Picasso doit lui-même énormément à Ingres et à Velasquez. Il suffit de regarder la série des Ménines pour le comprendre. Le titre original des Ménines de Velasquez était d'ailleurs la familia. Y sont représentés les membres d'une même famille (dont les consanguinités renforçaient encore les liens) avec leurs serviteurs, dans une famille élargie, au sens romain du mot.
En 1968 Braun-Vega découvre à Barcelone cette série des Ménines de Picasso, ce qui va changer radicalement sa conception de la figuration. Et si Picasso passe du figuratif à l'abstrait, Braun-Vega, en accédant à l'inépuisable gisement découvert à travers la technique interpicturale, n'abandonne pas la peinture figurative. Son oeuvres sont d'une forte densité conceptuelle, et pourtant toujours accessibles et facilement compréhensible.
En 1968 Braun-Vega découvre à Barcelone cette série des Ménines de Picasso, ce qui va changer radicalement sa conception de la figuration. Et si Picasso passe du figuratif à l'abstrait, Braun-Vega, en accédant à l'inépuisable gisement découvert à travers la technique interpicturale, n'abandonne pas la peinture figurative. Son oeuvres sont d'une forte densité conceptuelle, et pourtant toujours accessibles et facilement compréhensible.
Et Braun-Vega de nous dire qu'il considère Picasso comme un père : je lui dois ma capacité de syncrétisme. Je l'ai croisé en 1952 à Saint-Tropez. J'étais un jeune homme trop timide pour oser lui parler.
Braun-Vega s'est bien rattrapé depuis. Il le met en scène à ses cotés. Sur des dessins qui se répondent en symétrie. Soit c'est (au-dessus à droite) Don Pablo dibujando, (dessin, technique mixte, de 77 x 57 cm réalisé en 2006) où Braun-Vega dessine une composition de Picasso qui le regarde, assis dans un fauteuil.
Soit c'est au contraire (ci contre, à gauche) Dibujando con Don Pablo, (dessin, technique mixte, de 77 x 57 cm réalisé en 2006) où Picasso dessine debout, vêtu d'un jean très moderne.
Et revoici Braun-Vega (pull jaune, en haut à gauche) à son travail de collage dans ce Laborando con don Pablo (acrylique sur toile de 146 x 146 cm, réalisée en 2006). Don Pablo, c'est bien évidemment Picasso qui fait ici deux choses à la fois. La Source d'Ingres est encore là avec la Femme se coiffant (1906) et Guernica bien sûr.
S'inspirant d'autres coupures de presse, il représente encore Picasso en danseur sous l'œil interloqué de Matisse qui termine le Nu III. Les deux maitres n'ont-ils pas été en concurrence amicale toute leur vie ? Sur ce tableau immense, au titre très long, Don Pablo baila un huayno (danza andina de la Siera peruana) bajo la mirada sorprendida de Matisse (acrylique sur toile de 200 x 200 cm, réalisée en 2005) Braun-Vega s'amuse à multiplier les citations, allant jusqu'à inventer quelques éléments perturbateurs, si plausibles qu'on les croirait véritablement empruntés au peintre espagnol. Il fait allusion à quatre oeuvres de Picasso, dont les Demoiselles d'Avignon, et l'Aubade (en bas à droite, non visible sur la photo). La Femme qui pleure dissimule la silhouette d'un personnage. Tout en haut la lampe est celle du Guernica (1937). C'est ce tableau qui a été retenu pour réaliser l'affiche de l'exposition.
On trouve aussi un autoportrait de Picasso, plus ancien, donc représentant le peintre plus jeune, au centre d'un tableau au titre particulièrement évocateur : Tek-Nik des Admirations (acrylique sur bois de 95 x 89 cm, réalisée en 1991). C'est en 1901 que Picasso avait peint cet Autoportrait bleu (sur la droite) . Sur la gauche on reconnait aussi Toulouse-Lautrec.
Sur ce gros plan de Jean-Dominique Ingres n'apprécie pas sa descendance (acrylique sur bois de 80 x 60 cm, réalisée en 2008) on peut voir, sur la gauche, un nu que Pablo Picasso (1881-1973) a réalisé en 1906 alors qu'il était dans sa pleine période dite "rose" dans un tableau intitulé Deux nus. La tête d'Ingres est celle de son autoportrait, peint en 1859 par Ingres lui-même (1780-1867). Le corps est celui du Portrait d'Igor Stravinsky, peint par Picasso en 1920. On devine derrière lui le Nu bleu I qu'Henri Matisse (1869-1954) a composé en 1952. Et (non visible sur la photo) se trouve aussi la tête de Paganini, dessinée en 1819 par Ingres.
Jusqu'au 26 juillet 2009 à la Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50. Ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.
Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.
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