Avant-hier je vous ai présenté le cadre du Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix. Le billet publié hier concernait les quatre expositions temporaires que l'on peut y voir jusqu'en février 2020. Aujourd'hui nous allons nous rendre à Hem, voir cette chapelle dont la visite est totalement complémentaire de l'exposition Traverser la lumière.
Très exactement à la Chapelle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face - 14 Rue de Croix, 59510 Hem qui est un lieu très important de l’art sacré de l’après guerre et très peu connu du grand public.
On pourrait passer dans la rue sans la remarquer parce qu’elle est en retrait et que son campanile à l’italienne (séparé de la chapelle) fait davantage penser à une cheminée d’usine, ce qui était volontaire de la part de l’architecte qui voulait marquer la simplicité mais qui fit scandale à l'époque. Et pourtant une citation de la "petite Thérèse" est gravée sur chaque cloche, fondue à Annecy. Il sonne à notre arrivée, et c'est une première émotion.
Elle a été construite entre 1956 et 1958 sous l’initiative de Philippe Leclercq, industriel textile à Roubaix, qui voulait disposer d'un lieu de culte à proximité de sa résidence, qui se trouvait elle-même dans un quartier ouvrier.
Sa statue est discrète devant la haie bordant la parcelle. Cette chapelle s'est intégrée à partir de 1956 dans une ancienne cour de ferme qui forme un béguinage. La simplicité de sa forme rappelle une grange, évoquant une crèche.
La chapelle a été dessinée par l'architecte suisse Hermann Baur (école de Le Corbusier), et regroupe de nombreuses œuvres d'art moderne dont beaucoup de musées pourraient avoir envie de posséder. On entre en franchissant un porche dont la voute est recouverte d'une mosaïque intitulée Alléluia et qui se prolonge à l'intérieur de l'édifice. On est subjugué par la lumière qui traverse les deux murs de vitraux qui se font face, de part et d’autre de l’allée centrale, réalisés en béton armé par Alfred Manessier.
De grands artistes sont intervenus. Le peintre Manessier s'est joint à l'architecte suisse dès décembre 1954, afin de réaliser une synthèse d'arts. Le sculpteur Eugène Dodeigne a réalisé la statue de Sainte Thérèse, l'autel, le tabernacle et la croix de fer forgé, ainsi que les fonds baptismaux. Une relique (très petite, un disque de deux centimètres de diamètre, scellée pour la protéger d'un vol éventuel) est visible sur la poitrine de la statue.
En s'approchant de l'autel on remarque que la pierre est marquée d'une croix de Malte sculptée en creux sur le bord gauche du plateau, rappelant que l'appartenance de Philippe Leclercq à l'ordre de Malte. La tapisserie représentant la Sainte Face (dont l’original est au musée du Vatican) d'après un carton de Georges Rouault a été tissée par le couple de tisserands Jacques et Bilou Plasse-Le Caisne dans les ateliers d'Aubusson.
Les deux tombes des époux Leclercq se trouvent cote à cote sur la gauche de l'autel
La chapelle contient deux murs de vitraux réalisé par Alfred Manessier. Ils symbolisent la vie de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus à laquelle la chapelle est dédié. Le vitrail ouest représente "L'arbre de vie". Il reprend de manière stylisée les arbres taillés en espalier à l'extérieur de la chapelle. Les couleurs rappellent la vie de la sainte, depuis son enfance sur la droite, à sa mort sur la gauche : le rouge pour la souffrance, le violet pour la spiritualité, le jaune et le blanc pour la lumière et le bleu pour la vie. Manessier a apporté un soin extrême à la réalisation. Il a fait refaire 3 fois le verre rouge du centre dont la teinte ne le satisfaisait pas.
Une particularité intéressante est la présence de deux autels pour permettre la célébration traditionnelle (dos à l'assemblée) et selon le rite renouvelé par Vatican II face à l'assemblée alors que la construction est antérieure à Vatican II : les concepteurs avaient anticipé le changement liturgique.
Le confessionnal, ouvert, est lui aussi très novateur.
En partant, j'ai été surprise par un petit vitrail, également dessiné par Manessier, mais dont personne ne connait la signification.
La chapelle fut consacrée en 1958 par le Cardinal Achille Liénart, évêque de Lille. Et c'est en juin 2012 qu'elle et son emprise furent classées Monument historiques. C’est un lieu qui vit intensément culturellement mais encore aussi cultuellement puisque la messe y est dite tous les mercredis soirs.
La culture est très présente dans le Nord. Si j’avais eu plus de temps j’aurais pu aller aussi à La Manufacture ou à La Condition Publique (tous deux aussi à Roubaix), au Musée des Beaux-Arts de Lille, ou encore au Fresnoy et à l’IMA de Tourcoing mais il fallait se focaliser et c’est au Muba Eugène-Leroy, puisque c’est ainsi qu’on appelle le musée des Beaux-Arts de Tourcoing depuis 2009 que j’ai terminé la journée et qui fera l'objet du quatrième et dernier volet de ce reportage entrepris dans le cadre de l'émission Une journée à ... que je produis et anime sur Needradio.
Très exactement à la Chapelle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face - 14 Rue de Croix, 59510 Hem qui est un lieu très important de l’art sacré de l’après guerre et très peu connu du grand public.
On pourrait passer dans la rue sans la remarquer parce qu’elle est en retrait et que son campanile à l’italienne (séparé de la chapelle) fait davantage penser à une cheminée d’usine, ce qui était volontaire de la part de l’architecte qui voulait marquer la simplicité mais qui fit scandale à l'époque. Et pourtant une citation de la "petite Thérèse" est gravée sur chaque cloche, fondue à Annecy. Il sonne à notre arrivée, et c'est une première émotion.
Elle a été construite entre 1956 et 1958 sous l’initiative de Philippe Leclercq, industriel textile à Roubaix, qui voulait disposer d'un lieu de culte à proximité de sa résidence, qui se trouvait elle-même dans un quartier ouvrier.
Sa statue est discrète devant la haie bordant la parcelle. Cette chapelle s'est intégrée à partir de 1956 dans une ancienne cour de ferme qui forme un béguinage. La simplicité de sa forme rappelle une grange, évoquant une crèche.
La chapelle a été dessinée par l'architecte suisse Hermann Baur (école de Le Corbusier), et regroupe de nombreuses œuvres d'art moderne dont beaucoup de musées pourraient avoir envie de posséder. On entre en franchissant un porche dont la voute est recouverte d'une mosaïque intitulée Alléluia et qui se prolonge à l'intérieur de l'édifice. On est subjugué par la lumière qui traverse les deux murs de vitraux qui se font face, de part et d’autre de l’allée centrale, réalisés en béton armé par Alfred Manessier.
De grands artistes sont intervenus. Le peintre Manessier s'est joint à l'architecte suisse dès décembre 1954, afin de réaliser une synthèse d'arts. Le sculpteur Eugène Dodeigne a réalisé la statue de Sainte Thérèse, l'autel, le tabernacle et la croix de fer forgé, ainsi que les fonds baptismaux. Une relique (très petite, un disque de deux centimètres de diamètre, scellée pour la protéger d'un vol éventuel) est visible sur la poitrine de la statue.
En s'approchant de l'autel on remarque que la pierre est marquée d'une croix de Malte sculptée en creux sur le bord gauche du plateau, rappelant que l'appartenance de Philippe Leclercq à l'ordre de Malte. La tapisserie représentant la Sainte Face (dont l’original est au musée du Vatican) d'après un carton de Georges Rouault a été tissée par le couple de tisserands Jacques et Bilou Plasse-Le Caisne dans les ateliers d'Aubusson.
Les deux tombes des époux Leclercq se trouvent cote à cote sur la gauche de l'autel
La chapelle contient deux murs de vitraux réalisé par Alfred Manessier. Ils symbolisent la vie de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus à laquelle la chapelle est dédié. Le vitrail ouest représente "L'arbre de vie". Il reprend de manière stylisée les arbres taillés en espalier à l'extérieur de la chapelle. Les couleurs rappellent la vie de la sainte, depuis son enfance sur la droite, à sa mort sur la gauche : le rouge pour la souffrance, le violet pour la spiritualité, le jaune et le blanc pour la lumière et le bleu pour la vie. Manessier a apporté un soin extrême à la réalisation. Il a fait refaire 3 fois le verre rouge du centre dont la teinte ne le satisfaisait pas.
Une particularité intéressante est la présence de deux autels pour permettre la célébration traditionnelle (dos à l'assemblée) et selon le rite renouvelé par Vatican II face à l'assemblée alors que la construction est antérieure à Vatican II : les concepteurs avaient anticipé le changement liturgique.
Le confessionnal, ouvert, est lui aussi très novateur.
En partant, j'ai été surprise par un petit vitrail, également dessiné par Manessier, mais dont personne ne connait la signification.
La chapelle fut consacrée en 1958 par le Cardinal Achille Liénart, évêque de Lille. Et c'est en juin 2012 qu'elle et son emprise furent classées Monument historiques. C’est un lieu qui vit intensément culturellement mais encore aussi cultuellement puisque la messe y est dite tous les mercredis soirs.
La culture est très présente dans le Nord. Si j’avais eu plus de temps j’aurais pu aller aussi à La Manufacture ou à La Condition Publique (tous deux aussi à Roubaix), au Musée des Beaux-Arts de Lille, ou encore au Fresnoy et à l’IMA de Tourcoing mais il fallait se focaliser et c’est au Muba Eugène-Leroy, puisque c’est ainsi qu’on appelle le musée des Beaux-Arts de Tourcoing depuis 2009 que j’ai terminé la journée et qui fera l'objet du quatrième et dernier volet de ce reportage entrepris dans le cadre de l'émission Une journée à ... que je produis et anime sur Needradio.
Chapelle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face - 14 Rue de Croix, 59510 Hem
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