La Fashion Week bat son plein, prétexte pour moi à découvrir une créatrice française et talentueuse, en marge d'un défilé qui a eu lieu à deux pas de l'endroit où elle est venue présenter sa nouvelle collection.
La notoriété s'est construite sur les ceintures (Belt en anglais) qui a donné à Amélie l'idée du nom de la marque, sorte de pied de nez au capitaine Haddock dont l'injure favorite restera toujours Tonnerre de Brest.
Si Tintin est belge, son acolyte, en tant que descendant du chevalier François de Hadoque, capitaine de marine sous Louis XIV est un digne représentant de la France ... Comme un hasard n'est jamais seul, il se trouve que c'est à cause de ce roi que l'état américain porte le nom de Louisiane, que Amélie est née aux États-Unis, à Lake Charles, et qu'elle a eu en quelque sorte naturellement envie de nommer chaque modèle d’une ville de Louisiane. La boucle est bouclée.
De haut en bas ce sont les modèles Monroe, Goldonna (en version blanche), Campti, Lulling, Scott et Catahoula.
La marque existe depuis deux ans et elle est bel et bien française. Styliste pour les Tissages de Charlieu, une entreprise du nord de la Loire, spécialisée en tissage depuis plus d’un siècle, Amélie Gacon a eu l'opportunité de créer sa propre entreprise, en modèle start-up au sein de celle où elle continue de créer des tissus, mais désormais en télétravail. Cette réussite a été rendue possible grâce au soutien d’Eric Boël, PDG des Tissages de Charlieu qui encourage ses salariés à innover, s’adapter aux nouveaux marchés et créer leur propre entreprise.
Les tissages de Charlieu affichent d'ailleurs un dynamisme très réjouissant, avec la créations de 700 nouveaux tissus par mois, entrant ainsi en concurrence très positive avec le marché asiatique. Le coton est biologique (Létol) et n'est pas récolté par des enfants, l'entreprise y veille.
En s'associant avec un collègue tout aussi passionné de textile mais affichant des compétences commerciales, Amélie a eu envie de créer une marque d’accessoires différente : une ligne de ceintures pour femmes et hommes, 100% made in France qui soit aussi une marque responsable.
Les modèles sont réalisés en tissus jacquard, tous uniques et imaginés par Amélie, et tissés à Charlieu, en 110 cm (taille standard), mais qui peuvent être réalisées sur commande en 130 cm. Ils sont réversibles et surtout modulables, puisqu'on peut opter pour une boucle argent vieilli ou bronze vieilli, évidée pour laisser apparaître la ceinture comme un tableau, ou bien avec le logo Tonnerre de Belt embossé sur la boucle. Là encore c'est la Louisiane qui a inspiré la jeune femme parce que tous les américains portent ce genre de dispositif. Le clipsage permet aussi d'ajuster à la perfection la ceinture à la taille de l'utilisateur. Les boucles, siglées TDB, sont confectionnées en Italie. En revanche c'est à l'ESAT de St-Chamond (42) que sont réalisées les coutures des ceintures, ce qui témoigne de la volonté de Tonnerre de Belt d'agir en tant que marque solidaire et citoyenne.
Une centaine de modèles existent déjà. Mais Amélie ne manquera pas de créativité pour imaginer encore de nouveaux designs. Elle qui, pour les tissages de Charlieu, dessine de gigantesques animaux fantastiques, parvient tout aussi bien à peaufiner le détail avec l'objectif de permettre à ses clients d'accessoiriser leurs tenues de jour comme en soirée : pétillant, sportif, classique, coloré, sobre, mat, brillant… il y a forcément un modèle qui est fait pour chacun de nous.
Après les ceintures sont arrivées les manchettes, et des pochettes pour les transporter en les protégeant. De bas en haut on découvre le modèle Scott (parfaitement assortie à l'avant-dernière ceinture de la première photo), puis Monroe, que l'on voit en deux couleurs différentes. Dans celle du milieu c'est plutôt la coquille qui est remarquée alors que dans l'autre version c'est le point qui ressort davantage. On voit que le tissage ne raconte plus du tout la même histoire.
Coté ceintures, on remarque Goldonna (qui est le modèle préféré pour son allure cuir, surtout en version noire comme on le verra plus bas), encore Monroe, Scott, Houma puis de nouveau Monroe, en parfaite harmonie avec la manchette photographiée à coté, au centre.
N'allez pas croire que la marque s'est focalisée sur les couleurs tendres. Elle ose le noir, qui peut être associé au turquoise (Campti), au rose vif (Addis) ou au blanc (Kenner), et devenir très graphique en ceinture (Many autour du flamand rose).
La créatrice a pensé aux hommes, aussi bien avec ces manchettes (Kenner, Zacharie, Monroe, Eunice) qu'avec les ceintures, avec bien sur Goldonna, cette fois en noir, ou même Talluhah, plus fantaisie, que l'on voit très bien avec des baskets étoilées elles aussi et la manchette Alexandria.
Et pour témoigner qu'une ceinture se porte aussi bien avec un jean qu'une robe nous en avons la démonstration avec celle-ci, encore le modèle Goldonna.
Tout fait envie. Vous allez penser qu'il est difficile de choisir. Pas tant que ça. Parce que le système ingénieux de boucle permet de faire coulisser le tissu préféré, et de l'assortir à sa tenue. On peut ainsi coordonner à l'extrême, en allant jusqu'au bracelet qui est fixée sur un support en laiton qui s'adapte à tous les poignets.
Vous pouvez commander sur le site de Tonnerre de Belt (49€ la ceinture, 29 la manchette). Mais si vous voulez voir et toucher avant d'acquérir il existe une cinquantaine de boutiques dépositaires, peut-être à un autre tarif cependant. Par exemple, rien que pour Paris :
- La Citadelle au 1, rue des Trois Frères Paris 18ème 01 42 52 21 56
- La Passerelle au 48 quai de Jemmapes Paris 10ème 01 42 00 09 59
- Gab & Jo au 28, rue Jacob Paris 6ème 06 01 76 08 71
Chaque saison on découvrira une nouvelle collection de ceintures, toujours en tissus jacquard, et à la pointe des dernières tendances. Pour le Printemps-Eté qui arrive les fleurs sont encore là, mais à coté du nude, rose poudré comme le modèle sur la robe l'illustre à la perfection.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire