J'aime les forêts, les parcs, les jardins ... sauvages ou domestiques. L'ouverture d'une feuille, l'éclosion d'un bourgeon, l'effondrement soudain des pétales d'une rose ... tout y est spectacle.
Ce n'est pas nouveau pour moi de m'extasier devant un parterre (cf.les billets libellés joli fleur) mais pourtant cette fois dès le premier pas sur le sable crissant j'ai compris que je pénétrais dans un lieu d'exception : le Festival International des Jardins du Centre d'Arts et de Nature de Chaumont-sur-Loire (41) , figurant à juste titre dans l'inventaire du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Je pourrais écrire un billet chaque matin, une année durant, que je n'aurais encore pas fait le tour complet du domaine. La réputation de la Touraine d'être le jardin de la France se vérifie à chaque instant et s'il existe un endroit quelque part où il est impossible de s'ennuyer c'est bien là. Les jardins sont beaux par tous les temps. Ne protestez pas s'il pleut : une petite ondée y est largement supportable sous les grands arbres ou dans les zones abritées.
Chaque parcelle accueille le visiteur en mobilisant ses cinq sens et en jouant avec les éléments. On peut y déambuler au hasard de ses envies ; prendre en note les noms des plantes qu'on fera pousser chez soi au retour ; humer les parfums ; s'asseoir ; sortir un livre de son sac ; rêver ; vivre l'instant présent en suivant le précepte de Ronsard, le prince des poètes et poète des princes du prieuré Saint-Cosmes voisin.
Ici ce n'est pas la main qu'il faut avoir verte mais le regard. La devise des lieux pourrait être "Venez piocher des idées pour les repiquer chez vous !". Ouvrons donc grand nos mirettes et prenons-en de la graine pour embellir une pelouse, enrichir un potager, animer un balcon ou même comme moi sublimer des rebords de fenêtre tout à fait quelconques. Je démontrerai bientôt que oui c'est possible ...
A Chaumont les concepteurs des jardins jouent avec les angles de vue. On découvre qu'un parterre peut se regarder de haut ou bien d'en bas, ou même par dessous, quand ce n'est pas par l'ouverture d'une fenêtre ou à travers un rideau d'arbres ou un mur de vaisselle. On peut le traverser en sautillant, main dans la main, passer par la droite ou par la gauche et ne pas voir la même chose.
Les paysagistes jouent avec les sols, durs et glissants quand ils sont en schiste, bosselés quand ce sont les plaques de goudron d'une route voisine, sonores s'ils sont en bois, musicaux s'ils sont recouverts de gravier, doux avec le sable fin, coupants avec des miroirs brisé, inattendus avec des morceaux de poterie brisée ...
Ils vous offrent un large choix de sièges : depuis le simple tronc d'arbre tranché posé à l'envers jusqu'à la chaise haute d'un arbitre de Roland-Garros en passant par le banc de noisetier 100% fait main, le canapé Chesterfield, le divan du psy ou une banquette pyrogravée comme une caisse de thé.
Les plantes sont rares ou communes, souvent très odorantes pour satisfaire le thème imposé cette année : corps et âme qui se décline de 26 manières toutes différentes.
La plus respectueuse est peut-être celle des hollandais de l'agence Strootman qui réalisent un étonnant Hommage à Lady Day. La présence d'un piano émergeant d'un parterre de hautes fleurs pourrait évoquer le souvenir de la princesse de Galles mais ce n'est pas recherché. C'est de la chanteuse Billie Holiday qu'il est question et dont on écoute en boucle la chanson "Body and soul". Difficile d'illustrer mieux la consigne.
On peut admirer chaque jardin comme on le ferait d'un tableau dans un musée et s'étonner que ce qui nous est montré ne corresponde pas à la description du concept initial. Ce serait oublier que chaque parcelle est vivante, que les plantes ne cessent d'évoluer et que ce qui nous est donné à voir à fin avril à l'ouverture était différent de ce qui est sous nos yeux en ce moment et que ce sera encore autre chose mi-octobre à la clôture du festival.
Entre le matin et le soir, selon la lumière et l'hygrométrie on ressentira des perceptions différentes. Voilà pourquoi on peut y aller plusieurs fois sans craindre l'ennui. Les nuits aussi sont magiques avec des éclairages qui méritent une nouvelle découverte.
La visite du château s'impose aussi après un détour par le parc paysager où Nils-Udo a recréé la Forêt de Gulliver.
Les écuries furent longtemps les plus luxueuses et les plus modernes d'Europe avec leur étonnante cuisine parfaitement conservée tandis que les somptueux harnais réalisés notamment par Hermès attendent patiemment le bon vouloir d'un cavalier.
Des œuvres d'artistes contemporains ponctuent le parc, les écuries et plusieurs salles du château.
Les enfants n'ont pas été oubliés. Ils ont reçu leur propre espace où leur créativité a pu s'en donner à cœur joie.
La Loire sauvage coule au bas du belvédère. Le jardin potager biologique attise l'appétit et achève de donner envie de retrousser les manches. Je redescendrai dans ces jardins très bientôt pour en révéler d'autres aspects. Pour l'heure je vais cuisiner les aubergines qui sont au menu de demain ...
Établissement Public de Coopération Culturelle créé par la Région Centre et la Commune de Chaumont-sur-Loire 41150 , tél. : 02 54 20 99 22
Le Festival International des Jardins est ouvert tous les jours de 10h à 20h00 (Fermeture de la billetterie à 19h) du 29 avril au 17 octobre 2010.
Horaires d'ouverture du château (et des écuries):
* du 1er janvier au 31 mars: de 10h à 17h (dernier accès billetterie 16h15)
* du 1er avril au 30 juin: de 10h à 18h30 (dernier accès billetterie 17h45)
* du 1er juillet au 31 août: de 10h à 19h00 (dernier accès billetterie 18h15)
* du 1er septembre au 30 septembre: de 10h à 18h30 (dernier accès billetterie 17h45)
* du 1er octobre au 04 novembre: de 10h à 18h00 (dernier accès billetterie 17h15)
* du 05 novembre au 31 décembre: de 10h à 17h (dernier accès billetterie 16h15)
Fermé le 25 décembre et le 1er janvier
Ce n'est pas nouveau pour moi de m'extasier devant un parterre (cf.les billets libellés joli fleur) mais pourtant cette fois dès le premier pas sur le sable crissant j'ai compris que je pénétrais dans un lieu d'exception : le Festival International des Jardins du Centre d'Arts et de Nature de Chaumont-sur-Loire (41) , figurant à juste titre dans l'inventaire du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Je pourrais écrire un billet chaque matin, une année durant, que je n'aurais encore pas fait le tour complet du domaine. La réputation de la Touraine d'être le jardin de la France se vérifie à chaque instant et s'il existe un endroit quelque part où il est impossible de s'ennuyer c'est bien là. Les jardins sont beaux par tous les temps. Ne protestez pas s'il pleut : une petite ondée y est largement supportable sous les grands arbres ou dans les zones abritées.
Chaque parcelle accueille le visiteur en mobilisant ses cinq sens et en jouant avec les éléments. On peut y déambuler au hasard de ses envies ; prendre en note les noms des plantes qu'on fera pousser chez soi au retour ; humer les parfums ; s'asseoir ; sortir un livre de son sac ; rêver ; vivre l'instant présent en suivant le précepte de Ronsard, le prince des poètes et poète des princes du prieuré Saint-Cosmes voisin.
Ici ce n'est pas la main qu'il faut avoir verte mais le regard. La devise des lieux pourrait être "Venez piocher des idées pour les repiquer chez vous !". Ouvrons donc grand nos mirettes et prenons-en de la graine pour embellir une pelouse, enrichir un potager, animer un balcon ou même comme moi sublimer des rebords de fenêtre tout à fait quelconques. Je démontrerai bientôt que oui c'est possible ...
A Chaumont les concepteurs des jardins jouent avec les angles de vue. On découvre qu'un parterre peut se regarder de haut ou bien d'en bas, ou même par dessous, quand ce n'est pas par l'ouverture d'une fenêtre ou à travers un rideau d'arbres ou un mur de vaisselle. On peut le traverser en sautillant, main dans la main, passer par la droite ou par la gauche et ne pas voir la même chose.
Les paysagistes jouent avec les sols, durs et glissants quand ils sont en schiste, bosselés quand ce sont les plaques de goudron d'une route voisine, sonores s'ils sont en bois, musicaux s'ils sont recouverts de gravier, doux avec le sable fin, coupants avec des miroirs brisé, inattendus avec des morceaux de poterie brisée ...
Ils vous offrent un large choix de sièges : depuis le simple tronc d'arbre tranché posé à l'envers jusqu'à la chaise haute d'un arbitre de Roland-Garros en passant par le banc de noisetier 100% fait main, le canapé Chesterfield, le divan du psy ou une banquette pyrogravée comme une caisse de thé.
Les plantes sont rares ou communes, souvent très odorantes pour satisfaire le thème imposé cette année : corps et âme qui se décline de 26 manières toutes différentes.
La plus respectueuse est peut-être celle des hollandais de l'agence Strootman qui réalisent un étonnant Hommage à Lady Day. La présence d'un piano émergeant d'un parterre de hautes fleurs pourrait évoquer le souvenir de la princesse de Galles mais ce n'est pas recherché. C'est de la chanteuse Billie Holiday qu'il est question et dont on écoute en boucle la chanson "Body and soul". Difficile d'illustrer mieux la consigne.
On peut admirer chaque jardin comme on le ferait d'un tableau dans un musée et s'étonner que ce qui nous est montré ne corresponde pas à la description du concept initial. Ce serait oublier que chaque parcelle est vivante, que les plantes ne cessent d'évoluer et que ce qui nous est donné à voir à fin avril à l'ouverture était différent de ce qui est sous nos yeux en ce moment et que ce sera encore autre chose mi-octobre à la clôture du festival.
Entre le matin et le soir, selon la lumière et l'hygrométrie on ressentira des perceptions différentes. Voilà pourquoi on peut y aller plusieurs fois sans craindre l'ennui. Les nuits aussi sont magiques avec des éclairages qui méritent une nouvelle découverte.
La visite du château s'impose aussi après un détour par le parc paysager où Nils-Udo a recréé la Forêt de Gulliver.
Les écuries furent longtemps les plus luxueuses et les plus modernes d'Europe avec leur étonnante cuisine parfaitement conservée tandis que les somptueux harnais réalisés notamment par Hermès attendent patiemment le bon vouloir d'un cavalier.
Des œuvres d'artistes contemporains ponctuent le parc, les écuries et plusieurs salles du château.
Les enfants n'ont pas été oubliés. Ils ont reçu leur propre espace où leur créativité a pu s'en donner à cœur joie.
La Loire sauvage coule au bas du belvédère. Le jardin potager biologique attise l'appétit et achève de donner envie de retrousser les manches. Je redescendrai dans ces jardins très bientôt pour en révéler d'autres aspects. Pour l'heure je vais cuisiner les aubergines qui sont au menu de demain ...
Établissement Public de Coopération Culturelle créé par la Région Centre et la Commune de Chaumont-sur-Loire 41150 , tél. : 02 54 20 99 22
Le Festival International des Jardins est ouvert tous les jours de 10h à 20h00 (Fermeture de la billetterie à 19h) du 29 avril au 17 octobre 2010.
Horaires d'ouverture du château (et des écuries):
* du 1er janvier au 31 mars: de 10h à 17h (dernier accès billetterie 16h15)
* du 1er avril au 30 juin: de 10h à 18h30 (dernier accès billetterie 17h45)
* du 1er juillet au 31 août: de 10h à 19h00 (dernier accès billetterie 18h15)
* du 1er septembre au 30 septembre: de 10h à 18h30 (dernier accès billetterie 17h45)
* du 1er octobre au 04 novembre: de 10h à 18h00 (dernier accès billetterie 17h15)
* du 05 novembre au 31 décembre: de 10h à 17h (dernier accès billetterie 16h15)
Fermé le 25 décembre et le 1er janvier
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