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samedi 24 septembre 2016

La Louve de Daniel Colas

Les pièces historiques peuvent rebuter. La Louve séduira. Parce que c'est avant tout une comédie de moeurs sur une période dont on n'a retenu que la fameuse date de 1515 marquant la bataille de Marignan.

On l'associe sans doute aussi à l'ascension de François 1er en ouvrant la période flamboyante de la Renaissance. Une fois dit cela il est probable que ce soit le trou noir pour la plupart des français.

Les amateurs de cuisine savent peut-être aussi que c'est l'époque où on a introduit l'usage de la fourchette à la Cour. On mangeait jusque là avec les doigts ou une cuillère. Pour en finir avec la cuisine, je vous apprendrai peut-être que c'est à la Reine Claude (l'épouse de François 1er) que l'on doit de pouvoir déguster ces fameuses prunes vertes auxquelles elle a donné son nom.

Ce spectacle n'est pas un cours d'histoire et pourtant on retient qu'il s'en est fallu de peu pour le trône de France échappe à François qui à force de séduire toutes les femmes de son entourage aurait pu se faire rafler le trône par son propre fils ... s'il avait séduit la Reine Marie, très jeune épousée de Louis XII. Sa mère Louise, à qui le surnom de Louve va comme un gant, avait une ambition sans borne et elle a veillé personnellement à contrôler les passions amoureuses de son fils afin que ses plans ne soient pas contrariés.

C'est sa personnalité qui a inspiré Daniel Colas. Il a écrit une pièce juste sur le plan historique mais très drôle, par la vitalité des dialogues, et par une mise en scène juste appuyée. L'auteur n'en est pas à son coup d'essai : il avait l'an dernier proposé une autre pièce historique, Un certain Charles Spencer Chaplin, qui fut jouée la saison dernière au Théâtre Montparnasse, avec dans la distribution Béatrice Agenin et Adrien Melin que l'on retrouve pour la Louve.
L'intrigue est très claire est fort amusante malgré un comique de répétition dont est victime le conseiller secrètement amoureux de Louise de Savoie, malmené par François 1er. Yvan Garouel assume néanmoins le rôle avec drôlerie. Et voir se déhancher Maud Baecker pour mimer la boiterie de la Reine Claude n'est pas du meilleur effet. Pas plus que l'idée du miroir en toile de fond pour symboliser le reflet des désirs et des passions. Jean Haas nous a habitué à plus de créativité.

Une fois ces bémols entendus on peut se satisfaire de l'excellence de jeu des acteurs et se laisser porter par des dialogues fort bien écrits, respectueux de la vérité historique mais intelligemment distrayants. 
La Louve de Daniel Colas
Mise en scène Daniel Colas
Assistante à la mise en scène Victoire Berger-Perrin
Décor Jean Haas
Costumes Jean-Daniel Vuillermoz
Lumières Kevin Daufresne
Musique Sylvain Meyniac
Avec Béatrice Agenin (Louise de Savoie, la Louve), Gaël Giraudeau (François 1er), Coralie Audret (la Reine Marie), Maud Baecker (la Reine Claude), Yvan Garouel (le conseiller), Adrien Melin (Suffolk), Patrick Raynal (Louis XII)
A partir du 2 septembre 2016
Théâtre La Bruyère 5, rue La Bruyère 75009 Paris
Du mardi au samedi à 21h - matinée samedi à 16h, dimanche 15h30

Les photos sont de Laurencine Lot

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