Yannick a la charge des cours, dans la spacieuse cuisine du rez-de-chaussée du 24 rue Condorcet, dans le IX° arrondissement de Paris, tout près de la gare du Nord. La table est déjà mise avant l'arrivée des élèves, laissant présager que nous dégusterons ensemble nos réalisations. Le foie gras était le thème du jour et je peux vous dire que les idées fausses ont été balayées les unes après les autres.
D'abord on ne dénerve pas le foie. On retire les veines, donc on le déveine. Et pour ce faire il ne faut pas tirer dessus au risque de les faire éclater. Mais patiemment suivre le cheminement de la veine en appuyant avec son pouce dessus, sans avoir peur de lui faire du mal. Cette pression va faire fondre le foie suffisamment pour pouvoir retirer le réseau sanguin sans faire de dégâts même si apparemment nous avons transformé notre foie en charpie. Après avoir dissocié les deux lobes on a retiré les veines du plus petit lobe (à droite sur la photo) que l'on aperçoit en petit tas sur le haut à droite. A savoir : il y a toujours deux veines importantes par lobe.
Deuxième chose : le salage. Avec une proportion de 15 grammes de sel et de 5 grammes de poivre pour un kilo de foie. Ceci pour la base, qu'on peut améliorer avec des épices selon ses préférences. Et je peux vous dire qu'une telle quantité de sel, cela se voit comme de la neige sur une pelouse.
J'apprends au passage qu'on sale toujours une viande avant cuisson (pour favoriser la formation d'une très fine pellicule de croute qui va retenir les sucs) mais qu'on ne poivre qu'après. Sinon la viande prend de l'amertume.
Maintenant que les foies sont prêts, première recette Nougat, sucrine marinée et caramel de balsamique (je vous donnerai les autres recettes un autre jour ... le temps de vous faire saliver). C'est la façon la plus simple de préparer une ballotine qui ressemble, en terme de résultat gustatif, à un foie cuit en terrine.
Quelle que soit la nature du refroidissement il suffit ensuite de "déballer" le rouleau au moment de servir et de trancher avec un couteau trempé dans l'eau chaude pour faire une découpe bien nette. On peut conserver 2-3 jours au frais ce qui n'aurait pas été consommé la première fois.
Yannick nous a conseillé de le servir avec une salade très facile à préparer, la sucrine. Presque rien à éplucher. On la coupe en quatre. On dispose dans un plat.
A titre indicatif : si le foie gras en terrine est vendu environ 120 à 130 € le kilo, il s'achète 25 à 50€ le kilo frais. Il sera moins cher en été qu'en hiver, question d'offre et de demande. Mais en terme de goût il sera aussi bon à n'importe quelle saison. On peut l'acheter en été, le congeler (cru, c'est préférable) et le travailler en période de fêtes. Le foie d'oie est plus gros et un peu plus cher que celui de canard, parce que l'animal est plus long à gaver. Il est plus pâle, de parfum plus subtil, un peu plus difficile à trouver, mais c'est surtout une affaire de goût. Par contre éliminer un foie dont la qualité serait douteuse : présence de poches de sang attestant de coups. Un foie peu cher mais trop gras fondra dans la poêle et sera au final de mauvais rapport qualité/prix .
Prochaines recettes : la terrine "classique", un pot-au-feu de foie gras à la citronnelle et une papillote de foie aux petits légumes et au gingembre.
2 commentaires:
Bravo!
Et l'as-tu goûté avec un délice de rhubarbe de Clair de Lorraine ! Cela devrait être superbe...
Dans la même gamme ma préférence va au Crillon des Vosges, des établissements Moine, dont voici le site ici: http://www.cote-aperitif.com/vin-de-rhubarbe-crillon-des-vosges_fr_09_cat_01_02__tsp_363.html
mais je l'ai dégusté à une autre occasion ...
Maintenant que je sais préparer le foie gras je veux bien me joindre à une de tes soirées "découverte". je ne viendrai pas les mains vides, comme tu l'imagines !
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