J'avais été (je le suis encore) enthousiasmée par le premier roman de Guillaume Ramezi, dans un genre qui n'est pourtant pas celui que je préfère, puisqu'il s'agit du polar. J'attendais donc le second avec intérêt. Je ne suis pas du tout déçue et j'espère que la fine équipe qu'il a constituée autour du lieutenant de police Camille Lambert récidivera bientôt dans de nouvelles aventures.
Son premier roman, Derniers jours à Alep, était magistral. Le suivant est radicalement différent (même s'il est lui aussi ancré dans une forme de problématique sociologique) et sans doute moins haletant parce que le lecteur se sent moins en danger qu'il ne l'était dans le précédent car la menace terroriste nous concernait alors tous.
Ce n'est pas pour autant qu'il est moins addictif. J'ai annulé des rendez-vous pour le terminer "tranquillement", ne supportant plus d'en saucissonner la lecture. Et pourtant j'avais deviné la chute ... mais comme l'écrit l'auteur l'important se situe ailleurs, en particulier dans la manière de procéder à l'enquête. Il me semble que ce roman pourrait autant être aimé des amateurs de polars que des lecteurs qui ne sont pas gagnés à ce genre.
Il commence donc par un saut en parachute qui part en vrille. On a tout de suite compris que ce n'est pas un accident. L'enquête criminelle est confiée à une jeune policière qui a déjà par le passé été en relation avec la famille du parachutiste pour résoudre l'énigme de la disparition de son enfant. Affaire classée mais non résolue d'ailleurs.
La victime, Thomas Laverne, est un chef d'entreprise qui ne fait de cadeau à personne et qui suscite des rancunes et des haines profondes parmi les salariés qu'il a licenciés, les syndicalistes, et tous les jaloux qui envient son ascension sociale. Le talent de Guillaume Ramezi est de ne pas nous le rendre détestable alors que la froideur de sa femme serait presque insupportable.
Camille mène son équipe avec poigne et bienveillance. Alexandre Bourdieu, Lucas Romans et Malika Legrand ont chacun leur tempérament, leurs forces, leurs faiblesses. Ensemble ils sont deux femmes et deux hommes qui se serrent les coudes sans perdre ni leur humour ni leur sang-froid. Il leur en faudra parce qu'ils ont en face d'eux une longue liste de suspects, très déterminés, dont certains ne craignent ni dieu ni maître.
Guillaume Ramezi a suivi un cursus scientifique et a une formation d'ingénieur. Il s'est manifestement documenté avec précision pour composer un exercice littéraire qui pourrait candidature à un concours de machiavélisme.
L'important n'est pas la chute de Guillaume Ramezi chez French Pulp, en librairie depuis mars 2018
L'important n'est pas la chute de Guillaume Ramezi chez French Pulp, en librairie depuis mars 2018
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