La Duchesse de Malfi est une folle histoire de désirs, de tromperies et de meurtres où tout est "too much". Une pièce frénétique qui pousse les passions à l'extrême des possibles, qui ne recule devant rien pour dénoncer la violence des hommes de pouvoir, qui s'engouffre dans les profondeurs psychologiques de personnages tortueux, tourmentés, terriblement humains.
La pièce écrite par John Webster (1580-1624) dépeint sans paravent la société qui l'entoure avec un moralisme tout entier protestant et sans aucun apitoiement. Il n'a pas peur du mauvais goût, des calembours sexuels, des provocations en tout genre pour tenir le public en haleine et pour l'entraîner dans un tourbillon de péripéties et de coups de théâtre de toute nature. Anne-Laure Liégeois s'est délectée et nous le résume avec ses propres mots :
Le temps s’est arrêté. Les aiguilles de la pendule de la gare (de Montluçon ... en toute logique puisque Anne-laure dirige le Festin qui est le Centre dramatique national de la ville) sont bloquées sur 19 heures 30. Un surtitrage scande les actes en lettres blanches sur la toile de fond. La scène semble infiltrer les premiers rangs de la salle jusqu’aux spectateurs. Les allers et venues se font par des trappes qui ouvrent et ferment les passages secrets des comploteurs. Une estrade occupe le fond, rappelant qu’il y a du théâtre dans ce théâtre.
La pièce écrite par John Webster (1580-1624) dépeint sans paravent la société qui l'entoure avec un moralisme tout entier protestant et sans aucun apitoiement. Il n'a pas peur du mauvais goût, des calembours sexuels, des provocations en tout genre pour tenir le public en haleine et pour l'entraîner dans un tourbillon de péripéties et de coups de théâtre de toute nature. Anne-Laure Liégeois s'est délectée et nous le résume avec ses propres mots :
La Duchesse de Malfi règne sur Malfi. Elle est veuve. Elle a un intendant qu’elle épouse en secret. Par amour, peut-être. Pour éprouver l’étendue de sa liberté et de son pouvoir, sans doute. Elle a deux frères, puissants et viciés, le noir et le rouge. Déchirés par la passion pour leur sœur et les lois du pouvoir, ils sèmeront mort et chaos avant de perdre eux-mêmes l’équilibre.Je suis allée voir la pièce au Théâtre 71 de Malakoff (92) où elle se joue jusqu'au 5 févier avant de partir dans une longue tournée. Il y a du tragique. Énormément. Du spectaculaire. De la violence. De la torture. Des assassinats. Le sang coule à flots. Pour de vrai tout en étant pour de faux. Des petits signes aiguisent l’attention du public pour qu’il n’oublie pas que c’est pour du beurre, comme toujours au théâtre.
Le temps s’est arrêté. Les aiguilles de la pendule de la gare (de Montluçon ... en toute logique puisque Anne-laure dirige le Festin qui est le Centre dramatique national de la ville) sont bloquées sur 19 heures 30. Un surtitrage scande les actes en lettres blanches sur la toile de fond. La scène semble infiltrer les premiers rangs de la salle jusqu’aux spectateurs. Les allers et venues se font par des trappes qui ouvrent et ferment les passages secrets des comploteurs. Une estrade occupe le fond, rappelant qu’il y a du théâtre dans ce théâtre.
Le mariage est le paradis ou l’enfer. Il n’y a pas de troisième porte !
Anne-Laure Liégeois revendique la référence au Grand Guignol qui, avant d’avoir une dimension péjorative, caractérisait les divertissements basés sur un spectacle d'horreurs macabres et sanguinolentes. Elle s’y entend pour brandir des images fortes sous des lumières incandescentes. (On reconnait sa prédilection pour l’éclairage stroboscopique qu’elle avait déjà employé dans l‘Augmentation, un spectacle dont je me suis fait l'écho à plusieurs reprises). La Duchesse elle-même nous le dit : ce monde est un théâtre lugubre.
Le texte est tissé de joutes verbales admirablement jouées par des comédiens exceptionnels. Leur performance est manifeste. John Webster est un auteur du XVII° qui écrit après les horreurs du siècle précédent et avec la culpabilité de ceux qui sont encore debout. Le raffinement qu’il accorde à la perversité de ses personnages fait écho aux exécutions publiques de l’époque. L’emprise religieuse est une contrainte supplémentaire : on n’a pas le droit de se suicider quand on est chrétien, juste de subir. On devine la dimension catharsique. J’ai malgré tout éprouvé de la difficulté à prendre de la distance et j’y ai cru malgré moi, sans être dupe que c’est un des objectifs des artistes.
J’étais pourtant prévenue que cette histoire de duchesse ne pouvait que mal finir. Avec un nom pareil … dans une société misogyne, au sein d’une famille de pervers, comment échapper à un destin tragique ?
La Duchesse de Malfi, de John Webster (traduit de l'anglais par Anne-Laure Liégeois et Nigel Gearing). Mise en scène : Anne-Laure Liégeois. Théâtre 71, 3, place du 11-Novembre, Malakoff. Tél : 01-55-48-91-00. Mardi, vendredi et samedi à 20 h 30, mercredi et jeudi à 19 h 30, dimanche à 16 heures, jusqu'au 5 février.
Durée : 3 h 15 avec entracte. Puis tournée jusqu'à fin mars, à Antony (le 10 février 2011), Colmar, Amiens, Limoges, Besançon.
Plus d'informations sur le site du Festin.
Les photos qui ne sont pas mentionnées A bride abattue sont de Christophe Raynaud de Lage
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