Dernier avis avant démolition est le titre d'un livre publié par ce qu'on appelle un "petit" éditeur. Autrement dit, il a moins de chances que ceux qui sont portés par les "grandes" maisons de se voir attribuer un prix littéraire, ou même "simplement" de sortir du lot.
Je rappelle qu'environ 600 livres sont publiés à chaque rentrée de septembre, et quasiment autant en janvier et un volume assez remarquable également avant l'été.
Je rappelle qu'environ 600 livres sont publiés à chaque rentrée de septembre, et quasiment autant en janvier et un volume assez remarquable également avant l'été.
J'en ai déjà parlé, le Prix Hors Concours a été créé dans l'esprit de donner un coup de projecteur à cette édition qui, pour survivre, se doit encore plus que ses concurrents, de dénicher des pépites.
J'ai découvert le recueil de nouvelles de Fabien Maréchal parce qu'il faisait partie de la cinquantaine d'extraits soumis au jury auquel j'appartenais et j'avais immédiatement été convaincue par son style. l'avenir me donna raison puisqu'il fut retenu parmi les 8 finalistes du Prix.
Il avait dit le soir de la remise du prix qu'il ne mesurait pas la longueur de ses textes. Si cinq pages suffisent pour conduire le lecteur jusqu'à un moment de surprise où tout bascule pourquoi aller plus loin ? Je viens de lire chaque nouvelle dans son intégralité et je partage totalement son avis. La Cérémonie ne compte "que" 6 pages et rien ne manque pour qu'on éprouve un vrai plaisir à la lire.
Non seulement il a le sens du rythme, ce qui est fondamental dans ce type de récit, mais il fait preuve d'une humanité très subtile, à la lisière entre tendresse et dérision, le plaçant dans la lignée d'auteurs qu'il affectionne comme aime Jorge Luis Borges, Jules Vallès, et même, dans la littérature jeunesse Roald Dahl. Quelques lignes suffisent pour qu'on s'attache à ses personnages, essoufflés par la vie, et qu'on leur souhaite un destin plus clément.
Hélas, les Titanic ne traversent pas tous l'Atlantique et des naufrages surviennent même sur la terre ferme. (p. 14) Il y a chez Fabien Maréchal une capacité à produire un tableau sociologique d'une époque où le communisme avait promis un Avenir radieux à des ouvriers dont l'objectif ultime serait de s'installer pour l'éternité à l'ombre d'un tilleul.
On pense forcément aux Années d'Annie Ernaux en se disant qu'on a trouvé son pendant masculin.
J'ai découvert le recueil de nouvelles de Fabien Maréchal parce qu'il faisait partie de la cinquantaine d'extraits soumis au jury auquel j'appartenais et j'avais immédiatement été convaincue par son style. l'avenir me donna raison puisqu'il fut retenu parmi les 8 finalistes du Prix.
Un vieil ouvrier retranché dans son immeuble promis à la destruction, un syndicaliste qui s’obstine à organiser une grève vouée à l’échec, ou un étrange photographe coureur des bois : pour ces personnages, le sens qu’ils donnent à leur vie prime sur toute autre considération … Qu’ils embrassent les luttes sociales, des idéaux politiques ou la quête extatique d’une réalité cachée dans la nature, les voilà aux prises avec un monde extérieur peu enclin à se plier à leurs aspirations profondes. Ils sont tous des combattants chancelants qu'une flamme maintient en éveil.Les nouvelles sont un genre littéraire qu'il affectionne et où il est orfèvre. Fabien Maréchal a bien raison de refuser qu'on considère ce genre comme se situant à part, la presque petite soeur d'un autre plus abouti, qui serait le roman.
Il avait dit le soir de la remise du prix qu'il ne mesurait pas la longueur de ses textes. Si cinq pages suffisent pour conduire le lecteur jusqu'à un moment de surprise où tout bascule pourquoi aller plus loin ? Je viens de lire chaque nouvelle dans son intégralité et je partage totalement son avis. La Cérémonie ne compte "que" 6 pages et rien ne manque pour qu'on éprouve un vrai plaisir à la lire.
Non seulement il a le sens du rythme, ce qui est fondamental dans ce type de récit, mais il fait preuve d'une humanité très subtile, à la lisière entre tendresse et dérision, le plaçant dans la lignée d'auteurs qu'il affectionne comme aime Jorge Luis Borges, Jules Vallès, et même, dans la littérature jeunesse Roald Dahl. Quelques lignes suffisent pour qu'on s'attache à ses personnages, essoufflés par la vie, et qu'on leur souhaite un destin plus clément.
Hélas, les Titanic ne traversent pas tous l'Atlantique et des naufrages surviennent même sur la terre ferme. (p. 14) Il y a chez Fabien Maréchal une capacité à produire un tableau sociologique d'une époque où le communisme avait promis un Avenir radieux à des ouvriers dont l'objectif ultime serait de s'installer pour l'éternité à l'ombre d'un tilleul.
On pense forcément aux Années d'Annie Ernaux en se disant qu'on a trouvé son pendant masculin.
Antidata est une maison d'édition née en 2004, héritière de la revue du même nom, se donnant pour but d'éditer des textes courts, nouvelles mais aussi dialogues, lettres, ou autres. En dehors de ce format court, elle n'a d'autre ligne éditoriale que les goûts et enthousiasmes de ses membres. A signaler, même si je n'en ai pas l'habitude, que le prix de vente (10 euros) est vraiment à la portée de tous.
Fabien Maréchal est journaliste et collabore au magazine National Geographic France. Ce livre est le second recueil de l’auteur, après Nouvelles à ne pas y croire, publié en 2012 aux éditions Dialogues.
Dernier avis avant démolition de Fabien Maréchal, Antidata, mars 2016
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