Sothik Hok est né en 1967 dans un village proche de la ville de Kompong Cham. Le Cambodge vient d'entrer dans la tourmente. Il a trois ans quand la guerre civile fait rage, huit ans quand les Khmers rouges prennent le pouvoir.
L'argent est aboli, les livres détruits, la religion interdite, la propriété privée confisquée. L'enfant quittera la maison avec sa famille, abandonnant tout. Le pire n'est pas encore atteint : bientôt Sothik sera retiré à ses parents pour être "éduqué".
Il a passé toute son enfance sous une dictature de plus en plus cruelle. Ce n’est qu’à la fin de la guerre qu’il pourra aller à l’école. L'histoire du petit garçon est une histoire vraie et terrible que Marie Desplechin a recueillie pour aider cet homme à livrer un témoignage d'autant plus poignant que la haine en est absente.
Peut-être parce que la fin est heureuse, toutes proportions gardées, puisqu'il a retrouvé sa famille en 1979.
Marie Desplechin a présenté ce livre à l'occasion d'une soirée mettant en lumière la rentrée littéraire en littérature jeunesse. Elle a reçu les confidences de Sothik Hok avec qui elle est allée au Cambodge parce qu'elle venait d'accepter de devenir marraine de Sipar, une association qui développe la lecture dans ce pays. Emue par son périple elle l'a encouragée à lui en dire plus. A son retour en France ils ont continué à se parler via Skype.
Par discrétion sans doute elle ne nous a pas dit quelle part lui revient dans l'écriture. Ce qui est admirable c'est qu'on oublie que Sothik est aujourd'hui cinquantenaire. Ses confidences sont exactement celles d'un enfant. Authentiques et bouleversantes car rares sont ceux qui ont survécu sans graves séquelles.
Marie Desplechin situe à juste titre le contexte de l'écriture du livre en rappelant dans le prologue une brève histoire d'un "très vieux pays". Cet ouvrage peut constituer un point de départ pour aborder les faits avec un regard d'historien dans un établissement scolaire du second degré.
Ce n'est pas une fiction et il faudra prévenir les jeunes lecteurs qui pourraient être très émus. Les illustrations de Tian apportent une dimension supplémentaire, comme si c'était une main d'enfant qui avait restauré les souvenirs. Elles ne sont pas trop réalistes tout en n'occultant pas les faits.
De 1975 à 1979 plus de deux millions de personnes ont disparu dans les conditions dramatiques que l'on va découvrir au fil des pages. C'est parce que l'injustice avait été instituée auparavant en règle au Cambodge que de telles horreurs ont pu se perpétrer. Avec des riches très riches et des pauvres très pauvres. Et aucun espoir que les choses changent. (p. 20) La promesse de créer une société de l'égalité parfaite, sans argent (remplacé par le troc) ni propriété, ne pouvait que mettre tout le monde d'accord.
L'argent est aboli, les livres détruits, la religion interdite, la propriété privée confisquée. L'enfant quittera la maison avec sa famille, abandonnant tout. Le pire n'est pas encore atteint : bientôt Sothik sera retiré à ses parents pour être "éduqué".
Il a passé toute son enfance sous une dictature de plus en plus cruelle. Ce n’est qu’à la fin de la guerre qu’il pourra aller à l’école. L'histoire du petit garçon est une histoire vraie et terrible que Marie Desplechin a recueillie pour aider cet homme à livrer un témoignage d'autant plus poignant que la haine en est absente.
Peut-être parce que la fin est heureuse, toutes proportions gardées, puisqu'il a retrouvé sa famille en 1979.
Marie Desplechin a présenté ce livre à l'occasion d'une soirée mettant en lumière la rentrée littéraire en littérature jeunesse. Elle a reçu les confidences de Sothik Hok avec qui elle est allée au Cambodge parce qu'elle venait d'accepter de devenir marraine de Sipar, une association qui développe la lecture dans ce pays. Emue par son périple elle l'a encouragée à lui en dire plus. A son retour en France ils ont continué à se parler via Skype.
Par discrétion sans doute elle ne nous a pas dit quelle part lui revient dans l'écriture. Ce qui est admirable c'est qu'on oublie que Sothik est aujourd'hui cinquantenaire. Ses confidences sont exactement celles d'un enfant. Authentiques et bouleversantes car rares sont ceux qui ont survécu sans graves séquelles.
Marie Desplechin situe à juste titre le contexte de l'écriture du livre en rappelant dans le prologue une brève histoire d'un "très vieux pays". Cet ouvrage peut constituer un point de départ pour aborder les faits avec un regard d'historien dans un établissement scolaire du second degré.
Ce n'est pas une fiction et il faudra prévenir les jeunes lecteurs qui pourraient être très émus. Les illustrations de Tian apportent une dimension supplémentaire, comme si c'était une main d'enfant qui avait restauré les souvenirs. Elles ne sont pas trop réalistes tout en n'occultant pas les faits.
De 1975 à 1979 plus de deux millions de personnes ont disparu dans les conditions dramatiques que l'on va découvrir au fil des pages. C'est parce que l'injustice avait été instituée auparavant en règle au Cambodge que de telles horreurs ont pu se perpétrer. Avec des riches très riches et des pauvres très pauvres. Et aucun espoir que les choses changent. (p. 20) La promesse de créer une société de l'égalité parfaite, sans argent (remplacé par le troc) ni propriété, ne pouvait que mettre tout le monde d'accord.
Après des études de pédagogie et de littérature en Russie, Sothik Hok a suivi un cursus éducation et formation à Caen (Basse Normandie). Il dirige une organisation qui développe la lecture au Cambodge en créant des bibliothèques et en publiant des livres. Cette organisation porte le nom de l’association française qui la soutient, Sipar.
Sothik de Marie Desplechin et Sothik Hok, illustré par Tian, collection Medium, Ecole des loisirs
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