe ; cela semble un peu ridicule de dire : "Je suis un artiste." C'est un peu ennuyeux, non ? Oui, un photographe. Si les gens peuvent voir une de mes photos comme de l'art, c'est merveilleux. Je suis photographe parce que j'ai appris à prendre des photos. J'ai mon appareil photo, et ce que je peux faire avec ce que je vois dans le monde, c'est de la photographie. La photographie, pour moi, est un prétexte pour apprendre la vie.
L'envie est forte de revenir sur nos pas, l'oeil à l'affut d'un détail qui nous aurait échappé, cherchant un signe dans cette plaque de céramique incrustée dans le mur conduisant à la cuisine (qui ayant été rénovée ne se visite pas).
On repart par la même porte qui nous a servi d’entrée, jetant un ultime regard à la photo que nous avions à peine remarquée deux heures auparavant.
83 allée Esprit Santo dans le Quadrant de San Francisco à Coyoacán, Mexico
(formulation mexicaine de l'adresse : Espíritu Santo #83, Coyoacán)
Ouverte mardi, samedi et dimanche de 11h à 17h
Il faut continuer en flânant. Les bougainvilliers colorent les murs de touches vives. On est tenté d'appliquer le principe du photographe en s'attachant au surgissement de paréidolie, comme tout bon lecteur de Grégoire Delacourt nous a enseigné à faire, dans une démarche naturelle qui emprunte au surréalisme.
On le fait à notre insu en reconnaissant une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d'encre, … des ombres projetées sur un mur, l'agencement de pierres …
En poursuivant la balade de quelques pas on remarque une plaque dans l'allée voisine signalant une maison comme l'un des refuges de l'ingénieur, civil de renom, scientifique et homme politique mexicain, Heberto Castillo Martínez (1928-1997), grâce au soutien fraternel du commandant en chef Emilio Krieger Vázquez pendant le mouvement étudiant de 1968.
Il avait débuté son engagement politique en 1961 au sein du Mouvement de libération nationale (MLN), aux côtés du général Lázaro Cárdenas del Río qui l'avait mis en garde : S'ils t'attrapent, ils te tueront, peut-on lire sur la plaque.
Ingénieur civil de formation, il a enseigné pendant plus de 20 ans l'analyse et la conception des structures à l'UNAM et à l'IPN. C'est là qu'il a développé, à partir de plusieurs théories, un système structurel tridimensionnel de plancher mixte acier-béton, qu'il a baptisé "Tridilosa", dont la polyvalence a permis d'optimiser et de simplifier la conception et la construction d'ouvrages en béton et en acier. Contrairement aux structures traditionnelles, il élimine le besoin de béton de remplissage dans la zone de tension, ne nécessitant que la couche supérieure de compression. Il en résulte une économie d'environ 66 % de béton, permettant d'obtenir une structure nettement plus légère capable de franchir de grandes portées. Le système Tridilosa a été mis en œuvre dans la construction de bâtiments, de ponts routiers et piétonniers, de barrages hydrauliques, de dômes et même comme chantier naval flottant. C'est lui qui a permis la construction de l'Hôtel de México (aujourd'hui le World Trade Center de 54 étages), de la Torre Chapultepec (30 étages), du Centro Médico Siglo XXI, de la Plaza Cuauhtémoc, dans le cadre du projet d'aménagement urbain Tabasco 2000 à Villahermosa etde l'Hôtel Morelia Misión.
Heberto a consacré les dernières années de sa vie au processus de paix au Chiapas, en tant que membre de la Commission pour la concorde et la pacification (COCOPA), qui a joué un rôle de médiateur dans le conflit. Il était convaincu que l'instauration d'une paix durable au Chiapas nécessitait de répondre aux revendications des peuples autochtones du Mexique, ce qui me ramène à la lecture toute récente de La Realidad.



































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