Christine Beauchemin-Flot a mis en lumière ce soir ceux qui oeuvrent avec elle pour que fonctionnent les quatre salles obscures du Sélect d'Antony : David et Corinne à la billetterie, Pascal et Abdelhakirm en cabine, Jérémy à la médiation culturelle, Christiane, Corinne et Philippe à l'administration.
De fidèles cinéphiles étaient pressés de découvrir les films qui vont être à l'affiche de ce cinéma d'art et d'essai dans les prochaines semaines. J'ai repéré Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier, Jumanji, La belle époque, La reine des neiges II, Les misérables de Ladj Li, Maléfique, Shaun le mouton (La ferme contre attaque) Sorry we missed you de Ken Loach, Trois jours et une vie, Un jour de pluie à New York, Un petit air de famille et bien entendu Les hirondelles de Kaboul auquel j'ai consacré l'article d'hier.
Christine Beauchemin-Flot a composé un programme qui satisfera tous les goûts et beaucoup de films font envie. Plusieurs rencontres avec les réalisateurs sont déjà programmées. Vous pouvez en voir l'agenda sur le site du cinéma et il est fortement conseillé de réserver votre place à l'avance, ce qui permet d'avoir une idée de la jauge et de programmer le film dans une salle offrant un nombre de fauteuils suffisant.
Elle avait sélectionné, pour clôturer la soirée, un film-mystère dont le titre ne fut pas révélé, et qui ne fut introduit que par quelques mots, situant juste le contexte de sa découverte, à Cannes, hors compétition, et qui lui avait fait l'effet d'une bouffée d'oxygène.
Je l'approuve. C'est le type de film qu'on n'a pas envie d'expliquer mais qui pourtant ne peut pas se défendre tout seul, du moins devant ce qu'on appelle "le grand public".
J'ai relevé en quittant la salle des réflexions désabusées de spectateurs qui ont trouvé les premiers plans fatigants, qui se demandaient quel pouvait bien être le titre de cet ovni (Play a-t-on crié derrière nous) et qui jugeaient qu'il ne passerait pas à la postérité.
Play est un de ces mots qui, en anglais, comme en français, ont un double sens. A l'instar d'apprendre dont seul le contexte permet de saisir si on étudie ou si on enseigne. Play, c'est l'intitulé de la touche qui permet de lancer un programme, une musique ... un film. C'est aussi le verbe jouer où je lis la recommandation du réalisateur qui nous propose de nous amuser, comme il l'a fait avant nous.
A faire comme si ... c'était vrai. A chercher la réalité dans la fiction, et réciproquement. A me laisser prendre par le play-back d'Alain Chabat chantant la Bohème à la cuillère. Et surtout à apprécier au premier degré la dernière chanson du film, Ironic, chantée par Alanis Morissette et qui raconte le tragique destin d'un certain .... Monsieur Play :
Isn't it ironic, don't you think
N'est-ce pas ironique, vous ne pensez pas
Voyez comme ces quelques bribes sont en train de vous faire regretter de n'avoir vu ce film hier soir ? La bande-son est d'ailleurs incroyable, d'une longueur insensée, à la mesure des remerciements qui s'étirent comme un jour sans fin, témoignant du nombre des hommages contenus dans ce long-métrage.
Voulez-vous mon (propre) avis ? J'ai moi aussi été chahutée par la rapidité des plans des premières minutes dont la maladresse est touchante. L'annonce au générique d'Alain Chabat et de Noémie Lvovsky m'avaient mis la puce à l'oreille. J'avais aussi lu le nom d'Alice Isaaz qui jouait (si bien) la fille de Julie Depardieu dans Les Yeux jaunes des crocodiles, ce qui lui valut le Swann d’Or du Festival du film de Cabourg de la révélation féminine. Et puis à la production Dimitri Rassam (fils de Jean-Pierre Rassam, grand producteur, et de Carole Bouquet). Ce qu'on voulait me faire passer pour des rushs d'amateur ne pouvait pas être authentique. On allait se jouer de moi.
Et pourtant ... j'ai été bouleversée par la dispute des parents cachés derrière les figurines de Homer et Marjorie Simpson dont, pour une fois, on n'entendait pas les voix éraillées. J'ai revu avec émotion les images de la victoire des Bleus, du passage à l'an 2000 et j'ai revécu un instant la terrible tempête qui avait dévasté une grande partie de nos forêts juste la veille.
Plus tard les séquences de l'accident le jour de l'obtention du permis de conduire, celle du pédalo la nuit, et surtout celle du gâteau d'anniversaire ... d'une drôlerie inspirée des meilleurs sketchs de la bande des Nuls (mais qui serait un cauchemar dans la vraie vie) ont achevé de me convaincre que tout cela c'était de la triche.
Je n'ai pas pris ces vessies pour des lanternes. Play n'est pas le portrait d'une génération mais le clin d'oeil appuyé d'un réalisateur culotté qui a voulu préempter le genre du vrai-faux. Il le fait sans dossier de presse (évidemment puisque c'est un canular) mais avec grand talent. Vous voilà prévenus.
Mais s'il vous en faut davantage, je vous donnerais malgré tout le pitch du film et j'ajouterai même la bande-annonce (suivre le lien) :
En 1993, Max a 13 ans quand on lui offre sa première caméra. Pendant 25 ans il ne s’arrêtera pas de filmer. La bande de potes, les amours, les succès, les échecs. Des années 90 aux années 2010, c’est le portrait de toute une génération qui se dessine à travers son objectif.
Mais s'il vous en faut davantage, je vous donnerais malgré tout le pitch du film et j'ajouterai même la bande-annonce (suivre le lien) :
En 1993, Max a 13 ans quand on lui offre sa première caméra. Pendant 25 ans il ne s’arrêtera pas de filmer. La bande de potes, les amours, les succès, les échecs. Des années 90 aux années 2010, c’est le portrait de toute une génération qui se dessine à travers son objectif.
Play de Anthony Marciano
Avec Max Boublil (rôle de Max), Alain Chabat et Noémie Lvovsky (ses parents), Alice Isaaz (Emma), Malik Zidi, Arthur Perier-Pillu
Sortie le 30 octobre 2019
Producteurs Dimitri Rassam et Benjamin Elalouf
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