Cela fait plus d'un an que je m'étais promis d'aller voir Le secret de Sherlock Holmes et puis le temps a passé et un certain nombre de circonstances malheureuses ont retardé ma venue. Très franchement, en sortant de la salle, j'ai regretté de n'avoir pas pu venir plus tôt. C'est un spectacle excellent, autant intelligent que drôle. Je comprends qu'il ait reçu le Prix du "Meilleur spectacle théâtral" au Festival Polar de Cognac et que cette comédie policière ait déjà réuni plus de 50.000 spectateurs.
En résumé, Londres, 1881 : Sherlock n’est pas encore le grand Holmes et le docteur Watson, médecin légiste, rentre tout juste d’Afghanistan. Alors que ce dernier cherche un toit, l’inspecteur Lestrade de Scotland Yard fait appel à lui pour une enquête délicate. La découverte d’un cadavre sur les bords de la Tamise va lier les destins de Sherlock Holmes et du docteur Watson et les faire entrer dans la légende.
Il y avait beaucoup de jeunes le soir de ma venue et le public plus âgé craignant les chahuts mais ils ont été attentifs … et conquis.
Donc nus sommes en 1881, à Londres, dans le smog anglais et Big Ben résonne au loin. Le premier coup de théâtre se produit dans les premières minutes avec une arrestation spectaculaire. C'est que la police a fait des progrès … les voleurs aussi. On devra s'attendre à d'incessants rebondissements.
Les scènes s'enchainent avec brio. Les jeux de mots et les réparties claquent, toujours justes, jusqu'à l'absurde comme cette affirmation mûrement réfléchie : la victime n'est pas l'assassin. Les double-sens et les allusions sont multiples, jusqu'à faire un clin d'oeil à Colombo (qui avaient une coquetterie dans le sien … d'oeil) et bien entendu à Conan Doyle. Les bruitages sont parfait de réalisme. Les costumes sont magnifiques. La scène de duel est un bijou de chorégraphie. Les effets spéciaux sont à propos. On savoure tous les types d'humour. … sauf un, l'humour raciste qui ne passe pas dans la salle (mon dieu comme les spectateurs peuvent manquer de largesse d'esprit !). Excepté sur ce point, c'est un régal.
Les comédiens méritent nos compliments, à l'unanimité. Laura Marin est une fine Katryn, Hervé Dandrieux un Docteur Watson fidèle à la légende.
La solution du secret est invisible puisque visible par tous, parfaitement dans l'esprit qu'on connait de Sherlock qui est interprété avec brio (le soir de ma venue par Pierre Hancisse, tandis que Romain Ogerau était Silvius). Ce "monsieur je sais tout" force l'admiration avec sa supériorité et on lui pardonnera ses airs supérieurs.
Surtout après avoir entendu la mise en garde de Michel Bouquet, qui nous est livrée aux saluts par l'inspecteur Lestrade (Emmanuel Guillon) : N'oubliez pas que si le public vient vous voir jouer , il vient aussi pour jouer avec nous.
Si nous n'oublions pas les autres interprétations de la légende, notamment avec Omar Sy sur Netflix, celle-ci va s'ancrer dans nos mémoires. J'accourrai si les co-auteurs Christophe Guillon et Christian Chevalier nous proposaient un nouveau chapitre, avec la même équipe.
Mise en scène Christophe Guillon
Avec Hervé Dandrieux, Christophe Guillon ou Christophe Laubion ou Romain Ogerau, Emmanuel Guillon, Laura Marin, Didier Vinson ou Pierre Hancisse
Depuis le 4 avril 2023 les horaires ont été modifiés
Le Mardi à 20h30, Les Mercredi, jeudi, vendredi à 19h, Le Samedi à 16h et 21h
Au Théâtre Actuel La Bruyère
5 rue La Bruyère - 75009 Paris
Spectacle à partir de 9 ans
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de © Laurencine Lot
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