Gerry est une jeune femme d'une trentaine d'années qui a enchaîné les relations toxiques et souffre de célibat prolongé. Désespérée par sa solitude en plein "âge de l'horloge", sa mère décide de prendre les choses en main. Elle l'inscrit à une thérapie miracle de dernier recours... Aime-moi est le portrait drôle et grinçant d'une jeune femme de son époque dans toutes ses névroses et ses contradictions.
J'avais lu ce résumé avant de venir au théâtre et je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai vu (peut-être ai-je été influencée par Hedda, le spectacle vu précédemment dans la même salle). Alors je vais tenter d'insister sur les points forts de ce spectacle.
Je suis venue parce que je suis "fanissime" de la comédienne, Géraldine Martineau. Donc à la limite, peu m'importe le sujet. Ce n'est pas ce qui me décidera à la voir. Mais vous n'êtes pas comme moi et je reconnais que la lecture de quelques lignes influence la réception du spectacle. Je n'échappe d'ailleurs pas à la règle.
Aime-moi est très drôle, très touchant, totalement sincère, sans concessions et pourtant ultra positif. L'heure passe à une vitesse folle et on a envie de revenir parce que l'authenticité est si manifeste que l'on est certain d'avance qu'on vivra une soirée un peu différente, tout autant captivante.
D'abord je voudrais dire que mon admiration pour Géraldine Martineau ne date pas d'hier. Je pense que je l'ai découverte dans Terre océane, mise en scène par Véronique Bellegarde il y a presque dix ans, revue dans Dormir cent ans, de Pauline Bureau, au Théâtre Paris-Villette, puis en tant que metteuse en scène dans La mort de Tintagiles, à la Tempête, bouleversante à coté d'Isabel Otero dans Déglutis ça ira mieux, la dernière pièce d'Eric Métayer et Andréa Bescond, au festival d'Avignon, et enfin dans Pompiers dans la mise en scène de Catherine Schaub au Rond-Point (quel duo exceptionnel avec son partenaire Antoine Cholet) qui l'avait déjà mise en scène 4 ans plus tôt dans Le Poisson belge à la Pépinière et pour lequel elle recevra le Molière de la révélation féminine en 2016.
Géraldine Martineau a l'art de se glisser dans la peau d'un personnage fragile, soit qu'il soit un enfant, soit une femme maltraitée ou une fille placée face à un dilemme insensé. Tous ces rôles m'avaient conditionnée à la voir définitivement comme une tragédienne, de la carrure par exemple d'une Anne Alvaro.
Grand bien lui a pris de se saisir de la plume pour s'écrire un rôle : la voilà autorisée à faire preuve de légèreté. Sans pour autant concéder une once au sérieux du sujet qui démarre sur un mode mystérieux.
Elle joue finement sur de multiples registres, danse à la perfection sur une musique de Juliette Armanet et chante Brel avec justesse. Et surtout elle aborde de front des sujets que l'on dit actuels mais qui sont hélas universels, en particulier la rudesse de la rupture par un 4 L (largage long lent et lâche), l'urgence de l'horloge biologique même si la congélation d'ovocytes est une possibilité récente et surtout la difficulté qu'ont les femmes d'exister entre une partie d'elle-même qui ne parvient pas à dire non (parce qu'elles sont programmées pour rendre les autres heureux) et une volonté farouche de se réaliser.
Malheureusement Aime-moi ne fera l'objet (pour le moment) que d'une courte exploitation au Belleville. Courez-y ! Et ne craignez pas de voir la pièce dans l'interprétation de Diane Bonnot qui la joue en alternance. Je suis certaine qu'elle est excellente elle aussi.
Aime-moiD'abord je voudrais dire que mon admiration pour Géraldine Martineau ne date pas d'hier. Je pense que je l'ai découverte dans Terre océane, mise en scène par Véronique Bellegarde il y a presque dix ans, revue dans Dormir cent ans, de Pauline Bureau, au Théâtre Paris-Villette, puis en tant que metteuse en scène dans La mort de Tintagiles, à la Tempête, bouleversante à coté d'Isabel Otero dans Déglutis ça ira mieux, la dernière pièce d'Eric Métayer et Andréa Bescond, au festival d'Avignon, et enfin dans Pompiers dans la mise en scène de Catherine Schaub au Rond-Point (quel duo exceptionnel avec son partenaire Antoine Cholet) qui l'avait déjà mise en scène 4 ans plus tôt dans Le Poisson belge à la Pépinière et pour lequel elle recevra le Molière de la révélation féminine en 2016.
Géraldine Martineau a l'art de se glisser dans la peau d'un personnage fragile, soit qu'il soit un enfant, soit une femme maltraitée ou une fille placée face à un dilemme insensé. Tous ces rôles m'avaient conditionnée à la voir définitivement comme une tragédienne, de la carrure par exemple d'une Anne Alvaro.
Grand bien lui a pris de se saisir de la plume pour s'écrire un rôle : la voilà autorisée à faire preuve de légèreté. Sans pour autant concéder une once au sérieux du sujet qui démarre sur un mode mystérieux.
Elle joue finement sur de multiples registres, danse à la perfection sur une musique de Juliette Armanet et chante Brel avec justesse. Et surtout elle aborde de front des sujets que l'on dit actuels mais qui sont hélas universels, en particulier la rudesse de la rupture par un 4 L (largage long lent et lâche), l'urgence de l'horloge biologique même si la congélation d'ovocytes est une possibilité récente et surtout la difficulté qu'ont les femmes d'exister entre une partie d'elle-même qui ne parvient pas à dire non (parce qu'elles sont programmées pour rendre les autres heureux) et une volonté farouche de se réaliser.
Malheureusement Aime-moi ne fera l'objet (pour le moment) que d'une courte exploitation au Belleville. Courez-y ! Et ne craignez pas de voir la pièce dans l'interprétation de Diane Bonnot qui la joue en alternance. Je suis certaine qu'elle est excellente elle aussi.
Texte Géraldine Martineau
Mise en scène Zazon Castro et Géraldine Martineau
Avec Diane Bonnot en alternance avec Géraldine Martineau
Du lundi 3 février au mardi 25 février 2020
Au Théâtre de Belleville
16 passage Piver - 75011 Paris - 01 48 06 72 34
Géraldine Martineau
➽ Lundis 3, 10 et 24 février à 19h15, Mardi 18 février à 19h15, Mercredi 5 février à 21h15 et Dimanche 16 février 2020 à 17h30
Diane Bonnot
➽ Lundi 17 février à 19h15, Mardis 4, 11 et 25 février à 19h15, et Dimanches 9 et 23 février 2020 à 17h30
La photo qui n'est pas logotypée A bride abattue est de PicturesByLu
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