L'affiche est trompeuse : on croirait que la comédienne porte une perruque alors que ce sont ses vrais cheveux. Ce que ça change ? Mais tout ! On pense assister à une sorte de parodie alors que, s'il s'agit bien d'un spectacle où l'humour a une certaine place, c'est avant tout le récit autobiographique de la généalogie de Caroline Devismes.
Croyez moi, sa vie est un roman ... à première vue tiré par les cheveux, et pourtant pas. Elle a co-écrit la pièce à la mémoire de Claude Odell Dabbs (28 décembre 1920 - 1er juin 2012), son grand-père afro-américain, qui vécut au Texas puis décéda à Dallas. Quant à son arrière grand-mère elle était indienne. De telles origines laissent des traces.
S'ils étaient plus nombreux sur la scène on dirait que c'est de la comédie musicale, un genre où le metteur en scène, Thomas le Douarec est particulièrement à l'aise. Je me souviens de Mike au Comédia qui lui valurent trois nominations aux Molières 2011 dont celle de Meilleur spectacle musical (Ce fut Une flûte enchantée de Mozart, mise en scène Peter Brook, au Théâtre des Bouffes du Nord qui l'emporta). Dans ce biopic de Mike Brant, Caroline interprétait déjà une chanteuse, Dalida.
Dans Le jour où je suis devenue chanteuse black elle interprète une chanteuse Black, blonde aux yeux bleus, née à Boulogne-Sur-Mer, Pas-de-Calais. Un pseudo casting est le point de départ d'une carrière qu'on verra évoluer sur la scène.
La jeune femme timide engoncée dans un imperméable (très élégant au demeurant) va muer en une diva jamais capricieuse, alternant les confidences en voix parlée et les démonstrations de son talent vocal . Elle enchaine des standards de Diana Ross, Gloria Gaynor, Tina Turner, et d'autres stars de l'usine à tubes que fut la Motown (ou Motown Records), créée en 1959 avec l'objectif de séduire à la fois le public noir et le large public blanc avec des chansons de soul et de rhythm and blues.
Implantée à Détroit dans le Michigan, alors capitale de la production automobile, cette maison de disques avait choisi un nom contractant Motor et Town. La voix de Caroline Devismes se déploie sur une amplitude assez exceptionnelle. C'est une très bonne interprète y compris dans des registres inattendus comme la chanson du dessin animé de Walt Disney Pocahontas.
On s'étonne de ne pas l'avoir remarquée plus tôt. Parce qu'avec une voix puissante, elle a aussi le groove, et puis un sourire et de très jolies jambes qui ne permette pas de douter qu'elle fut effectivement meneuse de revues, d’abord dans "Nuit de Folies" aux Folies Bergère, dans une chorégraphie de Marie-Laure Philippon puis en Suisse, dans "La Revue de Genève" de Pierre Naftule.
Depuis plusieurs années, elle se produit aussi au Baiser Salé, le club de Jazz parisien du 58 rue des Lombards, avec le groupe Desktops, dédié à la musique noire américaine du label "Tamla Motown"…
La jeune femme timide du début de la pièce fera place à une interprète assurée, future graine de star alors que le personnage masculin (interprété par Lauri Lupi), à la fois pianiste, chanteur et comédien (il lui donne la réplique en jouant le rôle de sa mère) chutera du piédestal qu'il s'est forgé, se faisant passer pour un grand musicien black américain, et se vantant d'avoir côtoyé durant sa carrière d'immenses artistes comme Michael Jackson, Quincy Jones, Diana Ross ou Stevie Wonder.
Son nom de scène de Stevie Soul ne fait pas plus illusion que sa cécité auprès du public sans que l'on sache si cette situation a intentionnellement été voulue par le metteur en scène. Toujours est-il qu'il est aussi musicien et qu'il joue "en live" toute la soirée. On apprécie aussi -faut-il le souligner- que Caroline chante sans play-back. Elle démontre qu'être black ne se résume pas à une couleur de peau. Bon sang ne saurait mentir et son grand-père peut être fier d'elle.
Il y a quelques chanteurs de The Voice qui pourraient en prendre de la graine ...
Le jour où je suis devenue chanteuse black a été créé au Festival d'Avignon mais il a été modifié pour le Théâtre de la Manufacture des Abbesses.
Dans Le jour où je suis devenue chanteuse black elle interprète une chanteuse Black, blonde aux yeux bleus, née à Boulogne-Sur-Mer, Pas-de-Calais. Un pseudo casting est le point de départ d'une carrière qu'on verra évoluer sur la scène.
La jeune femme timide engoncée dans un imperméable (très élégant au demeurant) va muer en une diva jamais capricieuse, alternant les confidences en voix parlée et les démonstrations de son talent vocal . Elle enchaine des standards de Diana Ross, Gloria Gaynor, Tina Turner, et d'autres stars de l'usine à tubes que fut la Motown (ou Motown Records), créée en 1959 avec l'objectif de séduire à la fois le public noir et le large public blanc avec des chansons de soul et de rhythm and blues.
Implantée à Détroit dans le Michigan, alors capitale de la production automobile, cette maison de disques avait choisi un nom contractant Motor et Town. La voix de Caroline Devismes se déploie sur une amplitude assez exceptionnelle. C'est une très bonne interprète y compris dans des registres inattendus comme la chanson du dessin animé de Walt Disney Pocahontas.
On s'étonne de ne pas l'avoir remarquée plus tôt. Parce qu'avec une voix puissante, elle a aussi le groove, et puis un sourire et de très jolies jambes qui ne permette pas de douter qu'elle fut effectivement meneuse de revues, d’abord dans "Nuit de Folies" aux Folies Bergère, dans une chorégraphie de Marie-Laure Philippon puis en Suisse, dans "La Revue de Genève" de Pierre Naftule.
Depuis plusieurs années, elle se produit aussi au Baiser Salé, le club de Jazz parisien du 58 rue des Lombards, avec le groupe Desktops, dédié à la musique noire américaine du label "Tamla Motown"…
La jeune femme timide du début de la pièce fera place à une interprète assurée, future graine de star alors que le personnage masculin (interprété par Lauri Lupi), à la fois pianiste, chanteur et comédien (il lui donne la réplique en jouant le rôle de sa mère) chutera du piédestal qu'il s'est forgé, se faisant passer pour un grand musicien black américain, et se vantant d'avoir côtoyé durant sa carrière d'immenses artistes comme Michael Jackson, Quincy Jones, Diana Ross ou Stevie Wonder.
Son nom de scène de Stevie Soul ne fait pas plus illusion que sa cécité auprès du public sans que l'on sache si cette situation a intentionnellement été voulue par le metteur en scène. Toujours est-il qu'il est aussi musicien et qu'il joue "en live" toute la soirée. On apprécie aussi -faut-il le souligner- que Caroline chante sans play-back. Elle démontre qu'être black ne se résume pas à une couleur de peau. Bon sang ne saurait mentir et son grand-père peut être fier d'elle.
Il y a quelques chanteurs de The Voice qui pourraient en prendre de la graine ...
Le jour où je suis devenue chanteuse black a été créé au Festival d'Avignon mais il a été modifié pour le Théâtre de la Manufacture des Abbesses.
Du 27 mars au 3 mai, du mercredi au samedi à 19h
7 rue Véron, 75018 Paris - 01 42 33 42 03
Les photos sont de Lot.
1 commentaire:
Super spectacle,un excellent moment
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