
Et quand on songe qu’aucune plante ne fleurit à longueur d’année il est facile d’imaginer l’énormité du travail pour obtenir un "beau" résultat chaque saison. On parle d’un jardin mais il y en a en réalité deux, le Clos normand qui est en bordure de la maison familiale et le Bassin des Nymphéas ponctué de ponts japonais enjambant le cours d’une petite rivière.
On doit à de multiples personnes le bonheur de visiter ces lieux et j’en trace le portrait en annexe. Je ne vais pas non plus reprendre ici ce que vous pouvez lire partout sur Internet. Je ne donnerai pas de dates ni de chiffres. Je n’ai aucune ambition d’exhaustivité. Je vais juste vous prendre par la main pour vous conduire dans ce merveilleux endroit et provoquer, je l’espère, l’envie de vous y promener tout seul.
Aucune espèce n’est privilégiée parmi les milliers représentées. On remarquera cependant une multitude de coquelicots dont certains semblent rares. Ce n’est pas une surprise. On sait combien le peintre les aimait. Il a créé plusieurs nouvelles variétés. Papaver x moneti a fait l’objet d’un enregistrement en bonne et due forme mais, parce qu’il n’existe pas de conservatoire, cette espèce a désormais disparu.
Il n’y a pas de date idéale pour venir et c’est tant mieux. Sachez juste qu’à partir du 1er novembre le bâtiment est fermé au public, que les tracto-pelles se mettent vite à l’ouvrage et que très vite la terre apparaît dans sa nudité avant d’être mise au repos. Vous ne verrez donc pas de pont japonais sous le givre. Si vous avez envie d’une telle image il vous faudra aller par exemple à l’arboretum de Châtenay-Malabry qui est, lui, ouvert toute l’année mais qui n’a pas la même ambition.

Ici l’objectif est de composer un fouillis organisé m’a expliqué un jardinier. La chose n’est pas très compliquée et vous pouvez appliquer la recette à votre propre jardin, même s’il est modeste. Il faut pour cela y planter des arbustes choisis pour la variété de leurs feuillages. Puis ajouter des vivaces, c’est à dire des plantes qui seront permanentes et qu’il conviendra seulement de "rabattre" de temps en temps comme les aulx, bambous, arnica, capucine (bien qu’on la cultive souvent comme une annuelle), chrysanthèmes, dahlias, hibiscus, hortensias, marguerites, millepertuis, hostas, agapanthes, lavandes, sauges, échinacées, rudbeckias, hémérocalles, alstroemères, anémones du Japon … la liste est très longue.
Pour ma part j’adore les sedums, si beaux à l’automne, l’agastache, les achillées, les géraniums permanents qui satisfont très vite quiconque pense ne pas avoir la main verte, tout comme les escholzias qui se ressèment tout seuls, les asters qui existent dans une immensité de nuances, les gauras, la persicaire (que j'ai beaucoup remarquée à Giverny).
Je n’ai pas pour ambition de vous donner un cours de botanique mais je vous mets en garde. Les plantes sont voyageuses. Certaines vont migrer, et se ressemer toutes seules plus loin comme le gaura. D’autres disparaissent en hiver et repoussent spontanément comme les asters. La rose trémière ne se développera que là où elle l’aura décidé. C’est une précaution de prendre des photos, de faire des croquis ou de placer des repères de manière à ne pas tout détruire au printemps suivant.
Ensuite, et si on cherche à avoir des massifs très fleuris, on plantera chaque année les annuelles dans les interstices. Plusieurs barquettes de petits bégonias rouges ont d'ailleurs été déposées sur une portion de pelouse.
La question que tout le monde pose est de savoir -puisqu’on parle de restauration- si les jardins ont été recréés à l’identique. Il faut avoir conscience que c’est une utopie. Gilbert Vahé, chef jardinier historique de la restauration du domaine, où il a travaillé 43 ans, et que j’ai eu la chance de pouvoir interviewer, m’a confié que la tentative de reconstitution a été une catastrophe surtout parce que le climat a véritablement trop changé. Il a fallu faire machine arrière.
Mais il est vrai que les jardiniers du peintre récoltaient les graines pour en effectuer des semis et replanter l’année suivante. Ils repéraient les variations et sélectionnaient. Il y a eu ainsi des créations de variétés de cosmos, ce qui est méritoire car la création de nouvelles variétés d’annuelles est très longue et exige beaucoup de place. La création d’hybrides naturels est plus facile pour certaines plantes, comme les iris (je signale d’ailleurs que l’arboretum de Roger de Vilmorin à Verrières-le-Buisson en contient 940 variétés différentes qui offrent toutes des fleurs différentes).
Il serait illusoire de recréer un jardin à l’identique de ce que les yeux des Monet ont pu admirer. Comme je l’ai mentionné plus haut, une variété de pavot a disparu. On a dû aussi se passer de toutes les plantes qu’on ne trouve plus. Et puis quelles fleurs mettre en avant quand on sait que Monet a eu des périodes d’intense collection … par exemple de dahlias et d’iris. La mode a évolué et il faut bien se conformer au système de sélection qui est désormais imposé. Pour le dire simplement, il était facile autrefois d’obtenir des variétés nouvelles et plus résistantes. Un maraîcher qui faisait pousser des poireaux conservait les plus beaux pour les faire monter en graines et vendait les autres. Au bout de plusieurs années, par sélections successives, il finissait par obtenir des variétés nouvelles et plus belles. Maintenant, les commerciaux créent des hybrides qui ne peuvent pas se reproduire si bien qu’il faut acheter des graines ou des plants chaque année. C’est pareil pour les fleurs dites annuelles.
On divise les vivaces au moment du labour. Mais on ne récupère pas les annuelles, les bisannuelles ni les bulbes. Tout simplement parce qu’on obtiendrait vite des mélanges qui ne garantiraient pas la couleur d’origine. Les parterres seraient ponctués de taches inopportunes.
On travaille donc "au listing" (de bulbes, vivaces, annuelles) mais ça ne signifie pas pour autant qu’il est facile d’avoir ce qu’on recherche en rachetant chaque année car les producteurs ne tiennent pas toujours parole et que les surprises sont fréquentes.
Regretter ne servirait à rien. Il faut tout miser sur l’organisation de l’espace et viser à recréer l’émotion que Monet avait voulu insuffler. Et c’est finalement la période de la fin de sa vie qui a été retenue pour recomposer les jardins.
Par contre les plantes ne sont pas achetées toutes prêtes à Rungis. Il est primordial de continuer à les produire sur place à partir de graines ou de jeunes plants pour maintenir le savoir-faire, et aussi conserver des plantes qui, sinon, disparaîtraient…. Ce sont ainsi plus de 200 000 plants qui sortent chaque année des serres en dehors des bulbes et de certaines vivaces.
On plante de mai jusqu’au 14 juillet en prélevant dans les serres pour pallier le piétinement. Les jardiniers sont moins dans les jardins en période de production, forcément. De même en automne pour les bisannuelles (semis et repiquage par exemple des œillets de poète et myosotis).
Commençons par le jardin d’eau
On y accède en toute sécurité par un souterrain qui a été créé de toutes pièces. C’est dans cet espace que se trouvent les bambous qui sont eux aussi un éternel sujet de conversation parmi les visiteurs et les guides, mais ils sont bien là depuis toujours. Plantés sous la direction du peintre, ils se sont régénérés d’eux-mêmes en produisant de nouvelles pousses chaque année. On peut donc affirmer qu’ils figurent parmi les rares végétaux encore d’origine, en compagnie des glycines et de quelques vieux arbres. C’est l’endroit où poussent encore les saules qui correspondent le plus au jardin historique mais il n’est pas facile de les maintenir en raison du pourrissement des racines. Par contre les deux ifs qui montent la garde près de la maison d’habitation sont antérieurs à l’arrivée de Claude Monet dans cette propriété.
Les hémérocalles (fleurs oranges) se plaisent le long des berges. Elles sont éphémères mais si abondantes que la plante est constamment en bouquet. Comme indiqué plus haut, on ajoute en ce moment des plantes annuelles. Cela se fait depuis le cours d’eau, à bord d’une barque.
L’homme doit composer avec ce dont il dispose. Gilbert Vahé Insiste sur le fait que le jardinier-artiste est seul responsable de l’emplacement de chaque plante, selon son œil et son estimation du développement de l’ensemble des plantes. Certains "chargent" plus que d’autres mais d’une façon générale la règle est de ne pas voir la terre.
Il n’aime pas le terme d’architecte qui évoque les plans. Or, à part l’allée centrale, on ne peut pas traiter Giverny sous forme de plans. Il préférera le mot jardiniste plutôt que paysagiste ou architecte-paysager.
Plus loin, un autre jardinier sarcle les racines des nénuphars qui seraient très envahissants. Ceux-ci ne sont pas encore au maximum de leur floraison si mythique. On se satisfera de la beauté des petits érables pourpres composant un écran derrière des lupins.
On ne verra plus la Berce du Caucase que Monet affectionnait. Il a fallu y renoncer parce que les poils de ses feuilles présentent un danger pour les personnes (et les animaux). Si certains bambous sont encore de l’époque, personne n’a de certitude pour les nymphéas. Mais c’est toujours Latour-Marliac qui livre les rhizomes, le même fournisseur que Claude Monet avait retenu en 1894, et qui est la plus ancienne pépinière de nénuphars au monde, située au milieu de 3 hectares de jardins classés ... dans le Lot-et-Garonne.
L’actuel jardin d’eau compte moins d’iris et moins d’agapanthes que du temps de Monet. Il est bien davantage chargé en petites plantes fleuries alors que le peintre laissait de grandes étendues en herbe mais tout est organisé de manière à ce que le promeneur ne soit pas tenté de s’approcher trop près (et ne tombe à l’eau).
Notre regard se perd dans les champs au-dessus d’un massif de lupins, au détour d’une allée. Nous sommes en lisière d’une ancienne peupleraie qui menaçait d’asphyxier le jardin d’eau. Les arbres ont finalement été abattus après de longues tractations. Le terrain vient d’être acquis par l’Institut qui réfléchit à la meilleure utilisation possible, pour peut-être désengorger les allées noires de monde à certaines périodes.
En reprenant le souterrain qui nous ramène vers la maison on peut admirer de belles plantes d’ombre …
… des Coreopsis aux étonnantes couronnes colorées, et encore des pavots, qui sont décidément presque partout, ici des Pavots d’Islande.
Son entretien fait l’objet de soins particuliers et constants. Il y a une part importante de remise en état. Forcément, plus de 800 000 visiteurs … laissent des traces même s’il n’y a que 10% d’irrespectueux (principalement pour prendre des photos en gros plan). Il faut donc produire dans les serres plus de plants que nécessaire pour pallier le piétinement, si bien qu’on plante de mai jusqu’au 14 juillet.
L’œil ne sait où se poser. Sur une Pivoine arbustive ? Où sur un surprenant tournesol ?
Si on le plante adulte l’hélianthe fleurira en avance. On pourra l’utiliser pour combler des trous de floraison par exemple si la julienne est en retard. Ses grappes violettes se font parfois attendre.
J’ai indiqué que beaucoup de choses avaient été modifiées au jardin d’eau qui, à l’époque de Monet, était surtout composé d’iris, d’agapanthes et de pelouses. Il n’y avait pas autant de plantes ni de fleurs. Nous sommes certains que le Clos normand devait, à certaines périodes, compter des espaces plus ou moins vides de plantes. Il n’est pas envisageable avec quelque 800 000 visiteurs accueillis chaque année (Giverny est le second site touristique en Normandie, après le Mont-Saint-Michel) d’en priver une partie d’une forme d’éblouissement même si on y vient aussi pour ressentir une certaine sérénité…
Les aulx sont de toute beauté, particulièrement les variétés grand format comme l’Ail géant de l’Himalaya mais on verra aussi l’ail étoilé un peu plus loin. Et bien sûr les arceaux de rosiers qui enjambent les allées.
Plusieurs types de rosiers sont cultivés et parmi eux les rosiers de Damas aux fleurs si odorantes, rivalisant avec le parfum du seringat.
Des centaines d’espèces se côtoient, parmi lesquelles on reconnaît les fleurs roses vif de la sauge verte et toujours les corolles délicates des pavots, surtout les pavots somnifères qui se balancent sous les fenêtres de la maison alors que d’immenses pots de Fuschia de Magellan s’épanouissent dans de grands pots japonais.
Entrons dans la maison
Quand les jardiniers ne sont pas mobilisés par les extérieurs on y voit des bouquet arrangés d’une manière champêtre qui, aujourd’hui sont en quelque sorte "restreints" à des orchidées.
Hugues R. Gall entreprit, dès son arrivée en 2008 à la tête de la Fondation, des réformes comme l’ouverture sept jours sur sept afin de ne pas risquer de perdre des visiteurs étrangers le lundi. Le travail des jardiniers fut réorganisé en conséquence. Il eut l’idée des billets jumelés entre Giverny et le musée des impressionnistes.
Si le mobilier est authentique il décida de recréer l’atmosphère de la maison en plaçant, en 2011 et 2013, dans le salon atelier et la chambre de Claude Monet, des copies des toiles qui s’y trouvaient initialement.
Bien que la fondation soit propriétaire des estampes japonaises collectionnées par le peintre, ce sont des fac-similés qui sont accrochés dans la maison, mais pour des raisons de conservation à l’abri de la lumière.
La collection de Claude Monet recense quarante-six estampes de Kitagawa Utamaro (1753-1806), vingt-trois de Katsushika Hokusai (1760-1849) et quarante-huit d’Utagawa Hiroshige (1797-1858), soit cent dix-sept sur les deux cent onze exposées auxquelles s’ajoutent trente-deux numéros en réserve.
Ses emprunts à l’art japonais des jardins sont manifestes à travers l’aménagement de l’étang qu’il avait transformé en spectaculaire “jardin d’eau” avec aussi la passerelle qui enjambe la petite rivière.
Il ne faut pas manquer de s’arrêter devant Ohashi, averse soudaine à Atake dont l’auteur est Hiroshige, accrochée dans le vestibule qui mène au salon-atelier,. Van Gogh en était lui aussi un fervent admirateur, si bien qu’elle l’inspira pour Le pont sous la pluie qui en est une sorte de réinterprétation.
Ce sont les couleurs froides qui apportent du relief à cette gravure sur bois. La berge penche dans le sens du courant mais le gros plan attire l’œil vers les personnages qui semblent en danger sous cette pluie battante, figurée par des traits verticaux, légèrement obliques, suggérant la force du vent.
Il y a aussi une toile originale de Blanche Hoschedé - "Meule, effet de neige" -, accrochée dans sa chambre (que Hugues Gall ouvrit à la visite), ainsi qu’un Georges Manzana Pissarro (le troisième fils du peintre impressionniste) authentique lui aussi, mais bien sûr aucune oeuvre originale de Claude Monet (ce qui règle d’ailleurs la question des assurances et de la surveillance).
Parmi les pièces dans lesquelles le public s’attarde il y a bien sûr la salle à manger et la cuisine (je leur consacre un article spécifique).
Le salon est lui aussi d’une élégance raffinée. La présence d’une machine à coudre indique que le linge de maison était entretenu sur place.
Les dépenses ne se résument pas au seul achat des plantes et au paiement des salaires des cinquante employés, dont la moitié est en CDI. Il faut entretenir les presque deux hectares de jardin, la maison et les toitures, les serres, les unités de production… et ceci grâce aux recettes (les entrées, la boutique, les produits de fonds placés suite au mécénat américain…).
On ne verra pas de jardin potager
Sachant combien la table de Monet était appréciée, j’ai été surprise par l’absence de potager. Gilbert Vahé m’a expliqué qu’il avait été vendu comme terrain à bâtir pour supporter au moins 4 maisons. Et si Michel Monet, le fils du peintre, n’avait pas donné le Clos normand et la maison à l’Académie des Beaux-Arts (qui a permis cette immense restauration et l’entretien des lieux) l’ensemble aurait sans doute été loti lui aussi et il ne resterait rien.

Le sujet étant important, j’y consacrerai un article spécifique dans quelques jours, en m’appuyant sur le livre reprenant l’essentiel des Carnets de cuisine de Monet. C’est dans cet article que je m’attarderai sur la si jolie cuisine bleue et blanche et je n’en montre pas toutes les photos disponibles dans celui-ci.
Giverny demain ?Le site est confronté au compromis entre respect historique, attentes du public et contraintes climats-écologiques. Le jardin restera atypique en ce sens qu’il reste la vision d’un artiste qui a voulu en faire le sujet essentiel de sa peinture.
Après avoir énormément diminué l’usage des produits de traitements l’objectif est d’atteindre le 100% bio, mis à part dans les serres lorsque c’est vraiment obligatoire. Sur le plan du management il est prévu que les plus anciens forment ceux qui leur succéderont.
II est envisagé de réintroduire davantage de plantes et de variétés, surtout des bisanuelles tout en conservant l’esprit d’un jardin de peintre, avec beaucoup de couleurs et qui paraisse naturel. Néanmoins on sait que Monet mettait en avant ses coups de coeur comme il le fit avec les nénuphars et les iris. S’il était encore en vie il est probable qu’il aurait entrepris la promotion d’autres espèces, le tout est d’imaginer lesquelles. Enfin n’oublions pas qu’il subsiste peu de plantes de son époque.
Un des soucis tient à son succès qui entraine une fréquentation très importante. Le jour de l’ouverture au public, on attendait tout au plus 7 000 visiteurs la première année. Ils seront, au final, 83 000. Et ils sont désormais dix fois plus. Le site n’était d’ailleurs pas fait pour recevoir tant de visiteurs. Il a donc fallu bétonner et agrandir les allées, reconsidérer les toilettes … On pourrait penser que j’ai pris mes photos en dehors des heures de visite. Pourtant non, comme en témoigne le cliché ci-dessous qui montre bien combien l’affluence est dense.
Même s’il est très positif de constater que le pari fait en 1980 d’un jardin éloigné de la capitale a été pleinement réussi la question de la fréquentation pourrait devenir cruciale. Le tourisme fluvial qui se traduit par 2000 visiteurs journaliers supplémentaires a pour le moment été réglé par un accueil en horaires décalés, plus tôt le matin, mais qui a des conséquences sur l’arrivée des jardiniers. Peut-être faudra-t-il un jour envisager de fermer Giverny plus tard en profitant de l’allongement de la durée du jour envisager été. Ce serait un poumon de respiration, y compris pour le village.
Comme je l’ai mentionné une extension est à l’étude. Et on peut raisonnablement penser que quelque chose de spécial se prépare pour fêter l’an prochain le cinquantenaire de la restauration des jardins.
Enfin je ne voudrais pas oublier le personnel qui est d’une constante amabilité et de grande patience. On s’y sent bien accueilli, à commencer par les parkings (gratuits) qui disposent de nombreuses places ombragés, ce qui n’est pas un détail.
Maison et Jardins de Claude Monet à Giverny
Ouverts tous les jours du 1er avril au 1er novembre 2025
De 9h30 à 18h, dernière admission à 17h30
Durée de visite recommandée : 1h30 à 2h (visite libre non guidée)
Gratuité en dessous de 7 ans et pour tous les premiers dimanches d’octobre et novembre ainsi que pour les Journées du Patrimoine.
84 Rue Claude Monet, 27620 Giverny - 02 32 51 28 21
Gratuité en dessous de 7 ans et pour tous les premiers dimanches d’octobre et novembre ainsi que pour les Journées du Patrimoine.
84 Rue Claude Monet, 27620 Giverny - 02 32 51 28 21
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Les hommes de Giverny :
En 1966, par la volonté de Michel Monet, second fils du peintre, la maison, ses collections et ses jardins, entrent dans le patrimoine de l’Académie des beaux-arts. La nature ayant peu à peu repris ses droits sur le dessin fleuri conçu par le maître, l’Académie sous la direction de Gérald Van der Kemp et appuyée par le département de l’Eure, a entrepris une grande campagne de restauration grâce à des mécènes français et américains.
On doit à Gérald Van Der Kemp (1912-2001), qui avait consacré sa vie à Versailles, de 1953 à 1980, ce qui lui valut le surnom de "Sauveur de Versailles", la restauration des deux Trianons, de la chambre de la reine et de celle du roi, également celle de la Galerie des glaces. Il dirigea la restauration avec le soutien appuyé du président de la République, qui était le général de Gaulle, et de son ministre de la culture, André Malraux. Il eut la brillante idée de solliciter ses relations dans la haute société internationale et de convaincre de nombreux mécènes et milliardaires américains pour lever des fonds.
Dès 1977, il a été sollicité pour conduire la restauration de la maison et des jardins de Claude Monet à Giverny à la demande de l’Académie des Beaux-arts dont il était membre depuis son élection en depuis 1969, au fauteuil du musicologue René Dumesnil. Après la mort de Monet le Clos Normand était dans un état lamentable. Le jardin d’eau n’était plus qu’une mare à canards sans nymphéas. Et la maison était très dégradée. Les Van der Kemp étaient deux et indissociables : lui, historien d’art, peintre, grand amateur de jardin et certainement jardinier lui même. Florence, femme de tête, très impliquée dans la gestion et le fund raising (la collecte de fonds). C’est surtout le mécénat américain qui, comme à Versailles, a rendu la restauration possible. Ils ont travaillé de concert avec Gilbert Vahé, jardinier en chef.
Madame Van Der Kemp succéda "naturellement" en 2001 à son mari en tant que conservateur de la Fondation Monet jusqu’à son décès en février 2008.
C’est alors qu’un autre académicien, Hugues R. Gall, ex-directeur de l’Opéra national de Paris (1995-2004), prit la tête de la Fondation Monet le 26 mars 2008. Le hasard avait voulu qu’il porta en 2002 l’habit d’académicien de Gérald Van der Kemp, choisi avec l’assentiment de sa veuve et après ajustement. En effet la tradition permet aux nouveaux membres de se faire confectionner un habit ou de revêtir l’un de ceux laissés à disposition par les veuves des académiciens.
Sans être ni spécialiste des jardins, peintre ou historien d’art, Hugues R. Gall (1940-mai 2024) s’est mis à l’ouvrage avec bon sens et une forte sensibilité à la peinture impressionniste qu’il connaissait très bien. La situation avait été assainie et le nombre de visiteurs dépassait déjà les 400 000 à son arrivée en 2008. Ses actions furent à la fois simples mais efficaces.
Au cours de la séance plénière de l’Académie des beaux-arts du mercredi 19 juin 2024, Alain Charles Perrot, membre de la section d’architecture, a été élu aux fonctions de directeur de la Maison et des jardins de Claude Monet pour un mandat de 5 ans, assurant la succession à Hugues R. Gall.
Les chef jardiniers :
Chaque employé a suivi une formation théorique et pratique dans un jardin standard et il faut des années d’expérience pour comprendre l’état d’esprit du lieu. Il doit aussi acquérir un certain niveau de connaissance de la peinture de Monet, ne serait-ce que par la visite d’expositions qui sont consacrées à son oeuvre.
Gilbert Vahé, peintre dans sa jeunesse, fut le jardinier historique de la restauration avec Gérald Van der Kemp. Il a mobilisé tout son savoir-faire pour récréer le jardin tel qu’il était du temps de Monet. Il a publié Le jardin de Monet à Giverny – Histoire d’une renaissance (Editions Gourcuff/Gradenigo) dédié à ce chantier d’envergure entrepris en 1976 et qui permit l’ouverture au public le 3 juin 1980.
Main verte, depuis 1988 à Giverny, Jean-Marie Avisard lui succéda le 1er avril 2018. Il avait été responsable du jardin d’eau, et avait pris ensuite aussi la charge des extérieurs. Il a été choisi pour ses connaissances techniques en horticulture et dans l’histoire du jardin et de la peinture de Monet, son sens de la communication et du travail d’équipe pour réussir à coordonner des jardiniers qui ont chacun leur vision de leur mission.
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