Si on ne m'avait pas poussée je n'aurais pas spontanément été voir un spectacle annoncé par une affiche aussi fade (elle figure à la fin de l'article) et qui laisserait croire que le spectacle sera monotone.
Deux hommes, amis d’enfance, pas encore vieux mais plus vraiment jeunes se réunissent chaque mois autour du même plat depuis des décennies pour refaire le monde et le point sur leurs existences. Mais ce soir l’un d’eux veut que l’autre lui rende le plus grand service qu’un homme peut demander à un autre, lui éviter la déchéance, la dépendance, l’oubli. Tandis que l’un plaide son cas avec un humour noir foncé, l’autre célèbre la vie, l’amitié, la sexualité. Les deux dévoilent leurs faiblesses, leurs failles, leur amour pour la vie et leurs proches.
Le pitch -comme on dit dans le jargon– ne m'avait pas emballée davantage et un enchaînement de contretemps m'avaient découragée.
J'ai fait taire toutes mes réticences pour donner sa chance à ces Pâtes à l'ail et bingo j'ai été conquise.
Par les dialogues dont les enchaînements sont maîtrisés pour surprendre le spectateur jusqu'au bout. Par l'audace des auteurs qui ne renoncent jamais à faire rire sur un sujet grave. Par le jeu des comédiens qui font oublier que nous sommes au théâtre. Par cette idée très astucieuse de passer à l'italien lorsque les deux copains se disputent ou quand l'émotion est trop forte. L'ensemble respire le vrai à un bémol près, l'apparente excellente santé de Vincent (Philippe Giangreco) dont la stature est incompatible avec la maladie mais c'est un détail et on ne pouvait pas lui demander de perdre autant de poids que Joaquin Phoenix pour tourner Joker.
Ils ont écrit cette pièce à trois mains (les comédiens et leur metteur en scène Jean-Carol Larrivé ci-dessus entre Bruno et Philippe), et ils ont eu bien eu raison de mettre tous, comme on dit, les mains à la pâte même si on pouvait supposer que Bruno, humoriste, scénariste et producteur de télévision, était tout à fait capable de le faire seul. Le texte est un savant dosage de répliques mordantes ou ironiques et de pensées philosophiques très simples mais fort justes. Par exemple quand Carlo (Bruno Gaccio) se fait traiter d'Abbé Pierre des coups d'un soir par Vincent, il se défend en faisant remarquer qu'un grand amour commence toujours par un premier jour. Il dira plus tard qu'un match n'est perdu que si on ne le joue pas. Et cette réplique qu'on aura tous envie de s'approprier : je ne mentais pas, j'étais flou.
Chacun a ses fêlures. La santé chez Vincent. La vie affective chez Carlo qui ne sait pas reconnaître le sentiment amoureux en lui. Ils ne revendiquent aucun héroïsme et pourtant sont capables de faire beaucoup au nom de l'amitié. C'est souvent cliché mais ça fonctionne. Et j'ose les paraphraser en vous promettant que votre prochaine soirée parfaite sera celle de demain si vous allez les voir.
Je leur souhaite un succès de même ampleur que la chanson Tu vuo' fa' l'americano (Toi, tu veux faire l'Américain) écrite en 1956 en napolitain par Nicola Salerno dont les paroles emballèrent Renato Carosone qui en composa très vite la musique en combinant le swing et le boogie-woogie. Il la chantait en jouant du piano. Bruno Gaccio a choisi la guitare et c'est parfait.
Je ne raconterai pas la fin mais je peux vous donner le secret de Carlo pour réussir leur recette fétiche et donner ce goût si particulier aux pâtes à la napolitaine. Il faut les cuire al dente et pas comme le font les Français, même si il n'y a pas mort d'homme à louper la cuisson. Ce qui donne ce goût si particulier au plat ce sont les lamelles d'ail ultra fines et dorées dans l'huile
La pièce avait pourtant connu un certain succès à sa création à Lyon en mars dernier.
Deux hommes, amis d’enfance, pas encore vieux mais plus vraiment jeunes se réunissent chaque mois autour du même plat depuis des décennies pour refaire le monde et le point sur leurs existences. Mais ce soir l’un d’eux veut que l’autre lui rende le plus grand service qu’un homme peut demander à un autre, lui éviter la déchéance, la dépendance, l’oubli. Tandis que l’un plaide son cas avec un humour noir foncé, l’autre célèbre la vie, l’amitié, la sexualité. Les deux dévoilent leurs faiblesses, leurs failles, leur amour pour la vie et leurs proches.
Le pitch -comme on dit dans le jargon– ne m'avait pas emballée davantage et un enchaînement de contretemps m'avaient découragée.
J'ai fait taire toutes mes réticences pour donner sa chance à ces Pâtes à l'ail et bingo j'ai été conquise.
Par les dialogues dont les enchaînements sont maîtrisés pour surprendre le spectateur jusqu'au bout. Par l'audace des auteurs qui ne renoncent jamais à faire rire sur un sujet grave. Par le jeu des comédiens qui font oublier que nous sommes au théâtre. Par cette idée très astucieuse de passer à l'italien lorsque les deux copains se disputent ou quand l'émotion est trop forte. L'ensemble respire le vrai à un bémol près, l'apparente excellente santé de Vincent (Philippe Giangreco) dont la stature est incompatible avec la maladie mais c'est un détail et on ne pouvait pas lui demander de perdre autant de poids que Joaquin Phoenix pour tourner Joker.
Ils ont écrit cette pièce à trois mains (les comédiens et leur metteur en scène Jean-Carol Larrivé ci-dessus entre Bruno et Philippe), et ils ont eu bien eu raison de mettre tous, comme on dit, les mains à la pâte même si on pouvait supposer que Bruno, humoriste, scénariste et producteur de télévision, était tout à fait capable de le faire seul. Le texte est un savant dosage de répliques mordantes ou ironiques et de pensées philosophiques très simples mais fort justes. Par exemple quand Carlo (Bruno Gaccio) se fait traiter d'Abbé Pierre des coups d'un soir par Vincent, il se défend en faisant remarquer qu'un grand amour commence toujours par un premier jour. Il dira plus tard qu'un match n'est perdu que si on ne le joue pas. Et cette réplique qu'on aura tous envie de s'approprier : je ne mentais pas, j'étais flou.
Chacun a ses fêlures. La santé chez Vincent. La vie affective chez Carlo qui ne sait pas reconnaître le sentiment amoureux en lui. Ils ne revendiquent aucun héroïsme et pourtant sont capables de faire beaucoup au nom de l'amitié. C'est souvent cliché mais ça fonctionne. Et j'ose les paraphraser en vous promettant que votre prochaine soirée parfaite sera celle de demain si vous allez les voir.
Je leur souhaite un succès de même ampleur que la chanson Tu vuo' fa' l'americano (Toi, tu veux faire l'Américain) écrite en 1956 en napolitain par Nicola Salerno dont les paroles emballèrent Renato Carosone qui en composa très vite la musique en combinant le swing et le boogie-woogie. Il la chantait en jouant du piano. Bruno Gaccio a choisi la guitare et c'est parfait.
Je ne raconterai pas la fin mais je peux vous donner le secret de Carlo pour réussir leur recette fétiche et donner ce goût si particulier aux pâtes à la napolitaine. Il faut les cuire al dente et pas comme le font les Français, même si il n'y a pas mort d'homme à louper la cuisson. Ce qui donne ce goût si particulier au plat ce sont les lamelles d'ail ultra fines et dorées dans l'huile
Les pâtes à l'ail
De Bruno Gaccio, Philippe Giangreco et Jean-Carol Larrivé
Avec Bruno Gaccio et Philippe Giangreco
Du jeudi au samedi à 19 heures
Jusqu'au 31 décembre 2019
Théâtre La scène Parisienne
De Bruno Gaccio, Philippe Giangreco et Jean-Carol Larrivé
Avec Bruno Gaccio et Philippe Giangreco
Du jeudi au samedi à 19 heures
Jusqu'au 31 décembre 2019
Théâtre La scène Parisienne
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