Difficile de trancher. Est-ce la chaleur des projecteurs qui exerce une pression photovoltaïque sur le comédien ? Est-ce le contact avec le public qui agit comme dopant ? Ou bien est-il naturellement constamment survolté ? Certes il est entouré de nombreux comédiens, mais vu qu'il assure l'essentiel du texte on a le sentiment d'assister au parcours d'un athlète qui s'entraine pour le triathlon. Et on comprend mal qu'il puisse tenir la cadence presque deux heures d’un quasi one-man show.
De qui je parle ? Mais d'Édouard Baer qui signe le texte et la mise en scène de Miam, miam dont il interprète le plus gros morceau. Et si vous ne le voyez pas sur mes photos c'est parce que j'ai bien noté qu'il ne perdait pas une miette de ce qui se passait sur le plateau comme dans la salle ... Pas question de me faire remarquer (soit dit en passant je souris quand on me demande de ne pas prendre de photos ... pour ensuite me solliciter pour que je les donne parce qu'on les trouve intéressantes, ce que je fais toujours volontiers. Il y a même un cliché qui fait ainsi la couverture d'un livre.)
Je parie qu'à l'instar du couple Poiret/Serrault le duo Baer/Lionel Abelanski enjolive ses tirades d'un soir à l'autre. Dans les dernières représentations, la Cage aux Folles se prolongeait d'une demi-heure supplémentaire par rapport aux premières alors que traditionnellement les spectacles "gagnent" au contraire quelques minutes. Je parie aussi qu'on ne sert pas Miam Miam deux soirs de suite de la même façon. J'ai eu l'impression le jour de ma venue qu'une large part était accordée (intentionnellement d'ailleurs) à l'improvisation.
Les plats arrivent sur le mode "table ouverte". Chacun apporte sa spécialité au chef Édouard qui tranche dans le vif, saupoudrant allègrement ses grains de sel à tout va, avant de renvoyer le serveur en coulisses après avoir jugé son assaisonnement trop fade.
Le public, bon enfant, est venu pour voir de près les célébrités. Il en a pour son argent. Il s’esclaffe à chaque jeu de mots, à chaque clin d'œil, à chaque gag. Donc la salle rit beaucoup. L'acteur s'emballe, accélère, en rajoute, brode et rebrode, continue sans faiblir, étouffant ses propres fous rires.
Édouard Baer applique à la lettre le conseil qu'Isabelle Nanty lui a donné à ses débuts : soyez comme vous êtes, acceptez vos défauts.
Voulait-elle vraiment être comprise au premier degré ? Dire qu'il pouvait s'affranchir du regard d'un metteur en scène extérieur ? Certes l'homme enchaine les succès. Citons pour mémoire qu'il a reçu le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Cravate Club. Il a été maitre des cérémonies des festivals de Cannes 2008 et 2009. Miam miam était nominée parmi les meilleurs comédies aux Molières 2010. Ce sont Les 39 Marches de John Buchan d'après le film éponyme d'Alfred Hitchcock qui l'ont emporté. (ceux qui veulent relire le compte-rendu de la soirée peuvent cliquer là)
Mais tout de même .... avoir de bons ingrédients ne dispense pas de suivre une recette. On ne peut pas jeter tout pêle-mêle dans la marmite. C'est par là que le spectacle pêche : on ne voit pas distinctement le fil conducteur, hormis celui de présenter des performances d'acteurs, et particulièrement celles d'Édouard Baer au centre d'un spectacle sportif combinant trois disciplines : le théâtre, le chant et la danse. Cette manie de sonoriser tous les dialogues est exaspérante. Le spectateur est littéralement bombardé de sons. Les salles sont conçues pour qu'on se passe de ces engins qui ne se justifient que pour les moments chantés. Allez, je passe le micro à Édouard Baer pour illustrer comment il défend son bout de gras dans cet extrait, assez représentatif.
Vous aurez remarqué Atmen Kelif, alias monsieur Sémir, qui est formidable à plusieurs moments ... quand il a la parole.
L'essentiel était réuni pour qu'on fasse un excellent dîner. Peut-être qu'avec un peu d'allègement le service aurait été moins lourd. Ces plats là ne donnent pas envie d'être repassés. C'est dommage.
Reste que l'acteur est réellement capable du meilleur. je l'ai surpris en pleine promo de son dernier film, Mon Pote, dire qu'il fait tout un travail sur la modestie en ce moment (cela ne s'invente pas !). Et je conviens volontiers qu'il m'a touchée dans l'interprétation qu'il y fait d'un patron de presse au grand cœur et au caractère bien trempé. Un rôle sur mesure pour sa forte personnalité. J'irai le voir avec plaisir.
J'ai vu Miam miam au Centre d'art et de culture de Meudon qui célèbre avec panache son dixième anniversaire en offrant au public une programmation alléchante, où se côtoient de "grands" noms et d'autres un peu moins. Je salive d'avance d'y retourner pour voir Michèle Guigon (que j'ai découverte il y a longtemps aux côtés de Jérome Deschamps). Ne loupez pas la Vie va où ? !
Pour vous convaincre regardez-la ...
La vie va où ? par Michèle GuiGonDe qui je parle ? Mais d'Édouard Baer qui signe le texte et la mise en scène de Miam, miam dont il interprète le plus gros morceau. Et si vous ne le voyez pas sur mes photos c'est parce que j'ai bien noté qu'il ne perdait pas une miette de ce qui se passait sur le plateau comme dans la salle ... Pas question de me faire remarquer (soit dit en passant je souris quand on me demande de ne pas prendre de photos ... pour ensuite me solliciter pour que je les donne parce qu'on les trouve intéressantes, ce que je fais toujours volontiers. Il y a même un cliché qui fait ainsi la couverture d'un livre.)
Je parie qu'à l'instar du couple Poiret/Serrault le duo Baer/Lionel Abelanski enjolive ses tirades d'un soir à l'autre. Dans les dernières représentations, la Cage aux Folles se prolongeait d'une demi-heure supplémentaire par rapport aux premières alors que traditionnellement les spectacles "gagnent" au contraire quelques minutes. Je parie aussi qu'on ne sert pas Miam Miam deux soirs de suite de la même façon. J'ai eu l'impression le jour de ma venue qu'une large part était accordée (intentionnellement d'ailleurs) à l'improvisation.
Les plats arrivent sur le mode "table ouverte". Chacun apporte sa spécialité au chef Édouard qui tranche dans le vif, saupoudrant allègrement ses grains de sel à tout va, avant de renvoyer le serveur en coulisses après avoir jugé son assaisonnement trop fade.
Le public, bon enfant, est venu pour voir de près les célébrités. Il en a pour son argent. Il s’esclaffe à chaque jeu de mots, à chaque clin d'œil, à chaque gag. Donc la salle rit beaucoup. L'acteur s'emballe, accélère, en rajoute, brode et rebrode, continue sans faiblir, étouffant ses propres fous rires.
Édouard Baer applique à la lettre le conseil qu'Isabelle Nanty lui a donné à ses débuts : soyez comme vous êtes, acceptez vos défauts.
Voulait-elle vraiment être comprise au premier degré ? Dire qu'il pouvait s'affranchir du regard d'un metteur en scène extérieur ? Certes l'homme enchaine les succès. Citons pour mémoire qu'il a reçu le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Cravate Club. Il a été maitre des cérémonies des festivals de Cannes 2008 et 2009. Miam miam était nominée parmi les meilleurs comédies aux Molières 2010. Ce sont Les 39 Marches de John Buchan d'après le film éponyme d'Alfred Hitchcock qui l'ont emporté. (ceux qui veulent relire le compte-rendu de la soirée peuvent cliquer là)
Mais tout de même .... avoir de bons ingrédients ne dispense pas de suivre une recette. On ne peut pas jeter tout pêle-mêle dans la marmite. C'est par là que le spectacle pêche : on ne voit pas distinctement le fil conducteur, hormis celui de présenter des performances d'acteurs, et particulièrement celles d'Édouard Baer au centre d'un spectacle sportif combinant trois disciplines : le théâtre, le chant et la danse. Cette manie de sonoriser tous les dialogues est exaspérante. Le spectateur est littéralement bombardé de sons. Les salles sont conçues pour qu'on se passe de ces engins qui ne se justifient que pour les moments chantés. Allez, je passe le micro à Édouard Baer pour illustrer comment il défend son bout de gras dans cet extrait, assez représentatif.
Vous aurez remarqué Atmen Kelif, alias monsieur Sémir, qui est formidable à plusieurs moments ... quand il a la parole.
L'essentiel était réuni pour qu'on fasse un excellent dîner. Peut-être qu'avec un peu d'allègement le service aurait été moins lourd. Ces plats là ne donnent pas envie d'être repassés. C'est dommage.
Reste que l'acteur est réellement capable du meilleur. je l'ai surpris en pleine promo de son dernier film, Mon Pote, dire qu'il fait tout un travail sur la modestie en ce moment (cela ne s'invente pas !). Et je conviens volontiers qu'il m'a touchée dans l'interprétation qu'il y fait d'un patron de presse au grand cœur et au caractère bien trempé. Un rôle sur mesure pour sa forte personnalité. J'irai le voir avec plaisir.
J'ai vu Miam miam au Centre d'art et de culture de Meudon qui célèbre avec panache son dixième anniversaire en offrant au public une programmation alléchante, où se côtoient de "grands" noms et d'autres un peu moins. Je salive d'avance d'y retourner pour voir Michèle Guigon (que j'ai découverte il y a longtemps aux côtés de Jérome Deschamps). Ne loupez pas la Vie va où ? !
Pour vous convaincre regardez-la ...
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Ce sera le mardi 25 janvier à Meudon (92100) 15 boulevard des Nations-Unies, tel 01 49 66 68 90. Pour connaitre les dates de la tournée voir le site de l'artiste.
1 commentaire:
Beaucoup d'auto-dérision dans cet extrait, il me semble. Assurément il ne cache pas ses défauts
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