Si j’avais été cet été au festival d’Avignon il est certain que je serais allée aux Lucioles découvrir Le jour où je suis devenue chanteuse black. Mais l’aurais-je suffisamment apprécié ?
Je suis sûre que Caroline Devismes y était épatante mais le rythme avignonnais est tel que parfois (il faut l’avouer) on enchaine les spectacles au quotidien un peu comme on le fait de vins au cours d’une séance de dégustation. On a juste le temps de goûter avant de passer au suivant.
Le jour où je suis devenue chanteuse black est programmé au Café de la gare à 21 h 15 (mais juste les mardi et mercredi) ce qui laisse le temps de le savourer pleinement après le dîner ou avant le souper, Cette salle mythique est le lieu idéal pour accueillir cet ovni à la frange de la performance d’un seule-en-scène et qui se révèle être une comédie musicale … riche de moments où le rire explose.
Caroline est une vraie bombe qui nous en met plein la vue pendant une heure vingt. Les auteurs définissent comme le spectacle comme Comédie musicale Soul et autobiographique mais on peut dire que c’est du théâtre musical.
Thomas Le Douarec avait prévenu le public : tout est vrai. Il n’y a rien d’inventé. J’avoue que j’ai cru à un mensonge pour la bonne cause. Comment Caroline, la belle actrice blonde aux yeux bleus, native du Pas-de-Calais, que j’avais déjà vue jouer, notamment dans Le misanthrope à Versailles pendant le mois Molière puis dans Ce qui reste d’un amour un mois plus tard pouvait bien être une authentique chanteuse black ? J’avais oublié deux choses. La première qu’il suffit d’une goutte … et la seconde, amnésie encore plus grave, je l’avais déjà vue dans ce spectacle, sous le même titre, il y a presque dix ans, la preuve ici.
Il faut reconnaître à ma décharge qu’hormis l’affiche qui n’a pas pris une ride, le spectacle a rudement évolué. Il était bien. Il est encore mieux.
Caroline raconte à merveille le secret de ses origines afro‐américaines et la promesse qu’elle se fait à l’âge de huit ans de devenir la nouvelle "Diana Ross ", alors que son acolyte sur scène se prend pour Stevie Wonder.
Pari gagné à la fin de cette soirée haute en couleurs, riche en paillettes et en plumes, dans lequel elle chante et danse comme une diva en faisant revivre les grands standards de la musique Motown.
Vous irez pour sa voix, son humour, son sens de la scène. Vous jubilerez à ses révélations émouvantes et drôles à la fois. Quel bel hommage elle rend à ce grand-père noir, Claude Odell Dabbs (28 déc. 1920 - 1er juin 2012) qu’elle aura fini par rencontrer en famille à Dallas !
Le jour où je suis devenue chanteuse black de Caroline Devismes et Thomas Le Douarec
Mise en scène de Thomas le Douarec
Avec Caroline Devismes, Mehdi Bourayou, Alex Anglio
Avec Caroline Devismes, Mehdi Bourayou, Alex Anglio
Arrangements musicaux Caroline Devismes, Mehdi Bourayou et Alex Anglio
Costumes : Caroline Devismes
Coiffe et plumes : Camille Germser
D’après les Chansons de Diana Ross and The Supremes, Donna Summer, Gloria Gaynor, Shirley Bassey, Jackson Five, Marvin Gaye, Quincy Jones, Michael Jackson...
Bande son originale Mehdi Bourayou avec "Les Désaxés" et Alex Finkin
Voix OFF Laurent Conoir et Pauline Le Douarec
Au Café de la gare - 4 rue du Temple - 75004 Paris
A 21 h 15 les mardi et mercredi depuis le 10 octobre
Relâche le mardi 28 novembre 2023
Attardez-vous un peu avant ou après le spectacle dans ce Café de la gare qui a vu éclore tant de talents dont le souvenir marque toujours les lieux. Revenez-y un dimanche pour voir Catherine Sigaux, alias Sotha y recevoir à l'ancienne avec loterie, spectacle, buffet, parlotte avec les artistes.
Cette femme hors normes est autrice, comédienne, réalisatrice, metteuse en scène. Elle est surtout pour nous une des fondatrices de ce théâtre avec Romain Bouteille, dont elle fut la compagne, Patrick Dewaere, dont elle fut l’épouse, et puis … Coluche, Miou-Miou, et quelques autres.
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