(mise à jour 18 décembre 2014)
Cette pièce est un grand succès depuis une quinzaine d'années. Et on comprend pourquoi. Si on a lu l’œuvre de Steinbeck on appréciera en toute connaissance de cause. Et si on arrive sans préparation on vivra le coup de théâtre de la dernière scène avec encore plus d’intensité. George et son copain, Lennie, sont des ouvriers agricoles qui vendent leurs bras dans les fermes qui ont besoin de main d’œuvre robuste et bon marché. Le premier semble calculateur, le second est ce qu’on appelle un simple d’esprit, vivant sous l’emprise de ses émotions.Georges fait ce qu’il peut pour éviter que l’hyperémotivité de Lennie ne provoque des catastrophes, quitte à le rudoyer. Il ne sait que trop bien que « les idiots amènent du grabuge », et de cela plus question. Leur objectif est d’avoir leur bout de terre bien à eux. Pour cela ils sont prêts à beaucoup de sacrifices et mettent de coté le moindre sous.
Leur tandem fait jaser : c’est drôle que vous fassiez équipe. On voit pas beaucoup de gens qui voyagent ensemble, alors sûrement qu’on se méfie. Ce rêve est bientôt découvert par le vieux Candy qui se propose de s’associer avec eux pour lui aussi « travailler chez nous, ou avoir une petite maison et vivre comme des rentiers ». Les uns ont envie d’avoir de la terre à en devenir marteau. Les autres vivent dans une telle privation de liberté ou de communication que le résultat est le même.
Qu’on soit femme, nègre ou fou on a besoin de s’évader du quotidien et d’avoir quelqu’un (ou un chien) à qui parler, ou alors ne restent que les livres ou le cinéma. Alors forcément les conversations s’enflamment vite dans le campement, jusqu’à l’explosion finale.
On a célébré le talent de Jacques Herlin, dont le rôle dans le film des Dieux et des hommes nous avait rappelé quel grand comédien il est. Il appartient désormais à la grande cohorte des disparus. C'est jean Hache qui le remplace. Ses neuf camarades sont tout aussi justes et le talent de toute la troupe fait résonner l’histoire avec beaucoup d'intelligence. Ce qui se déroule en Californie au cours de la grande Dépression économique pourrait bien se passer de nos jours. Les temps de crise échauffent les esprits qui ne souffrent plus la moindre différence. L’intolérance gagne vite du terrain jusqu’à décrocher les rêves les plus beaux, que la plus forte des amitiés ne pourra sauver.
Des Souris et des Hommes de John Steinbeck mis en scène par J.P.Evariste et P. Ivancic
Avec : Philippe Ivancic, Jean-Philippe Evariste, Jean Hache, Alyzée Costes ou Agnès Ramy, Jacques Bouanich, Emmanuel Delire, Emmanuel Dabbous, Bruno Henry ou Augustin Ruhabura, Henri Déus, Hervé Jacobi ou Pascal Ivanic.
Adaptation Marcel Duhamel - Direction d’acteurs Anne Bourgeois
Lumières : Jacques Rouveyrollis - Costumes: Emily Beer - Musique : Bertrand Saint-Aubin.
Après le Théâtre du Petit Saint-Martin, le Théâtre 14 jusqu’au 31 décembre 2012, et une tournée importante, le spectacle occupera la scène du Théâtre du Palais-Royal à partir du 27 janvier 2015, du mardi au samedi à 19h
Théâtre du Palais-Royal, 38, rue de Montpensier, 75001 PARIS
Contact : 01 42 97 59 76 Réservations : 01 42 97 40 00
Photo : Bernard Michel Palazon, Enguerand
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