Cette année la Foire Saint-Germain, qui va animer la Place Saint Sulpice- Paris 6ème jusqu'au 5 juillet s'est ouverte sur le 5ème Salon du théâtre et de l’édition théâtrale.
La re-naissance du Salon, après deux ans de coma, est la victoire du fol enthousiasme des organisateurs qui nous promettent de merveilleuses surprises jusqu’au 5 juillet. Un programme riche et nourri, concocté par François Leclère et son équipe pour faire oublier la diète de quelques années.
Pardonnons les petits désagréments d’un programme difficile à mémoriser, et un peu bouleversé (des manifestations ont été déprogrammées, d'autres se sont ajoutées), la dureté des sièges, un fléchage un peu maladroit en ce premier jour, des horaires qui se superposent … La manifestation mérite bien son nom de Foire St Germain et son titre de 32ème Plongée culturelle. Alors nageons ! L’eau est bonne cette année et la température est estivale.
Quatre semaines avant sa création au théâtre du Pavé à Toulouse Jean-Claude Drouot et ses acolytes ont été les premiers à monter sur la scène du Salon pour nous offrir une lecture de la scène I de l’acte II de la Valise de Jaurès. La pièce a été écrite par Bruno Fuligni, chargé de mission de la mémoire à l’Assemblée nationale et réalisateur d’un film sur la loi de séparation de l’église et l’Etat, programmé sur la Chaîne parlementaire il y a trois mois.
L'idée est de reconstituer l’essentiel des propos qu’auraient pu échanger trois députés d’exception : Jean Jaurès, réputé pour sa franchise et son intégrité, Maurice Barrès, connu pour être partisan de la peine de mort, et Amédée Couesnon, dont les propos incongrus ont bien distrait la Chambre des députés.
On reconnaît Jaurès à son exaltation. Ses discours légendaires pouvaient se prolonger deux ou trois heures. On s’aperçoit que Barrès est peut-être plus complexe et plus nuancé qu’on ne le pensait a priori. N’a-t-il pas suscité en son temps l’admiration de Gide, de Montherlant et d’Aragon ? Enfin on découvre Couesnon, dont la marotte était le maintien des fanfares d’artillerie. On comprend pourquoi les « Folies Bourbon » espéraient chaque jour une nouvelle couesnonade.
La scène se passe dans la bibliothèque de l’Assemblée nationale, en 1908, mais les dialogues résonnent avec actualité. Les comédiens incarnent déjà ces grandes figures avec justesse. Jean-Claude Drouot est un Jaurès aussi vrai que nature. Son duel oratoire avec Barrès promet d’être savoureux. Et les incursions de Couesnon dans leur conversation ont la candeur du Bourgeois Gentilhomme. Jaurès ne se déplaçant jamais sans sa valise l'intrigue tourne autour des suppositions que font ses acolytes au sujet de son contenu. Et si c'était une fortune ?
Le public peut être rassuré : il existe des auteurs vivants qui savent concerner et intéresser les spectateurs d’aujourd’hui, première preuve que la création contemporaine est active, de qualité, instructive et distrayante.
Pardonnons les petits désagréments d’un programme difficile à mémoriser, et un peu bouleversé (des manifestations ont été déprogrammées, d'autres se sont ajoutées), la dureté des sièges, un fléchage un peu maladroit en ce premier jour, des horaires qui se superposent … La manifestation mérite bien son nom de Foire St Germain et son titre de 32ème Plongée culturelle. Alors nageons ! L’eau est bonne cette année et la température est estivale.
Quatre semaines avant sa création au théâtre du Pavé à Toulouse Jean-Claude Drouot et ses acolytes ont été les premiers à monter sur la scène du Salon pour nous offrir une lecture de la scène I de l’acte II de la Valise de Jaurès. La pièce a été écrite par Bruno Fuligni, chargé de mission de la mémoire à l’Assemblée nationale et réalisateur d’un film sur la loi de séparation de l’église et l’Etat, programmé sur la Chaîne parlementaire il y a trois mois.
L'idée est de reconstituer l’essentiel des propos qu’auraient pu échanger trois députés d’exception : Jean Jaurès, réputé pour sa franchise et son intégrité, Maurice Barrès, connu pour être partisan de la peine de mort, et Amédée Couesnon, dont les propos incongrus ont bien distrait la Chambre des députés.
On reconnaît Jaurès à son exaltation. Ses discours légendaires pouvaient se prolonger deux ou trois heures. On s’aperçoit que Barrès est peut-être plus complexe et plus nuancé qu’on ne le pensait a priori. N’a-t-il pas suscité en son temps l’admiration de Gide, de Montherlant et d’Aragon ? Enfin on découvre Couesnon, dont la marotte était le maintien des fanfares d’artillerie. On comprend pourquoi les « Folies Bourbon » espéraient chaque jour une nouvelle couesnonade.
La scène se passe dans la bibliothèque de l’Assemblée nationale, en 1908, mais les dialogues résonnent avec actualité. Les comédiens incarnent déjà ces grandes figures avec justesse. Jean-Claude Drouot est un Jaurès aussi vrai que nature. Son duel oratoire avec Barrès promet d’être savoureux. Et les incursions de Couesnon dans leur conversation ont la candeur du Bourgeois Gentilhomme. Jaurès ne se déplaçant jamais sans sa valise l'intrigue tourne autour des suppositions que font ses acolytes au sujet de son contenu. Et si c'était une fortune ?
Le public peut être rassuré : il existe des auteurs vivants qui savent concerner et intéresser les spectateurs d’aujourd’hui, première preuve que la création contemporaine est active, de qualité, instructive et distrayante.
La création aura lieu du 22 au 28 juin au Théâtre du Pavé, 34 rue Maran à Toulouse
Téléphone : 05 62 26 43 66 - Contact@theatredupave.org
Avec Axel Beaumont, Jean-Claude Drouot, Serge Le Lay, Maxence Mailfort
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