On connaissait Pauline en morceaux éclatés : Unis pour la vie, La vie çà vaut le coup, le bonheur surgit sans prévenir, Porté par le vent vers l'océan. Voilà tout Pauline réuni et enrichi d'un cinquième volume, inédit en France, Je suis Pauline ! Le tout justifie cet intitulé global de Pauline ou la vraie vie.
L'auteur est Guus Kuijer, un hollandais, né le 1er août 1942 à Amsterdam dans une famille très croyante. On ne sera pas étonné que les grands-parents de sa jeune héroïne fassent la prière avant chaque repas. Et quand on saura qu'il a été instituteur pendant six ans on comprendra pourquoi le beau-père de Pauline exerce le même métier.
Après deux recueils de nouvelles et un roman pour adultes, son premier livre pour enfants paraît en 1975. Selon ses propres dires, ce texte agit sur lui comme une libération. C’est le début d’une riche carrière d’écrivain pour la jeunesse qui sera couronnée à de nombreuses reprises. Le prix le plus prestigieux est le prix Astrid Lindgren qu'il reçut l'an dernier, juste après Kitty Crowther, Christine Nöstlinger ... ou Maurice Sendak.
Geneviève Brisac voit dans Pauline une version moderne de Fifi Brindacier. En tout cas cette jeune fille s'interroge à tout bout de champ et nous interpelle par la même occasion, ce qui rend le roman lisible aussi bien par des ados que par leurs parents, ... ou grands-parents.
Pauline pose beaucoup de questions, sans s'inquiéter le plus souvent des réponses. Elle est capable de s'énerver mais elle a un esprit positif et va toujours de l'avant, quitte à sacrifier quelques illusions. C'est peut-être cela qui justifie le titre du recueil, Pauline ou la vraie vie.
Les problèmes ne sont pas édulcorés. Cette vie n'est pas facile. On peut avoir un papa toxicomane, vivant comme un vagabond et l'aimer malgré tout. Avoir un petit ami qui devra épouser la femme que sa famille lui choisira et l'aimer malgré tout. Avoir une amie (Caro) qui tente de vous le piquer, et l'aimer malgré tout. Avoir pour futur beau-père son instituteur et l'aimer malgré tout.
On peut tenter de s'épanouir au sein d'une famille qui semble peu ordinaire pourvu qu'on ait l'amour de tous les membres, grands-parents y compris, et avoir comme animal de compagnie un petit veau.
Pauline a des réflexions d'adulte sans perdre pour autant sa personnalité d'enfant qui s'exprime dans la poésie. De courts textes ponctuent les chapitres, ainsi que des illustrations qui ont l'allure d'esquisses, et que l'on doit à Adrien Albert.
La séparation, l'éducation, le racisme, les religions, l’amour, sont des thèmes récurrents d'un volume à l'autre. On a presque le sentiment de lire le journal d'une adolescente qui fait oublier que c'est un "grand-père" qui tient la plume. La traduction y est probablement pour quelque chose.
C'est Maurice Lomré qui l'a réalisée et j'avais eu l'occasion de le rencontrer il y a quelques mois. Sa manière de parler de l'oeuvre donnait envie de la découvrir, même si on en avait "passé l'âge".
Il ressort de cette lecture une certaine candeur qui est assez vivifiante. La prière en forme de table de multiplication, la compassion de la fille pour son père, quelques phrases qui résonnent comme des réflexions philosophiques (le silence est un bruit agréable p. 204) en font un roman qui se savoure dans toute sa fraicheur.
Pauline a des réflexions d'adulte sans perdre pour autant sa personnalité d'enfant qui s'exprime dans la poésie. De courts textes ponctuent les chapitres, ainsi que des illustrations qui ont l'allure d'esquisses, et que l'on doit à Adrien Albert.
La séparation, l'éducation, le racisme, les religions, l’amour, sont des thèmes récurrents d'un volume à l'autre. On a presque le sentiment de lire le journal d'une adolescente qui fait oublier que c'est un "grand-père" qui tient la plume. La traduction y est probablement pour quelque chose.
C'est Maurice Lomré qui l'a réalisée et j'avais eu l'occasion de le rencontrer il y a quelques mois. Sa manière de parler de l'oeuvre donnait envie de la découvrir, même si on en avait "passé l'âge".
Il ressort de cette lecture une certaine candeur qui est assez vivifiante. La prière en forme de table de multiplication, la compassion de la fille pour son père, quelques phrases qui résonnent comme des réflexions philosophiques (le silence est un bruit agréable p. 204) en font un roman qui se savoure dans toute sa fraicheur.
Pauline ou la vraie vie de Guus Kuijer, Traduit du néerlandais par Maurice Lomré, Ecole des loisirs, septembre 2013
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