(mis à jour le 15 septembre 2019)
Le court-métrage est un genre hélas peu représenté dans les salles de cinéma et Carline Diallo, la Déléguée générale du Festival Paysages de Cinéastes a grandement raison de lui accorder une place importante, tant pour le public scolaire (mais vous pouvez, adultes, venir aux séances) que pour les adultes. C'est une vraie mise à l'honneur.
Il y a eu hier un ciné-contes durant lequel les enfants ont pu découvrir un programme de 4 petits films d'animation sur le ciel et les étoiles, accompagnés par la conteuse Charlotte Gilot.
La compétition jeune public est ouverte aux écoles de la ville qui vont envoyer de nombreuses classes comme chaque année. Je ne signalerai qu’un seul des 4 films, celui qui s’intitule Loups tendres et loufoques et qui est composé de 6 courts-métrages d'animation.
Le regard de l'enfant est guidé par la chouette du cinéma. Ce programme réalisé par Arnaud Demuynck, Producteur et réalisateur de La Chouette du cinéma, commence par deux adaptations d’albums de Mario Ramos, un auteur-illustrateur si talentueux de l’Ecole des loisirs, parti prématurément. Réalisés par Anaïs Sorrentino et Arnaud Demuynck (qui assure aussi le scénario), ce sont C’est moi le plus fort, et C’est moi le plus beau, que j’avais d'ailleurs eu la chance de voir en avant-première il y a quelques jours au cours de la présentation de la rentrée littéraire de cette maison d'édition. On y retrouve l’univers de ses livres, et leur humour décapant, et néanmoins à la portée des enfants dès l’âge de 3 ans.
Le loup se promène dans la forêt, persuadé de ses qualités, jusqu'à ce qu'il rencontre un petit crapaud de rien du tout. La voix est for sympathique et on entend des dialogues rimés. La richesse lexicale de C'est moi le plus beau est à souligner et bien entendu l'humour au second degré.
Nous avons visionné ensuite Trop petit loup dont la création graphique, la direction artistique et le montage sont assurés par Pierre Mousquet. Cette fois l'animal estime qu'il est assez grand pour chasser tout seul et qui fera un apprentissage difficile mais instructif avec la bienveillance de son papa. Pour le réaliser, Arnaud Demuynck s'est largement inspiré d'un conte traditionnel russe "Le loup idiot". C'est lui qui fait la voix du cheval.
Le retour du grand méchant loup est à regarder au second degré. Le loup déchante lorsqu’il croise le Petit Chaperon rouge en route vers la maison de sa Mère-Grand, avec un plateau de petits choux. Les temps changent, lui lance la fillette. C’est en effet ce qu’il découvrira en rencontrant Mère-Grand et le garde-chasse... La réalisation, la création graphique et l'animation sont de Pascale Hecquet sur un scénario d'Arnaud Demuynck qui assure la voix du loup.
J'ai beaucoup aimé Grand loup et petit loup, adapté de l'album de Nadine Brun-Cosme et Olivier Tallec (Flammarion Jeunesse) par Rémi Durinqui (réalisation, scénario, montage, direction artistique).
Il démontre à quoi mène l'égoïsme et combien l'amitié peut rompre la solitude.
Pour terminer, Arnaud Demuynck a conçu le scénario de sa version de la chanson enfantine Promenons-nous dans les bois.
Il en a confié la réalisation, l'animation et le montage à Hugo Frassetto et la musique à Alexandre Brouillard.
Loups tendres et loufoques est vraiment une série très réussie autour de l'imaginaire du loup et je la recommande chaleureusement. Sortie en salle le 16 octobre 2019.
Pour les adultes, je regrette qu’il n’y ait qu’une séance, mais elle rassemble évidemment les 6 courts métrages en compétition et c'était ce soir mercredi 11 septembre à 20 h 30. Nous avons vu :
- Le chat qui pleure, de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol : Puni par sa mère, un garçon de dix ans qui déteste son petit frère est forcé de passer un après-midi avec un vieil homme inquiétant. Le garçon va recevoir une leçon de vie en découvrant le terrible secret du vieil homme. Coproduit par Folimage, je ne suis pas étonnée de lire au générique la participation de Jacques-Rémy Girerd (voix de l'enfant).
- La nuit de Naïs Graziani (qui lui a valu le grand prix international du Festival Off de Cannes, catégorie cinéma, qui récompense les espoirs de la réalisation.
- Skin de Guy Nattiv : Après une journée au bord d’un lac, ponctuée de concours de tirs, Jeffrey, Christa et leur fils Troy, s’arrêtent dans un supermarché d’une ville ouvrière sur la route du retour. À la caisse, un homme noir sourit au petit garçon. Cet acte anodin sera le point de départ d’une guerre impitoyable entre deux gangs. Il a obtenu l'Oscar 2019 du Meilleur Court Métrage (Fiction) et ce fut mon coup de coeur. ll ne faut pas confondre ce court avec un autre, intitulé pareillement et réalisé lui aussi par Guy Nattiv, en préfiguration de son long métrage sorti en 2018 qui raconte l'histoire vraie du skinhead américain Bryon Widner qui était sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI. Il change de vie après avoir rencontré Julie, mais son passé revient à la surface, révélé par ses tatouages.
- Beautiful Loser de Maxime Roy : Michel, ancien junky en sevrage, fait les quatre-cents coups avec son fils Léo âgé de dix-sept ans, tout en essayant de gérer tant bien que mal le bébé qu'il vient d'avoir avec son ex, Hélène (Romane Bohringer). Mais les années de défonce ne l’ont pas laissé indemne.
- Mama lova de Jeff Taver, co-écrit avec Latigone N'Goma pour montrer le courage des femmes et aussi que l'on peut agir par elles contre les violences entre bandes. Le film a été tourné dans le quartier des Groux à Fresnes.
- Le coeur de pierre d'Olivier Binder : Pierre mène une vie solitaire de jeux et d’alcool. Un jour, il gagne le grand jackpot de son site de poker et décide alors de tout quitter pour recommencer sa vie sous le soleil de Provence. mais les choses ne vont pas tourner comme il le pense.
C'est Mama Lova qui a obtenu le plus de voix. Il sera de plus programmé au moment de sa sortie en salle avant les séances de Papicha film récompensé par le Grand jury.
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