Myriam Chirousse, dont j'avais adoré Le Sanglier, revient avec une autre histoire de famille, qui se déroule cette fois dans le monde privilégié d'une résidence haut de gamme de la Côte d’Azur. Tout est dans les apparences et elles sont trompeuses.
Le cadre serait idyllique s'il n'y avait pas Une ombre au tableau de la cage dorée où s'installe la famille de Melissa.
Est-ce parce que la jeune femme est ostéopathe qu'elle est si intuitive ? Elle a développé un don particulier qui pourrait devenir un handicap, celui de trouver le cheveu sous le papier chez tout le monde et à tout instant ? Elle fait à elle-même des observations anecdotiques qui s'avèrent être des signaux (de détresse ...).
Le roman évolue assez vite dans l'univers du thriller psychologique, dans une atmosphère qui fait penser à un film de François Ozon. Il est assez bien résumé par l'auteure (p. 159) comme le récit d'un long dérapage sur les bandes blanches du quotidien, lesquelles sont très glissantes, comme tout un chacun peut en avoir fait l'expérience un jour de pluie ou de verglas.
La piscine qui illustre la couverture est un lieu stratégique. Un rêve qui peut virer au cauchemar si on cache une vérité qui n'est pas encourageante. C'est ce que fait Greg Delgado, employé de banque, lorsqu'il veut convaincre sa femme d'acheter la villa qu'il vient de visiter. Lui dire qu’un enfant s’est noyé dans la piscine ferait capoter son projet.
Le couple emménage. La chaleur devient caniculaire. Melissa souffre de maux de tête provoqués par les choses tapies dans les coins ténébreux de la conscience. Elle supporte mal l'arrogance de la réussite. Son intuition voudrait la mettre en garde contre Edith, la présidente de la copropriété qui semble avoir le bras très long. Mais pour cela il faudrait qu'elle-même n'ait rien à cacher.
Melissa aura de quoi s'inquiéter ... l'écriture de Myriam Chirousse est très psychologique. Elle a l'art de donner envie de tourner les pages : il est des nuit où le tic-tac des horloges ralentit et le temps s'enroule sur lui-même comme un serpent sous une souche jusqu'à ne plus bouger. Tout se mélange dans le noir, les âges de la vie s'agglutinent en une seule boule d'existence qui vous colle aux doigts comme de la pâte à pain. (p. 73)
Née à Cagnes-sur-mer en 1973, Myriam Chirousse a suivi des études de lettres et de philosophie tout en écrivant, en parallèle, ses premiers contes pour enfants et des nouvelles. En 2000, elle quitte la France pour l'Espagne où elle travaille comme professeur de français et traductrice. Son premier roman, Miel et vin, paraît en 2009. De retour en France, elle se consacre à la traduction et à l'écriture. Elle a publié Le Cantique des Elfes (2011, roman jeunesse), La Paupière du Jour (2013) Le Sanglier (2016).
Une ombre au tableau de Myriam Chirousse, chez Buchet-Chastel, en librairie depuis le 5 avril 2018
Le cadre serait idyllique s'il n'y avait pas Une ombre au tableau de la cage dorée où s'installe la famille de Melissa.
Est-ce parce que la jeune femme est ostéopathe qu'elle est si intuitive ? Elle a développé un don particulier qui pourrait devenir un handicap, celui de trouver le cheveu sous le papier chez tout le monde et à tout instant ? Elle fait à elle-même des observations anecdotiques qui s'avèrent être des signaux (de détresse ...).
Le roman évolue assez vite dans l'univers du thriller psychologique, dans une atmosphère qui fait penser à un film de François Ozon. Il est assez bien résumé par l'auteure (p. 159) comme le récit d'un long dérapage sur les bandes blanches du quotidien, lesquelles sont très glissantes, comme tout un chacun peut en avoir fait l'expérience un jour de pluie ou de verglas.
La piscine qui illustre la couverture est un lieu stratégique. Un rêve qui peut virer au cauchemar si on cache une vérité qui n'est pas encourageante. C'est ce que fait Greg Delgado, employé de banque, lorsqu'il veut convaincre sa femme d'acheter la villa qu'il vient de visiter. Lui dire qu’un enfant s’est noyé dans la piscine ferait capoter son projet.
Le couple emménage. La chaleur devient caniculaire. Melissa souffre de maux de tête provoqués par les choses tapies dans les coins ténébreux de la conscience. Elle supporte mal l'arrogance de la réussite. Son intuition voudrait la mettre en garde contre Edith, la présidente de la copropriété qui semble avoir le bras très long. Mais pour cela il faudrait qu'elle-même n'ait rien à cacher.
Melissa aura de quoi s'inquiéter ... l'écriture de Myriam Chirousse est très psychologique. Elle a l'art de donner envie de tourner les pages : il est des nuit où le tic-tac des horloges ralentit et le temps s'enroule sur lui-même comme un serpent sous une souche jusqu'à ne plus bouger. Tout se mélange dans le noir, les âges de la vie s'agglutinent en une seule boule d'existence qui vous colle aux doigts comme de la pâte à pain. (p. 73)
Née à Cagnes-sur-mer en 1973, Myriam Chirousse a suivi des études de lettres et de philosophie tout en écrivant, en parallèle, ses premiers contes pour enfants et des nouvelles. En 2000, elle quitte la France pour l'Espagne où elle travaille comme professeur de français et traductrice. Son premier roman, Miel et vin, paraît en 2009. De retour en France, elle se consacre à la traduction et à l'écriture. Elle a publié Le Cantique des Elfes (2011, roman jeunesse), La Paupière du Jour (2013) Le Sanglier (2016).
Une ombre au tableau de Myriam Chirousse, chez Buchet-Chastel, en librairie depuis le 5 avril 2018
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