Je sors d’une intéressante exposition sur la Légion d'honneur au Pavillon des arts de Châtenay-Malabry (92) sous l'égide de deux associations, la Société des Membres de la Légion d’honneur (section des Hauts-de-Seine sud-est) et du Souvenir français (Comité de Châtenay).
Elle remet cette décoration en perspective historique en n'oubliant pas les emblèmes nationaux, en particulier le drapeau républicain.
L'étoile blanche et le ruban rouge ont effacé les précédentes distinctions nobiliaires. Elle est née le 19 mai 1802 par la volonté de Napoléon Bonaparte d'honorer des services militaires comme des vertus civiles.
C'est sans doute cette universalité qui lui valut de traverser les différents régimes politiques. Empereurs, rois et présidents de la République ont donc remis cet insigne d'abord à des hommes (ce n'était alors pas tout à fait universel soit dit en passant) puis aussi à des femmes à partir de 1851. Parmi elles il y a des personnes aussi différentes que Simone Veil, ministre de la santé, Claudie Haigneré, astronaute, Marie-Agnès Gillot, danseuse étoile, Sarah Bernhardt, tragédienne.
La distinction est ouverte aux étrangers comme Charlie Chaplin ou Alexandre Fleming.
Le nombre de promus est très variable, atteignant un pic de 30700 en 1963, et "seulement" 92000 en 2018. Ils seraient au total environ 1 million à l'avoir reçu.
L'exposition reprend tous ces aspects et bien d'autres comme l'intéressante répartition en une quinzaine de cohortes (parmi lesquelles on remarque la littérature, les mathématiques, la législation …) dont la plupart des premiers chefs ont donné leur nom aux boulevards parisiens dits "des maréchaux".
Une galerie de portraits rend hommage aux personnalités du sud du département qui ont été décorés et qui ont vécu ou travaillé de près ou de loin dans le sud des Hauts-de-Seine comme Alfred Velpeau (1795-1867) qui perfectionna le bandage compressif, Sully Prudhomme, Théophile Gautier et bien entendu Chateaubriand.
C'est un ordre conçu dès l'origine comme évolutif, de manière à donner envie d'accéder aux grades supérieurs : Chevalier, Officier, Commandeur, Grand officier, Grand'Croix. … Evidemment il y a des devoirs à respecter, adopter une bonne conduite et un savoir-vivre. Mais il donne droit à porter l'insigne et percevoir un traitement annuel symbolique de 6,10 euros à 36, 59 pour le grade le plus élevé.
Mais surtout il ouvre la porte d'un immense réseau et offre la possibilité éventuelle aux filles et petites-filles des promus d'entrer dans un établissement qui leur est dédié car l'éducation est au coeur des actions de la Légion d'honneur, en particulier envers la jeunesse. Elle accorde ainsi des prix d'apprentissage. Dans ce domaine la France a du retard à rattraper si on la compare à des pays comme la Suisse ou le Danemark qui affichent des taux de 75%.
Si vous l'avez manquée, car la période de présentation de cette exposition est très courte, vous pourrez toujours aller visiter le musée dédié à cet ordre, qui se trouve juste en face du Musée d'Orsay.
Si la Légion d'honneur m’était contée
Du 26 octobre au 6 novembre 2021
Au Pavillon des Arts et du Patrimoine
98 rue Jean Longuet - 92290 Châtenay-Malabry
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