Je connais la plume d'Adeline Fleury. Son précédent roman, Je, tu, elle m'avait fortement impressionnée par sa façon de nous raconter une passion dévorante, en posant la question de savoir si Se ravager d'amour (p. 186) était envisageable.
Manifestement l'auteure n'a pas épuisé le sujet car Ida n'existe pas s'inscrit dans une continuité. Et je l'affirme avec d'autant plus de force qu'Adeline Fleury m'a confirmé, au cours d'une interview, son intention de constituer un cycle sur la féminité en général, et sur le rapport au corps en particulier.
Dans le livre précédent, la femme meurtrie ne songeait qu'à fuir et tenter de se restaurer au bord de la mer. Rien d'étonnant donc à ce que l'auteure ait voulu s'emparer de ce fait divers : en 2013, un pêcheur de crevettes découvre une enfant de 15 mois morte sur une plage de Berck-sur-Mer. Elle y avait été déposée et abandonnée par sa mère au moment où la marée montait.
Adeline Fleury s'est documentée sur le procès qui a suivi comme sur la sorcellerie africaine puisque la maman était originaire du Gabon. Elle a fouillé avec précision les rites et les croyances qui régissent le rituel Ndjembè. Le lecteur n’a pas de doute. Tout semble (hélas) vrai et l’action se déroulant à notre époque il y a de quoi être effrayé par ces dérives communautaires encore pratiquées au nom du respect pour les ancêtres et ses racines culturelles. Comme il faut s’offusquer de l’excision et de multiples actions à l’encontre des femmes, tels que les mariages forcés dont le nombre est loin d’être en diminution. Et le pire est peut-être que ces violences sont perpétrées par les mères. Comme on peut le lire dans le roman les femmes sont les plus cruelles envers les petites filles (p. 52). On se demande ce que font les ONG ...
En tant que journaliste, Adeline Fleury aurait pu faire un livre journalistique mais celui-ci est encore plus puissant en s'inscrivant dans la continuité de Je, tu, elle surtout en l'écrivant à la première personne. Le lecteur, effrayé (et/ou mis en garde) par l'avant-propos et le chapitre zéro, va assez vite écarter le débat de la culpabilité, et heureusement, puisque l'infanticide n'est pas du tout le sujet du roman, pour éprouver une forme d'empathie pour cette femme qui a subi une jeunesse terrible.
Etre blanche dans une société noire, avoir le QI d'un zèbre, voilà déjà deux handicaps majeurs dans une société où l'homme a tous les pouvoirs. Ajoutez à cela qu'elle est femme et qu'elle vient d'avoir un enfant voilà de quoi avoir un quadruple problème identitaire.
On ne saura jamais ni son nom ni son prénom. Et on tournera autour d'elle, à l'instar d'un caméraman, en tentant de coller à sa psyché, et en éprouvant à son égard une alternance de dégoût et de compassion, selon qu'elle-même ressent pour sa fille un profond rejet ou un désir de peau à peau.
On va plonger dans la psychologie trouble d’une mère prête à commettre l’irréparable, mais aussi l’histoire d’un corps féminin qui cherche à se libérer de ses démons, d’une féminité complexe en quête d’apaisement.
Alors forcément Ida n’existe pas est un texte puissant, dérangeant, émouvant ... tels sont les qualificatifs de Tatiana de Rosnay pour le caractériser et en refermant le roman j’approuve le choix de ces mots. Nous sommes d’accord sur le terme de roman parce qu’il faut bien le classer dans une catégorie mais on perçoit dans l’écriture les codes du conte, ce qui lui confère une portée de nature universelle.
Si bien qu’au delà du fait divers (une mère abandonne son bébé sur une plage et l’enfant meurt) on peut lire un récit initiatique (une femme maltraitée dans l’enfance dépose, comme une offrande, une part d’elle-même devant les vagues d’une déesse marine, et s’émancipe de son passé). Elle ne lui prend pas la vie, mais elle lui donne le statut d’enfant élue.
Elle accouche chez elle, toute seule, sans aucune aide, ni médicale, ni surtout psychologique (ça aurait sans doute changé les choses). On imagine que la grossesse n’a pas été suivie non plus, et on peut considérer que ce choix volontaire de procéder ainsi est une forme de préméditation, si ce n’est de la mort de son enfant, du moins de sa "non-existence", sur le plan légal. Ida n’existe pas. Pourtant elle a un prénom, sa mère non. Et elle existe bel et bien dans l’histoire de sa mère dont on ne connaîtra jamais l’identité civile.
Ida n'existe pas, cette formule est presque un mantra qui revient en boucle plusieurs fois. J’entendais Ita missa est, la messe est dite. Était-ce le fruit de mon imagination ou quelques bribes d’inconscient de l’auteure qui se seraient glissées entre les lignes de façon adéquate ?
Il n’y aura pas d’autre issue que celle qui nous est annoncée et confirmée dès le début. Mais la très grande force d’Adeline Fleury est de ne rien nous cacher tout en nous laissant la possibilité de croire, à de brefs instants, qu'un grain de sable pourrait bousculer le destin. Parce que l’histoire de cette femme est terrible, parce qu’on éprouve une certaine empathie pour elle, parce qu’aucune de ses confidences n’est contestable, parce qu’elle a bien mérité de connaître un peu de répit et même de bonheur. Alors on se surprend à être d’accord avec elle ...
On sent à de multiples reprises qu’il ne suffirait d'un rien pour que le cours s’inverse. Hélas on ne peut pas s'entrainer à être parent. La jeune femme n’a plus de famille, aucune amie, et l’homme n’assume pas du tout son rôle de père. Il peine déjà beaucoup à être le compagnon, plus souvent absent que présent. D’ailleurs pourquoi n’était-il pas dans les parages au moment de la naissance ... dont il devait bien à peu près subodorer la date ? C’est lui qui "gentiment" conduira la mère et l’enfant à la gare. Il est donc largement coupable d'homicide, certes involontaire, mais avec circonstances aggravantes (car il n’ignorait pas l’état de santé mentale de sa compagne) ce qui va tout de même chercher dans les 5 ans d’emprisonnement.
Certes ce livre est focalisé sur la féminité, mais il n’occulte pas les parts sombres de la masculinité. Les hommes sont tous des menteurs et des tricheurs à l’exception peut-être de celui qui est désigné comme l’Homme de la connaissance (même si le terme à un coté diabolique) qui est le seul à ne pas travestir ses intentions à son égard.
Alfonse est souvent là sans y être. Il ne prend pas sa place, ni de conjoint, ni de père, se satisfaisant d’utiliser le corps de la femme pour ses œuvres et pour s’en repaitre aussi. Lui, pourtant sculpteur, ne fait aucun effort pour gratter sous la surface lisse qu’elle lui présente. Il ne l’interroge pas davantage sur son passé. Il se complait dans une situation qui l'arrange. Il encourage même son inclinaison pour la cleptomanie, trouvant de l'érotisme à ce penchant qu'elle justifie de façon très touchante. Elle dérobe des affaires (de peu de valeur) qui ne lui appartiennent pas et elle se justifie en nous confiant : Je m’emplis de petites touches de leur humanité quand la mienne est floue (p. 87).
On se surprend à espérer que tout pourrait peut-être bien se terminer parce que cette femme entretient un rapport particulier avec la vérité et le mensonge. Je mens depuis toujours. Ou plutôt je m’accorde des petits arrangements avec la vérité (p. 48). Sa grossesse démarre quasiment par un déni, autre forme de mensonge. Et la cleptomanie s'y apparente aussi.
S'il y a bien quelque chose qui l'a remplie, c'est la grossesse et on pourrait considérer que l'enfant est son bien propre, ce qui se confirme avec la disparition de la cleptomanie à la naissance de sa fille. Et dans ce cas elle pourrait se sentir autorisée à en disposer. Certes elle vole sa vie, mais on peut aussi considérer qu’elle lui évite le risque d’être malheureuse car dans sa tribu il semble que le sort de toutes les femmes est à peu près identique.
Le mensonge me donne une raison d'exister (p. 50). Ida n'est pas un mensonge. Voilà pourquoi elle ne peut pas exister ...
L'eau a une fonction essentielle puisque c'est quand elle allait respirer sur la plage qu'elle a connu de rares instants de répit en Afrique. C’est donc "naturellement" que ses pas sont comme aspirés par le bord de la mer.
L’illustration choisie pour la couverture convient parfaitement. La provenance de cette image a été vérifiée et elle appartient à cette partie là du Gabon dans laquelle l’histoire est ancrée. Ce masque a un coté féminin, intriguant, avec des touches de rouge évoquant le sang humain.
Ida a plusieurs marraines littéraires, Murielle Magellan qui a lu un premier jet et qui a poussé Adeline Fleury à continuer. Et Tatiana de Rosnay qui, lorsqu’elle s’enthousiasme pour un texte, est capable de le soutenir bec et ongles, en faisant abstraction des chapelles d’édition. Elle l’avait fait notamment pour Gaëlle Nohant. Et puis tous les lecteurs et lectrices passionnés qui comptent vous donner envie d'ouvriers ce livre.
Enfin je voudrais signaler une forme de parenté avec le thème du second livre d'Amélie Cordonnier, Un loup quelque part à la différence près que l'issue est différente, mais le contexte socio-familial est radicalement différent.
Manifestement l'auteure n'a pas épuisé le sujet car Ida n'existe pas s'inscrit dans une continuité. Et je l'affirme avec d'autant plus de force qu'Adeline Fleury m'a confirmé, au cours d'une interview, son intention de constituer un cycle sur la féminité en général, et sur le rapport au corps en particulier.
Dans le livre précédent, la femme meurtrie ne songeait qu'à fuir et tenter de se restaurer au bord de la mer. Rien d'étonnant donc à ce que l'auteure ait voulu s'emparer de ce fait divers : en 2013, un pêcheur de crevettes découvre une enfant de 15 mois morte sur une plage de Berck-sur-Mer. Elle y avait été déposée et abandonnée par sa mère au moment où la marée montait.
Adeline Fleury s'est documentée sur le procès qui a suivi comme sur la sorcellerie africaine puisque la maman était originaire du Gabon. Elle a fouillé avec précision les rites et les croyances qui régissent le rituel Ndjembè. Le lecteur n’a pas de doute. Tout semble (hélas) vrai et l’action se déroulant à notre époque il y a de quoi être effrayé par ces dérives communautaires encore pratiquées au nom du respect pour les ancêtres et ses racines culturelles. Comme il faut s’offusquer de l’excision et de multiples actions à l’encontre des femmes, tels que les mariages forcés dont le nombre est loin d’être en diminution. Et le pire est peut-être que ces violences sont perpétrées par les mères. Comme on peut le lire dans le roman les femmes sont les plus cruelles envers les petites filles (p. 52). On se demande ce que font les ONG ...
En tant que journaliste, Adeline Fleury aurait pu faire un livre journalistique mais celui-ci est encore plus puissant en s'inscrivant dans la continuité de Je, tu, elle surtout en l'écrivant à la première personne. Le lecteur, effrayé (et/ou mis en garde) par l'avant-propos et le chapitre zéro, va assez vite écarter le débat de la culpabilité, et heureusement, puisque l'infanticide n'est pas du tout le sujet du roman, pour éprouver une forme d'empathie pour cette femme qui a subi une jeunesse terrible.
Etre blanche dans une société noire, avoir le QI d'un zèbre, voilà déjà deux handicaps majeurs dans une société où l'homme a tous les pouvoirs. Ajoutez à cela qu'elle est femme et qu'elle vient d'avoir un enfant voilà de quoi avoir un quadruple problème identitaire.
On ne saura jamais ni son nom ni son prénom. Et on tournera autour d'elle, à l'instar d'un caméraman, en tentant de coller à sa psyché, et en éprouvant à son égard une alternance de dégoût et de compassion, selon qu'elle-même ressent pour sa fille un profond rejet ou un désir de peau à peau.
On va plonger dans la psychologie trouble d’une mère prête à commettre l’irréparable, mais aussi l’histoire d’un corps féminin qui cherche à se libérer de ses démons, d’une féminité complexe en quête d’apaisement.
Alors forcément Ida n’existe pas est un texte puissant, dérangeant, émouvant ... tels sont les qualificatifs de Tatiana de Rosnay pour le caractériser et en refermant le roman j’approuve le choix de ces mots. Nous sommes d’accord sur le terme de roman parce qu’il faut bien le classer dans une catégorie mais on perçoit dans l’écriture les codes du conte, ce qui lui confère une portée de nature universelle.
Si bien qu’au delà du fait divers (une mère abandonne son bébé sur une plage et l’enfant meurt) on peut lire un récit initiatique (une femme maltraitée dans l’enfance dépose, comme une offrande, une part d’elle-même devant les vagues d’une déesse marine, et s’émancipe de son passé). Elle ne lui prend pas la vie, mais elle lui donne le statut d’enfant élue.
Elle accouche chez elle, toute seule, sans aucune aide, ni médicale, ni surtout psychologique (ça aurait sans doute changé les choses). On imagine que la grossesse n’a pas été suivie non plus, et on peut considérer que ce choix volontaire de procéder ainsi est une forme de préméditation, si ce n’est de la mort de son enfant, du moins de sa "non-existence", sur le plan légal. Ida n’existe pas. Pourtant elle a un prénom, sa mère non. Et elle existe bel et bien dans l’histoire de sa mère dont on ne connaîtra jamais l’identité civile.
Ida n'existe pas, cette formule est presque un mantra qui revient en boucle plusieurs fois. J’entendais Ita missa est, la messe est dite. Était-ce le fruit de mon imagination ou quelques bribes d’inconscient de l’auteure qui se seraient glissées entre les lignes de façon adéquate ?
Il n’y aura pas d’autre issue que celle qui nous est annoncée et confirmée dès le début. Mais la très grande force d’Adeline Fleury est de ne rien nous cacher tout en nous laissant la possibilité de croire, à de brefs instants, qu'un grain de sable pourrait bousculer le destin. Parce que l’histoire de cette femme est terrible, parce qu’on éprouve une certaine empathie pour elle, parce qu’aucune de ses confidences n’est contestable, parce qu’elle a bien mérité de connaître un peu de répit et même de bonheur. Alors on se surprend à être d’accord avec elle ...
On sent à de multiples reprises qu’il ne suffirait d'un rien pour que le cours s’inverse. Hélas on ne peut pas s'entrainer à être parent. La jeune femme n’a plus de famille, aucune amie, et l’homme n’assume pas du tout son rôle de père. Il peine déjà beaucoup à être le compagnon, plus souvent absent que présent. D’ailleurs pourquoi n’était-il pas dans les parages au moment de la naissance ... dont il devait bien à peu près subodorer la date ? C’est lui qui "gentiment" conduira la mère et l’enfant à la gare. Il est donc largement coupable d'homicide, certes involontaire, mais avec circonstances aggravantes (car il n’ignorait pas l’état de santé mentale de sa compagne) ce qui va tout de même chercher dans les 5 ans d’emprisonnement.
Certes ce livre est focalisé sur la féminité, mais il n’occulte pas les parts sombres de la masculinité. Les hommes sont tous des menteurs et des tricheurs à l’exception peut-être de celui qui est désigné comme l’Homme de la connaissance (même si le terme à un coté diabolique) qui est le seul à ne pas travestir ses intentions à son égard.
Alfonse est souvent là sans y être. Il ne prend pas sa place, ni de conjoint, ni de père, se satisfaisant d’utiliser le corps de la femme pour ses œuvres et pour s’en repaitre aussi. Lui, pourtant sculpteur, ne fait aucun effort pour gratter sous la surface lisse qu’elle lui présente. Il ne l’interroge pas davantage sur son passé. Il se complait dans une situation qui l'arrange. Il encourage même son inclinaison pour la cleptomanie, trouvant de l'érotisme à ce penchant qu'elle justifie de façon très touchante. Elle dérobe des affaires (de peu de valeur) qui ne lui appartiennent pas et elle se justifie en nous confiant : Je m’emplis de petites touches de leur humanité quand la mienne est floue (p. 87).
On se surprend à espérer que tout pourrait peut-être bien se terminer parce que cette femme entretient un rapport particulier avec la vérité et le mensonge. Je mens depuis toujours. Ou plutôt je m’accorde des petits arrangements avec la vérité (p. 48). Sa grossesse démarre quasiment par un déni, autre forme de mensonge. Et la cleptomanie s'y apparente aussi.
S'il y a bien quelque chose qui l'a remplie, c'est la grossesse et on pourrait considérer que l'enfant est son bien propre, ce qui se confirme avec la disparition de la cleptomanie à la naissance de sa fille. Et dans ce cas elle pourrait se sentir autorisée à en disposer. Certes elle vole sa vie, mais on peut aussi considérer qu’elle lui évite le risque d’être malheureuse car dans sa tribu il semble que le sort de toutes les femmes est à peu près identique.
Le mensonge me donne une raison d'exister (p. 50). Ida n'est pas un mensonge. Voilà pourquoi elle ne peut pas exister ...
L'eau a une fonction essentielle puisque c'est quand elle allait respirer sur la plage qu'elle a connu de rares instants de répit en Afrique. C’est donc "naturellement" que ses pas sont comme aspirés par le bord de la mer.
L’illustration choisie pour la couverture convient parfaitement. La provenance de cette image a été vérifiée et elle appartient à cette partie là du Gabon dans laquelle l’histoire est ancrée. Ce masque a un coté féminin, intriguant, avec des touches de rouge évoquant le sang humain.
Ida a plusieurs marraines littéraires, Murielle Magellan qui a lu un premier jet et qui a poussé Adeline Fleury à continuer. Et Tatiana de Rosnay qui, lorsqu’elle s’enthousiasme pour un texte, est capable de le soutenir bec et ongles, en faisant abstraction des chapelles d’édition. Elle l’avait fait notamment pour Gaëlle Nohant. Et puis tous les lecteurs et lectrices passionnés qui comptent vous donner envie d'ouvriers ce livre.
Enfin je voudrais signaler une forme de parenté avec le thème du second livre d'Amélie Cordonnier, Un loup quelque part à la différence près que l'issue est différente, mais le contexte socio-familial est radicalement différent.
Adeline Fleury est journaliste, romancière et essayiste. Auteure d’un premier roman, Rien que des mots (François Bourin, 2016), elle se fait ensuite reporter de l’intime pour explorer la féminité et le désir dans le Petit Éloge de la jouissance féminine (François Bourin, 2015 ; rééd. poche La Musardine, 2018), Femme absolument (J.-C. Lattès, 2017 ; rééd. poche Marabout, 2018), et Je, tu, elle, de nouveau aux éditions François Bourin, en 2018.
Ida n'existe pas d'Adeline Fleury, éditions François Bourin, en librairie depuis le 20 août 2020
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