Audrey Siourd aime tant la lecture qu'elle travaille dans le secteur de l'édition, et que même lorsqu'elle s'adonne à une passion, elle demeure fidèle au secteur du livre.
Elle prend, depuis trois ans déjà, des instantanés de femmes lisant dans le métro.
Il en résulte une série de portraits qui sont accrochés à la Galerie de la Villa des Arts, du 22 février au 5 mars 2017.
La RATP avait exposé ce travail dans l’espace VIP du Salon du livre en 2015. Les voici offerts au regard du grand public.
Dépêchez-vous car après il faudra disposer d'un compte sur Instagram pour les retrouver, et suivre les nouveautés.
Tout a commencé avec une femme aux cheveux carmin qui s’est assise en face d'elle dans le métro et a ouvert un livre. Audrey raconte l'évènement : quelque chose de puissant émanait d’elle. Une force dans sa concentration m’a captivée. Elle semblait indifférente au brouhaha alentour. J’ai eu envie de la photographier. Le lendemain, une autre lectrice s’est installée près de moi. Le surlendemain, une autre encore. L’idée de faire une série de portraits de femmes lisant dans le métro est devenue une évidence.
Audrey, utilise son téléphone portable, par discrétion, d'une part pour ne pas interrompre les femmes dans leur lecture, et aussi pour garantir la spontanéité et éviter la pose. Néanmoins, l'artiste demande toujours une autorisation de publication.
Les prises de vue sont de très belle qualité. Aucune n'est anecdotique. Chacune raconte un histoire, parfois secrète, parfois aisément décryptable même s'il s'agit toujours d'anonymes. La légende peut être simple, comme le titre du roman ou indiquer la ligne du métro concerné, voire les deux.
Certaines lignes sont plus représentées, simplement parce qu'Audrey les emprunte quotidiennement, toujours à l'affut de l'objet de ses recherches, que la liseuse soit assise dans un wagon, ou en équilibre précaire attendant la prochaine rame.
Je ne sais pas si le temps de lire est réellement du temps volé, comme l'écrivait Daniel Pennac dans son livre Comme un roman en ajoutant c'est sans doute pour laquelle le métro se trouve être la plus grande bibliothèque du monde.
En tout cas c'est du temps qui pourrait être perdu et le métro se trouve être un terrain d'investigation formidable pour quelqu'un qui sait aussi bien regarder qu'Audrey.
Et on remarque que la façon de lire est particulière à chacune.
En tout cas c'est du temps qui pourrait être perdu et le métro se trouve être un terrain d'investigation formidable pour quelqu'un qui sait aussi bien regarder qu'Audrey.
Et on remarque que la façon de lire est particulière à chacune.
Le vernissage a forcé l'admiration parce que l'exposition est conçue comme un voyage initiatique qui commence au rez-de-chaussée pour se poursuivre au sous-sol en entremêlant photographies et une bande-son originale (lectures de textes, ambiances sonores et petites pièces musicales composées par Audrey Siourd & Céline du Chéné (metteuse en son et reporter à France Culture)et dont on peut avoir un aperçu ici. Car Audrey est aussi musicienne ... pianiste, compositrice et parolière.
Des chaises, disposées face à face, comme dans une rame de métro, ou des coussins au ras du sol, invitent à prendre en mains un des nombreux livres mis à disposition. Il est également recommandé d'écouter alors la bande-son concoctée spécialement comme un patchwork sonore pour apprécier encore plus les photographies.
On pouvait ensuite prolonger le soir du vernissage par une escale gourmande en commandant à Richard une de ses trois spécialités de hot-dog : l'Original de New York, le Hula de Honolulu ou le Festif de Bangkok, qui eut ma préférence.
Richard's Hot Dog était arrivé dans l'après-midi avec son triporteur orange vif et assembla en direct les hot-dogs à la demande.
En repartant, par le métro ... évidemment, je n'ai pas pu résister. L'occasion était trop belle. Pour une fois que la rame n'est pas remplie que d'acharnés du black mirror pianotant, jouant ou faisant partager d'une voix criarde des conversations dont on n'a que faire. Ce n'est pas un livre que j'ai sorti de mon sac mais le smartphone ... et j'ai commencé à espionner moi aussi;
Les liseuses de bonne aventureInstantanés de femmes qui lisent dan le métro
Exposition visuelle et sonore par Audrey Siourd
Du 22 février au 5 mars 2017
Entrée libre tous les jours de 16 à 20 heures
Galerie de la Villa des Arts
15 rue Hégésippe Moreau, Paris 18 ème
(métro La Fourche ou Place de Clichy)
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