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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

samedi 23 juillet 2011

Trio en mi bémol d'Eric Rohmer au Théâtre Essaion

La compagnie Blue-Eyes a eu une bonne idée de choisir de monter le Trio en mi bémol. D’abord parce que c’est l’unique pièce écrite par Eric Rohmer pour le théâtre. Ce choix était risqué parce que les dialogues illustrent une époque où les relations amoureuses n’obéissaient pas aux mêmes codes que ceux qui les régissent aujourd’hui. Cela change du marivaudage désormais très classique mais cela pourrait dérouter un public de trentenaires.

Pour que l’entreprise soit réussie il faut que les comédiens aient de la subtilité dans leur jeu, ce qui est l’apanage d’Elodie Colin qui campe une Adèle extravertie et passionnée, largement plus vivante que les égéries célèbres du réalisateur. On est loin de la beauté froide et éthérée d’Arielle Dombasle (ce qui ne retire rien au talent de cette comédienne et chanteuse d’exception) et il est assez surprenant de trouver dans le théâtre de Rohmer une petite place pour la fantaisie.

Alain Valère est un Paul très introverti, plus proche de Renaud que de Fabrice Luchini. Il semble calquer son attitude sur ce que son personnage perçoit de sa partenaire, réservant au spectateur la réalité de ses sentiments que l’on devine à quelques lapsus ou maladresses, évidemment intentionnels.

Le cabaret de l’Essaion ressemble à un caveau et c’est aussi une prouesse que d’avoir conçu un décor qui nous permette de croire qu’on se trouve sous les toits. Un écran tient lieu de fenêtre ouverte sur un ciel changeant au fil du temps et des saisons. C’est peut-être anecdotique mais il y fait frisquet, ce qui aurait été fort appréciable si la canicule annoncée n’avait pas cédé aux avances de l’automne. Public averti en valant deux, prenez soin de vous munir d’un châle ou d’une écharpe. Vous serez d’ailleurs dans le ton car c’est l’accessoire préféré d’Adèle.

A peine installé vous allez entendre l’insistante sonnerie d’un portable coté cour. La mélodie s’intitule amazone, augurant l’espoir de l’appel d’une femme. Bingo, c’est Adèle, laquelle n’avait pas donné signe de vie depuis un an.

Paul abandonne son jeu d’échecs, lequel signale qu’il est en plein marasme sentimental, fait place nette en retournant la photo de leur couple et s’empresse de se composer une bonne figure.

C’est le début d’un chassé-croisé amoureux comme Eric Rohmer aime à les construire, dans la veine des contes et proverbes qu’il a traités au cinéma, en brodant sur le dilemme amoureux le long d’une intrigue qui progresse avec lenteur. Toute la question est de savoir si la rencontre amoureuse obéit à une attirance, forcément passagère et qui ne peut se solder que par une rupture, ou si elle est la résultante d’un amour profond, véritable, en quelque sorte unique.

Les héros rohmériens ne succombent jamais au coup de foudre. Ils sont en général à la fois aveuglés par des sentiments trop grands pour eux et dans l’incapacité de les montrer. S’interdisant de convenir qu’il s’agit d’amour on prétend éprouver de l’amitié, c’est toujours çà de pris. L’unique objectif n’est pas de conquérir ni de séduire mais d’aimer. Quitte à se sacrifier pour le bonheur supposé de l’autre, et de l’approuver s’il cherche l’amour dans d’autres bras.

A défaut de réussir à s’inviter dans le cerveau de l’être cher on utilise la jalousie comme catalyseur pour le contraindre à se dévoiler. Le partenaire ayant la même stratégie il s’ensuit un quiproquo condamnant la relation jusqu’à ce qu’un élément ne vienne enrayer la machine infernale, autorisant l’un des deux à lâcher un « tu mérites pas qu’on t’aime » qui dévoile tout. A l’inverse de Cyrano de Bergerac avec qui on peut trouver des similitudes dans cette incapacité à avouer ses sentiments et cette manière de remplacer l’amour par la tendresse, la situation se « normalise » et la fin est toujours heureuse. On pourrait conclure rapidement que c’est beaucoup de bruit pour rien.

Je ne crois pas que les jeunes se conduisent (encore) de cette façon. La pièce de Rohmer devient alors une sorte d’exemple représentatif d’une conception exigeante de la relation amoureuse des années 80. Plusieurs partis-pris de mise en scène aident le public à décrypter les sentiments du couple : Adèle boit dans la tasse de Paul, termine le gâteau dans lequel il a croqué, n’ayant de cesse de lire ses pensées. Elle s’enroule dans son écharpe ou la met à distance comme si c’était une corde qu’il faut éviter de serrer autour du cou.

Elle plaisante mais son regard est noyé de larmes. Paul ne voit rien, muré dans une sorte de retraite comme un ours mal léché dans sa tanière ... jusqu’à ce qu’il ressorte les chaussons de la belle.

Le plus intéressant dans l’écriture de Rohmer me semble être le focus sur l’apparente différence culturelle en tant que frein au bonheur. On s’attendrait à ce qu’un cinéaste soit essentiellement quelqu’un de visuel mais là il prouve que la mémoire auditive peut jouer un rôle déterminant dans la construction de la relation où la musique devient un terrain d’entente. Et les deux comédiens ont bien du mérite de jouer du piano en direct comme s’ils avaient appris depuis leur tendre enfance.

On peut aimer le rock et être transportée par ce Trio en mi bémol, qui a été composé par Mozart, écouter les Gymnopédies de Satie, connaitre les règles de composition de Webern, et apprécier aussi le 6ème concerto brandebourgeois de Bach.

C’est un détail mais je doute que les sonneries de portable soient judicieuses parce qu’elles ramènent faussement la pièce à notre époque. Impossible qu’elles soient indiquées par les didascalies car la pièce a été écrite en 1988. L’objet était alors tout juste testé en prototype de carton.

Le théâtre Essaion est voisin du mythique café de la gare qui a vu les débuts de Coluche, juste en face de la tuyauterie colorée du Centre Pompidou. Je vous recommande de lever le nez avant de traverser la rue pour scruter cette façade d'immeuble d'habitation conçue par le cabinet ED architecte. Elle évoque la Danse de Matisse.

Le Trio en mi bémol, théâtre, Actes Sud Papiers, Arles, 1988

Théâtre Essaion
: 6, rue Pierre au Lard (à l'angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris- Réservations : 01 42 78 46 42, du 23 Juin 2011 au 30 Juillet 2011 les jeudis, vendredis et samedis à 20h
Bus : 38, 47, 75 ou 29. Arrêt Centre Georges Pompidou
Métro : Hôtel de ville, Rambuteau ou Châtelet

vendredi 22 juillet 2011

Coeur de poires à la crème d'amande façon Bourdaloue

Depuis que j'ai plongé le nez dans les recettes culte du Véritable petit beurre Lu je n'ai de cesse de réaliser cette tarte aux poires (page 34 du livre) qui est un des grands classiques de la pâtisserie mais que je n'avais pas encore osé faire, connue sous le nom de poire Bourdaloue parce que le premier pâtissier à imaginer la recette tenait boutique dans la rue portant le nom du prédicateur de ce patronyme.

Si j'ai ajouté le libellé "secret cooking" c'est parce que j'ai plusieurs trucs pour faciliter les opérations.

Il faut cuire une pâte brisée 10 minutes à 210°. Une pâte pour moule rond convient pour le mien (d'autant que, est-ce un défaut ... mais la pâte de marque distributeur Auchan est plutôt ovale que ronde). La hauteur des bords permettra que la préparation ne déborde pas.

En général on vous conseille de piquer la pâte à la fourchette. Mais cela ne suffit pas pour l'empêcher de gonfler en énormes bulles. Ou alors de sacrifier une poignée de haricots secs et de les poser sur la pâte pendant la cuisson. C'est mieux mais je n'aime pas le gâchis. J'ai plutôt pour habitude de poser un moule de taille inférieure sur la pâte.

Coup de chance pour cette fois où je voulais employer un très joli récipient de céramique bretonne en forme de cœur. Je disposais du modèle réduit en métal, également en forme de cœur. Astuce supplémentaire : replier le papier sulfurisé entre la pâte et le second moule.
L'appareil (la préparation crémeuse) se réalise avec 2 œufs fouettés avec 75 grammes de sucre, puis 125 de poudre d'amandes et deux belles cuillerées bombées de crème (si vous n'avez pas sous la main les 30 grammes de crème fleurette préconisées) et 6 petits beurre écrasés en miette. Mon "plus" : une lichette d'eau de fleur d'oranger pour détendre et parfumer.









Plutôt que de les mettre dans un sac en plastique puis de passer le rouleau à pâtisserie dessus, avec le risque que le sac ne craque, j'ai simplement employé le carton protecteur de la pâte brisée. C'est assez grand et plus solide, ce qui autorise une plus forte pression avec le rouleau.

Ensuite j'ai mis la préparation sur le fond de tarte sur une épaisseur d'environ 1 bon centimètre avant de poser les trois poires épluchées et coupées en deux dessus. J'ai ensuite versé le reste de la préparation en prenant garde de ne pas recouvrir les poires, ce qui n'est pas très commode. Je pense qu'il aurait été plus judicieux de ruser davantage encore et de mettre d'abord la totalité de la préparation puis les poires.
J'ai laissé cuire 30 minutes à 180°. A la sortie du four la tarte sent déjà divinement bon mais j'ai saupoudré d'un mélange cacao-cannelle-fève tonka-sucre glace pour décupler le plaisir. Comme on peut le constater sur la photo, avec la main légère : on prélève juste les quantités utiles à la pointe du couteau. Le "plus" c'est de saupoudrer à travers une passoire à thé que l'on tapote avec une cuillère sur le coté pour faire tomber une pluie ultra-fine.Attention ce n'est pas parce que le moule est très joli qu'il ne faut pas démouler la tarte pour la faire refroidir sur une volette. On la reglissera ultérieurement dans le récipient au moment de l'apporter sur la table.

L'avantage de cette recette, qui est une alternative à la crème frangipane, est que l'ensemble est plus léger, plus fondant, pas trop sucré. On m'en redemande déjà. Je retourne à mes fourneaux et cette fois je fais la pâte à tarte moi-même, parce que depuis j'ai un autre secret.

Véritable petit beurre Lu - Les 30 recettes culte de Catherine Quevremont, collection Mini marabout, février 2011, 3,50 €

Plat à dinde Appolia collection Délices couleur cerise en forme de cœur.

jeudi 21 juillet 2011

Un air de famille à la Comédie des 3 Bornes par la Compagnie En Vie 2 Scène

Le titre vous dit quelque chose ... Vous avez sans doute vu le long-métrage de Cédric Klapisch sorti en 1996 et qui est quasiment un film-culte pour les un peu plus que trentenaires, comme le Père Noël est une ordure l'a été pour la génération précédente.

Programmer un tel morceau est un choix tentant mais risqué. Et la Compagnie En Vie 2 Scène s'en sort brillamment. Du coup je ne vais pas tergiverser quarante lignes pour disséquer leur travail avant de vous dire d'y aller. Et sans tarder parce que la salle est minuscule, à tel point que le Poche Montparnasse m'apparait comparativement comme immense ...

Le temps que le bouche à oreilles qui, par voie de conséquence ne peut pas être exponentiel puisque seulement 45 spectateurs peuvent entrer dans la salle des 3 Bornes et que la pièce n'est pas jouée tous les soirs ... il faudra réserver longtemps à l'avance.

C'était d'ailleurs déjà bondé ce soir. Autant dire que les températures extérieures automnales sont vite oubliées et que les plaintes de Yolande d'avoir toujours un peu froid amusaient la salle lorsqu'elles se superposaient au vrombissement du démarrage du climatiseur alors que son collègue répliquait : y'a bien que Yolande qui a froid !

Je vous conseille d'anticiper en suivant la technique de l'oignon (plusieurs couches fines de vêtements) car la salle pourrait vite devenir un sauna. Et de ne pas hésiter à vous avancer jusqu'aux rangées de chaises. C'est là qu'on est le mieux.

Quand j’écris que le pari était risqué c’est qu’il est difficile d’interpréter un texte qui résonne encore à nos oreilles avec les voix de Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Daroussin et Catherine Frot. Il aurait été tentant de cherche à les imiter. Les comédiens n’empruntent pas ce chemin, se limitant à quelques intonations qui relèvent davantage de ce qu’on appelle un hommage.

Les répliques fusent pour notre plus grand plaisir. Par exemple : un chien paralysé, c’est comme un tapis, mais vivant. Elles sont tellement fortes qu’il serait difficile d’opter pour un ton radicalement différent. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, pas vrai ?

On rit beaucoup, franchement. Même si on se dit que ce café ne porte pas bien son nom de Père tranquille, que cette vie de famille où un secret ne tient pas 10 minutes n’est pas une sinécure et qu’on peut rêver d’un dîner d’anniversaire moins grinçant.

On se dit aussi que si la famille peut être un enfer c’est malgré tout le but de l ’existence que de s’imaginer capable d’en fonder une, tant qu’à faire mieux que celle de ses parents ou de ses frère et soeurs. C’est sur ce projet que Betty accepte de partir avec Denis.

Une belle soirée de théâtre. On se serait cru en Avignon.
La compagnie a été créée par les deux comédiennes que l'on voit ci-dessus, respectivement Alexandra Moussai (sur al gauche) et Maud Dreyer (sur la droite). La première pièce qu'elles avaient monté, Venise sous la neige, avait été un franc succès que j'avais apprécié, dès sa création au théâtre du Petit Hébertot.

Ceux qui voudraient se faire une "soirée spéciale Bacri-Jaoui" pourront les mercredis, jeudis, vendredis et samedis, jumeler Un air de famille avec Cuisine et dépendances qui est joué par d'autres comédiens à 19 heures.

Avant que j'oublie, et le conseil est valable quel que soit le spectacle que vous irez voir à la Comédie des 3 Bornes, surtout arrivez à l'heure. Pas trop en avance parce que vous patienterez sur le trottoir et que s'il arrivait qu'il pleuve vous aurez l'allure d'un chien mouillé. Et surtout pas en retard parce que vous vous heurterez à porte close. Vous n'auriez plus qu'à aller vous consoler en choisissant une douceur juste à coté, à la Bague de Kenza au 106 rue Saint Maur où l'on vend et fabrique 1001 délices ... plus modestement 80, ce qui est déjà un choix énorme.

Pour info, sachez que Cédric Klapisch a récemment tourné Ma part du gâteau, film chroniqué sur le blog ici.

Pour revivre un peu des aventures du Poche Montparnasse ou encore .

Un air de famille, Comédie des Trois-Bornes, 32 Rue Trois Bornes, 75011 Paris, 01 40 21 03 64
Comédie de Agnès Jaoui et Jean-Pierer Bacri, mise en scène de Pauline Macia, avec Michael Cohen, Maud Dreyer, Florian Guérin, Schemci Lauth, Alexandra Moussai et Isabelle Péan.

mercredi 20 juillet 2011

Chaud-froid-tiède poivrons-brocolis-tartare d'algues et quelques-uns de mes "secret cooking"

Les cerises m'ont inspiré une version salée en terme de combinaison chaud-froid même si cette fois je devrais plutôt concéder que c'est tiède-froid et avouer que c'est par pure gourmandise que j'ai associé les trois éléments.

J'adore le poivron en salade mais, comme sans doute beaucoup d'entre vous, je rechigne à le faire griller dans le four pour en arracher la peau amère (et surtout indigeste) en me brûlant les doigts.

Cela fait longtemps que je procède autrement, ce qui est plus économique en temps et en énergie. Je découpe le poivron évidé en lamelles que je "jette" dans un saladier de verre. Je les cuits deux fois 3 minutes puissance maxi au micro-onde en remuant entre les deux périodes de cuisson.

Ensuite je verse du vinaigre sur les légumes encore brûlants, et saupoudre de sel et de poivre. Je laisse mariner le plus longtemps possible. Avant de servir j'ajoute l'huile de ma préférence du moment.

Aujourd'hui je n'ai guère patienté. Les poivrons n'ont pas eu le temps de refroidir beaucoup. Les brocolis, cuits la veille étaient eux très froids. Et puisque je suis dans ma période "Secret cooking" je vous donne aussi ma méthode pour conserver aux légumes leur croquant et leur gout. Je les cuis braisés, à ma manière.

Je fais chauffer une cocotte et y place les légumes en morceaux pas trop gros (sans pour autant les tailler très menus) et quelques secondes plus tard, après avoir remué, je verse un filet d'huile d'olive, un filet, pas plus, puis j'ajoute un éclat d'ail et une feuille de laurier ou toute autre herbe aromatique à votre convenance. Je mouille de 2 à 3 cuillères à soupe d'eau froide et je mets le couvercle. Il faut veiller à ce que le feu soit doux, à remettre de l'eau dès que les légumes sont à sec, et remuer fréquemment.

On arrête la cuisson quand on l'estime suffisante. Et il me semble que cela va plus vite que de les cuire à l'eau bouillante, parce que rien que le temps de porter une casserole d'eau à 100° c'est très long. Du coup cette cuisson est plus économique, en plus d'être plus savoureuse. Inutile de saler, le légume a suffisamment de parfum de cette manière. Je rêve de faire gouter une tête de mes brocolis au chef Piège pour le convaincre d'arrêter de faire l'apologie du chlorure de sodium si dangereux pour les hypertendus.

Un reste de tartare d'algues à température ambiante fut couché sur une tranche de pain Wasa coupée en triangle et posée en équilibre sur le rebord de l'assiette.

Une association parfaite pour qui souhaite devenir végétarien après cette lecture.

Tartare d'algues Tart'alg Kerbriant : Le Gout est dans le pré, http://www.legoutestdanslepre.fr/
La mention "secret cooking" est un nouveau libellé à guetter sur le blog pour suivre mes trucs et astuces

mardi 19 juillet 2011

Thés et fromages rue Mouffetard

Les commerces de détail et de bouche s'alignent (pour combien de temps encore à Paris ?) rue Mouffetard où l'animation se poursuit tard en soirée , cette fois dans les restaurants.

Je recommande plutôt de descendre la rue depuis le Panthéon vers l'église Saint-Merri que de la monter en sens inverse.

Je me rendais à La Table d'Orphée, un restaurant-traiteur situé dans une rue minuscule prolongeant la Mouffe, où Slow Food Paris Mouffetard proposait de déguster et apprécier plusieurs versions d'une “tome de Rhuys” qu'un couple d’éleveurs fromagers, Isabelle et Gurvan Bourvellec installés à Suscinio sur la presqu’île de Rhuys, dans le golfe du Morbihan, envisage de produire en quantité moins confidentielle que ce qui est fait actuellement.

Le couple élabore ses fromages à pâte pressée non cuite avec des laits crus de Montbéliard et de Pie Noire. Cette dernière est une race de petites vaches originaires de la région qu’ils alimentent d’herbe et de foin. Petits producteurs militants, ils participent ainsi au maintien de cette race bovine. Leur tome bénéficie d’une sympathique notoriété. Elle a eu la médaille d'argent au Concours Général Agricole de Paris.

Ces bretons souhaiteraient partager leur expérience sur leur territoire et encourager de nouveaux éleveurs à s’installer, afin de conduire d’autres troupeaux de Pie Noire en suivant un cahier des charges éthique et durable. Un beau projet social et économique en perspective pour la presqu’île !

Avant de le concrétiser il s'agit de déterminer quelle serait la vache s'inscrivant le mieux dans cet éventuel projet sur les plans qualitatif et économique. Trois nouvelles tomes ont été élaborées 8 semaines auparavant, à partir de 100 % de lait cru issu de races bovines différentes : La Bretonne Pie Noire, la Montbéliarde et aussi cette fois la Normande dans le but de disposer d'un matériau d'analyse pour une étude visant à caractériser les profils sensoriels de ces trois fromages.

Ces fromages, toujours à pâte pressée non cuite, ont ainsi pu être soumis à une dégustation en aveugle les 7 et 8 juillet derniers. L'étude, appelée “classement de préférence par rang” respectait un protocole professionnel bien précis, réalisée par Jean-Christophe Lebrument, diplômé en analyse sensorielle et dégustation aux Universités de Provence Aix 1 et de Suze-la-Rousse et encadré par Paul Lemens, ingénieur R&D-Science des Aliments, spécialisé dans la filière des produits laitiers depuis 30 ans.
Je ne peux pas vous en dire plus sans trahir des secrets qu'il ne m'appartient pas de divulguer mais je pointerai le sérieux des participants qui, crayon à la main, humaient, goutaient, mâchaient, comparaient, notaient ... sans copier sur l'assiette du voisin, pour au final se sentir bizarrement rassurés d'avoir partagé le même avis que d'autres. La suite au prochain numéro, comme le dit la formule !

J'avais tout de même été surprise en relevant au moins trois fromagers d'exception dans la rue qui ont des gammes d'une largeur inouïe. je n'en ai testé aucun et "on" m'a dit que ce n'est pas le plus connu qui offre les meilleurs produits, à vous de voir.
J'avais aussi été attirée sur la droite par une première vitrine d'un salon de thé charmant qui s'appelle MD l'Autre Thé. M comme maison, D comme DEHNIN, le créateur, et l'autre thé en référence à toutes les grandes marques plus ou moins célèbres. J'ai été accueillie par Marina dans une ambiance digne d'une maison d'hôtes. La marque a été fondée en 2003 mais cette boutique a ouvert il y a six mois et elle a déjà une clientèle fidèle qui vient pour le thé, mais aussi pour les gâteaux renouvelés quotidiennement même si les muffins au thé matcha et au chocolat blanc sont réguliers.

Il faut dire que coté rapport qualité-prix le patron, Arnaud Déhin n'a pas son pareil. Il propose sans doute les théières en fonte émaillée les moins chères de tout Paris. Cette matière est réputée pour n'avoir pas de mémoire de goût, ce qui signifie qu'on peut changer de thé à chaque fois sans que la boisson se trouve altérée par le parfum de la précédente. Si leur forme est sans importance sur le résultat on a tout de même coutume de penser que plus petite est la théière meilleur sera le thé.

L'objectif de Monsieur Déhin est de démocratiser le thé (de qualité) est en passe d'être gagné. La gamme de thés bio et aromatisés s'élargit constamment. Le thé bio détox associant thé vert et thé blanc, maté, feuilles d'ortie, citron et citronnelle rend la boisson agréable alors que le souvenir des promesses détox était pour moi associée à une punition.

La boutique innove en permanence avec l'ambition d'offrir au moins une nouveauté chaque mois. En ce moment c'est un mélange de thés vert et blanc, aromatisés à la mandarine et au pamplemousse, délicieux en thé glacé, si nouveau qu'il n'a pas encore de nom. Le plus vendu demeure Rêve d'été, conjuguant les arômes de fraise et de pêche sur un thé Sencha de Chine à feuilles plates. Il est agrémenté de morceaux de fraise et d'ananas et parsemé de fleurs de tournesol. C'est un thé léger et fruité qui peut même se boire le soir.

Le thé des mamans (voir photo) reste un grand classique de la Maison. C'est un thé vert de Chine aux arômes de fraise et de framboise, parsemé de boutons et de pétales de roses. En fin d'année c'est le thé noir Noël à Paris qui reprend la tête, un thé noir de Chine et de Ceylan aux arômes d'épices et de vanille, parsemé de clous de girofle et de pétales de roses, agrémenté d'amandes effilées, de morceaux de pommes et de cannelle. Strasbourg, Florence, vienne ou Tokyo sont d'autres déclinaisons possibles.

On peut aussi opter pour Anichaï, un thé noir de Chine aux épices indiennes, rehaussé de gingembre, clous de girofle, baies rouges et cardamone.
On y trouve aussi depuis deux mois de la vaisselle japonaise d'une beauté délicate comme ce mug dans lequel j'ai fait infuser à mon retour le Mélange mystérieux, composé de plusieurs thés de Chine et de Ceylan avec des huiles essentielles d'orange sanguine, arômes de pêche, fraise et cerise, enrichi de fleurs de mauve et de pétales d'hélianthe. Et pour la première fois je n'ai pas éprouvé le besoin de sucrer le breuvage.
Plus bas, sur la gauche, on trouvera le "concurrent" Dammann Frères, marchands de thé à Paris depuis 1692, mais depuis peu en boutiques. Initialement orthographié Damame, la maison a reçu de Louis XIV le privilège exclusif de la vente de thé en France. Longtemps réservés aux grands hôtels et à des revendeurs (comme par exemple le très célèbre Mariage Frères) les thés Dammann ont été vendus en direct dans une première boutique place des Vosges il y a trois ans seulement, puis, encore plus récemment rue Mouffetard.

On leur doit la vente du thé en vrac, après la seconde guerre mondiale. Jean Jumeau-Lafond dirige la société en 1954. C'est lui qui a l'idée des thés parfumés dont on ne saurait plus se passer. Il crée le désormais célèbre “Goût Russe” comme une réponse du goût français à l’Earl Grey britannique. Hommage à son épouse russe qui avait pris l’habitude de presser un quartier d’orange dans sa tasse de thé chaud, le thé Goût Russe Douchka révolutionne littéralement le paysage gustatif en proposant une alternative aux thés et aux mélanges classiques.

C'est encore à Dammann qu'on doit aussi les sachets transparents.

Se promener rue Mouffetard exige aussi lever le nez au-dessus des vitrines pour admirer des façades classées aux Monuments historiques, particulièrement l'ancienne boucherie du numéro 6 et beaucoup plus bas, le mur du 134 au-dessus d'Androuet. Étant pressée d'arriver à mon rendez-vous je n'ai pas pris le temps de faire des clichés mais je vous encourage à explorer avec gourmandise cette longue rue sympathique. Pour vous croire en vacances !

Pour plus de renseignements :
A propos de Slow Food Paris Mouffetard, contacter Jean-Christophe Lebrument
par courriel au contact@lesgourmetsexplorateurs.com, ou sur le site

La Table d'Orphée, 5 Rue Bazeilles 75005 Paris Métro : Censier - Daubenton
L'Autre Thé, 40 rue Mouffetard - 75005 PARIS (Métro Place Monge ou Cardinal Lemoine), 17 rue Lacharrière - 75011 Paris, ou encore vente en ligne ici
Boutique Dammann Frères, 101 bis rue Mouffetard, 75005 Paris, Tel: 01 55 43 85 12
Site de Dammann Frères

lundi 18 juillet 2011

Yin et Yang et vice versa

... avec de très grosses cerises qui "pressent" à consommer.

On donne un tour de bouillon (en clair cela signifie qu'on les porte à ébullition après les avoir simplement lavées et équeutées), puis on ajoute hors du feu dans le mélange brûlant une demi-gousse de vanille fendue en deux, un clou de girofle, de la cannelle, une étoile de badiane, une rasade de rhum.

On laisse infuser et refroidir et on peut déjà commencer à savourer comme çà à température ambiante, c'est-à-dire pas très chaud en cet été automnal.


On peut aussi servir chaud avec de la glace coco. Résultat : un chaud-froid de cerises.

Ou, strictement à l'opposé, on sert les cerises froides avec un riz au lait chaud.

Pour faire joli on dispose dans une assiette noire, ou noire et blanche, en dessinant, mieux que je ne l'ai fait, le sigle du yin et du yang qui est traditionnellement blanc et noir.

dimanche 17 juillet 2011

Low cost de Maurice Barthélémy

C'est un sujet de saison.

Excédés par une attente au sol dans un avion dont la climatisation est en panne, les passagers du vol Djerba-Beauvais de la compagnie Lobud-Jet (traduction : Petit budget) sont prêts à tout pour rentrer chez eux. Ils décolleront finalement sans le pilote officiel, décision qui marquera le début d’une aventure à la fois extrême et intime.

Les principaux acteurs de cette comédie sont Judith Godrèche, Jean-Paul Rouve et Gérard Darmon que le réalisateur Maurice Barthélémy connait bien depuis les aventures des Robins des Bois.

Le film rappelle Y-a-t-il un pilote dans l'avion, version française, plus humoristique aussi. Certains gags sont probablement très inspirés d'une réalité que des vacanciers ont appris à gérer, comme l'absence des repas à bord et des places plus restreintes. Beaucoup de gags, de cocasseries et de répliques qui seront reprises en boucle par les ados.

Le trio Rouve-Darmon-Godrèche fonctionne bien. Tournée en seulement cinq semaines sur un tarmac français, dans un véritable morceau de carcasse d'avion, cette production française est une comédie sympathique qui aurait pu s'intituler "bienvenue à bord" ... si le début de ce titre n'avait pas été récemment préempté par Dany Boon.

S'il y a un public qui n'est pas prêt à le visionner avec humour ce sont sans doute les passagers bloqués à Orly suite à une grève du personnel naviguant d'Air Algérie. Mais les autres riront franchement en regrettant moins ces caprices de la météo qui leur gâchent leurs vacances et les dissuadent de prendre un billet pour un bord de mer.

Crumble de petit épeautre façon Parmentier

J'en avais préparé froid en salade. Il en restait suffisamment pour le cuisiner chaud. J'ai décidé d'accommoder cette céréale en crumble.

Voici la marche à suivre pour 2 personnes :

Mélanger dans un saladier l'équivalent d'un demi-ramequin de reste de viande cuite (type paleron ou pot-au-feu), le double de petit épeautre (cuit lui aussi), une poignée de roquette hachée, une cuillère à soupe de câpres, un œuf battu.
Répartissez la moitié de cette préparation dans deux ramequins beurrés. Posez un quart de mozzarella au milieu. Versez le reste de la préparation en tassant légèrement.

Recouvrez de pain écrasé en chapelure, puis d'une cuillère à café de curry des Philippines ou d'un autre épice de votre choix. Ajoutez une noix de beurre, et enfournez pour une quinzaine de minutes.












Servir avec une salade mixte laitue-roquette.

C'est tout bon ...

Le petit épeautre est une sentinelle slow food que l'on peut trouver sur le site d'Agnès Poujol-Hardy Le Gout est dans le pré

samedi 16 juillet 2011

Le Quai de Ouistreham par Florence Aubenas

J'avais rencontré Florence Aubenas à Nancy, au Livre sur la place, en septembre dernier pour la remise du Prix Livre et Droits de l'Homme qui lui avait été décerné à l'unanimité.

Cette récompense couronne un ouvrage majeur sur le monde de la précarité dans la France d'aujourd'hui. La personnalité chaleureuse de l'auteur et le sujet de son témoignage m'avaient convaincue de lire son Quai de Ouistreham. Mais le temps est passé "comme une lettre à la poste" et ce n'est que maintenant que j'ai mis ce projet à exécution.

Le récit correspondait à l'idée que je me faisais de la précarité des femmes, car ce sont elles qui souffrent le plus de la crise de l'emploi. J'ai suffisamment vécu dans des milieux pas toujours privilégiés pour savoir combien il est périlleux de joindre les deux bouts, économiquement parlant. J'ai été surprise que Xavier Emmanuelli qui pourtant en connait un rayon sur le sujet de la précarité, en tant que président fondateur du Samu Social, ait reconnu qu’il ne savait rien jusque là cet outre-monde qui se cache derrière ces petits boulots qui sont à la fois une survie et une galère.

On se souvient de la jeune femme, otage, dont la photo flottait au fronton de tant d’hôtels de ville et de bâtiments publics jusqu’à ce jour du 12 juin 2005 où elle est revenue sur l’aéroport de Vélizy, avec le sourire qui ne la quitte pas. Elle aurait pu depuis « se la couler douce ». Mais non. Florence est de ceux qui sont toujours au combat.

Être reporter sans frontières ne signifie pas qu’il faille toujours aller très loin pour voyager et connaitre un autre monde. Il lui aura suffit d’aller à Caen pour effectuer une plongée dans un milieu dont on ne parlait pas jusqu’à maintenant. Elle s'est présentée comme une femme de 48 ans, ayant le bac mais aucune référence professionnelle à la recherche d'un emploi. Elle n'a réussi que péniblement à travailler comme agent de propreté en saisissant ce que la conseillère de Pôle Emploi appelait "la chance de sa vie".

Son enquête est courageuse parce qu'elle l'a menée sans changer d'identité, et sans recommandation. C'est une évidence quand on la lit, mais c'est tout de même à préciser. Florence Aubenas met les points sur les i du mot mythologie. La mythologie des droits de tous pour tous parce qu’on n'a pas les moyens de les mettre en œuvre. Et la mythologie de l’insertion, ou de la réinsertion parce que le paradis perdu ne peut se retrouver.

Elle-même avait cette impression que la précarité concernait une catégorie de personnes, alors que la plongée qu’elle y a faite lui a permis de se rendre compte que c’est devenu la France de tout le monde : des femmes qui ont dépassé l'âge de la retraite mais dont la pension est un peu trop juste et qui le soir se retrouvent à nettoyer les toilettes sur le ferry ; des lycéennes dont la famille a explosé et qui, après les cours vont nettoyer les toilettes sur le ferry ; celles qui pensent que c'est une échelle pour retrouver un meilleur travail ; celles qui a cause d'un licenciement sont tombées en bas de l’échelle sociale ; elles se retrouvent toutes à nettoyer les toilettes sur le ferry, toutes avec des raisons contradictoires d'être là, trop jeunes, trop vieilles, qui veulent se hisser ou qui dégringolent.

Les droits de l’homme concernent aussi cela, cette France de tout le monde qui bricole de petits boulots. La précarité n'est plus de remplacer une collègue malade ou d’éponger un surplus de commandes. Car aujourd’hui on ne trouve plus de travail, on trouve « des heures » (p.134). Et parfois même pas, puisqu'elle cite ce boulot chez un ostréiculteur, pour les hommes cette fois, et pour lequel on ne reçoit pas d’argent du tout, juste le repas, mais chaud …

La précarité c'est, pour 20% des salariés, des petits boulots qui s'empilent en horaires morcelés entre 4 heures du matin et 23 heures du soir, avec un temps de trajet qui parfois excède le temps travaillé, avec 5 employeurs concomitants pour 720 euros de revenus bruts mensuels qui ne permettront pas de trouver un logement, d’obtenir un crédit, de se faire soigner les dents. Et pourtant quitter son travail, est un crève-coeur, même pour Laetitia qui quitte le ferry où elle faisait 25 heures par semaine pour un fast-food où elle en aura trente, presque un coup de chance écrit Florence, qui ajoute que n’empêche Laetitia en est malade de quitter le bateau. Et son départ elle le fêtera au cours d’un pot d’adieu, pratique pas courante, qui lui coutera les yeux de la tête ...

Florence Aubenas insiste aussi sur les statistiques : 8 précaires sur 10 sont des femmes. Et alors qu’on n'a de cesse de féminiser les métiers nobles comme auteure, ministre, académicienne on gomme le féminin dans la précarité. Quand on disait femme de ménage, on savait bien qu’il n’y aurait pas d’hommes à faire ce travail. C’est devenu technicienne de surface. Aujourd’hui on ne dit plus que agent de propreté. Le sexe est gommé définitivement. De la même façon on disait fille-mère. Maintenant on parle de famille mono-parentale. Et quand ce sont les WC qu'on nettoie, on préfère dire qu'on fait les sanis.

Le travail de nuit des femmes n'avait plus cours depuis 1892. A l'usine Peugeot de Montbéliard il vient de reprendre. A force d’avoir menacé les employés de la concurrence possible en Tchéquie, en Pologne, les femmes ont été volontaires pour travailler de nuit, pour éviter, un temps, qu'on aille faire des voitures ailleurs.

Le quai de Ouistreham témoigne que ces droits de l'homme que l’on croit en progrès constants ne suivent pas une conquête permanente qui va toujours vers le haut. L'écriture de Florence est si alerte et joyeuse que le livre procure un vrai plaisir de lecture, ce qui ne va pas de soi avec un tel sujet. Certains chapitres sont hilarants malgré la détresse qui se cache entre les lignes. La leçon de Mauricette qui se rue d’un bord à l’autre d'un espace exigu pour montrer comment on doit procéder (page 91) pour faire place nette tout en tenant la cadence est un morceau d'anthologie. Marilou vire au rouge, trempée de sueur comme si elle était passée à la machine à laver, Florence elle est méconnaissable, mauve. Travailler impeccable a son prix.

Il faut ABSOLUMENT le glisser dans sa valise pour apprécier le bonheur qu'on a si on a un travail, même quand il nous fait ... suer. Car jamais il ne le fera autant que tous ces jobs précaires et partiels que leurs détenteurs ne lâcheraient pourtant pour rien au monde. Si ! quand même, pour un CDI, sigle magique que Florence a réussi à décrocher au bout d'un an d'effort.

Florence Aubenas, le Quai de Ouistreham, éditions de l'Olivier, 2010

vendredi 15 juillet 2011

Carpaccio de fenouil au coquelicot

Voici une salade blanche et puis aussi rouge coquelicot comme le drapeau qu'on a vu flotter hier sur les Champs-Elysées.

Il aurait fallu que je la pose sur une assiette bleue pour achever le tableau. Mais le but était gustatif et non patriotique tout de même.

Le fenouil a été tranché ultra fin à la mandoline et arrosé d'une vinaigrette au vinaigre de coquelicots qui ne quitte plus mon plan de travail depuis que je l'ai découvert dans un certain Panier ... et cuisiné
en méli-mélo.

Une couronne de Trévise renforce le goût et tranche visuellement.

jeudi 14 juillet 2011

Feu d'artifices dans le ciel parisien

Je n'avais pas particulièrement envie de sortir hier soir mais le bruit fracassant m'a fait lever le nez.

Je n'ai pas été ingrate. C'était juste en face de moi.

Je n'ai aucun mérite à partager la soirée, juste le temps de mettre au point :


Et voilà, c'est fini. Ne reste qu'un gros nuage de fumée que la pleine lune perce doucement.

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